Dans n’importe quel autre pays du monde on aurait utilisé une grue et un camion porte-chars pour transporter un tel avion mais aux États-Unis ils ont préféré faire appel à un hélicoptère de la National Guard. La semaine dernière l’avion pot de fleurs Vought A-7D Corsair II du terrain d’aviation de Martin Field a été hélitreuillé vers les locaux du 185th Air Refueling Wing afin d’être restauré. Celui-ci est stationné à Sioux City ANGB, à une cinquantaine de kilomètres de là. C’est un Boeing Vertol CH-47F Chinook qui s’est chargé de ce rôle ô combien insolite.

Et niveau insolite il n’y pas que ce point là. Si Martin Field est un terrain d’aviation civil du Nebraska Sioux City ANGB se trouve de son côté dans l’Iowa. Jusque là rien de très surprenant sauf que cette base de l’Air National Guard se situe, comme son nom l’indique, en périphérie de Sioux City alors même que Martin Field est localisé à South Sioux City. Et vous savez quoi ? Ce sont deux villes très différentes. Sioux City est une ville de 85000 habitants et South Sioux City une autre de 14000 âmes. C’est la rivière Missouri qui les sépare. Deux villes différentes et deux états différents.
Ce sont des guardsmen de l’Iowa qui se sont chargés de l’héliportage de ce vénérable avion d’attaque. Au-dessus du Vought A-7D Corsair II en question un Boeing Vertol CH-47F Chinook venu spécialement de Davenport. Il appartient au premier bataillon du 171st Aviation Regiment de la National Guard de l’Iowa. Ils ont enlevé l’avion, lourdement chaîné sous leur birotor en tandem. Et au bout d’un vol d’une heure environ ils l’ont déposé sur le tarmac de Sioux City ANGB. Il va donc voisiner, le temps de retrouver son lustre d’antan, avec les Boeing KC-135R Stratotanker.

Présent à Martin Field depuis 2003 cet avion d’attaque n’avait jusque là jamais volé… au 21e siècle. C’est désormais chose faite. Et voir un Corsair II sous élingue d’un Chinook a forcément rappelé des souvenirs à ceux qui avaient combattu au Vietnam. Il n’était pas rare que ce type d’hélicoptère aille récupérer des carcasses d’avions d’attaque et de chasse abattus par l’ennemi. Reste désormais à savoir s’il fera dans quelques mois le chemin du retour également par la voie des airs.
Photos © US Air Force
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3 réponses
Bonjour Arnaud,
Tout d’abord bravo pour ton art consommé de trouver des faits et images sortant de l’ordinaire.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, malgré le coût de l’heure de vol, c’était probablement la manière la moins coûteuse de le déplacer pour le contribuable américain.
Tout équipage DOIT voler un certain nombre d’heure tous les ans et effectuer certaines manoeuvres pour garder leur qualification Otan. Ce transfert a donc remplacé un vol et un transport sous élingue que l’équipage aurait du faire de toute façon au dessus d’un terrain militaire quelconque …
Hyper originale comme article. Bravo Arnaud, je découvre cette news visible nul part ailleurs.
Merci pour l’article.
Les responsables ont du estimer qu’il était plus utile d’entrainer des pilotes que des grutiers et des chauffeurs poids-lourd!