La récente perte au combat d’un exemplaire monoplace lors de l’opération Sindoor ne semble pas avoir fait changer d’avis New Delhi au sujet du programme MRFA. Au grand dam de ses concurrents internationaux le Dassault Aviation Rafale F4 est toujours présenté comme l’archi favori dans ce contrat de 114 avions de combat, en partie produits localement. On connait cependant désormais une des dernières pierres d’achoppement des pourparlers : le code source des avions français. Boeing, Lockheed-Martin, Saab, et Sukhoi font un peu plus grise mine.
Rappelons que le programme Multi-Role Fighter Aircraft doit permettre le remplacement des Mikoyan MiG-29B/UPG Fulcrum et des SEPECAT Jaguar IS/IB respectivement d’origines soviétiques et franco-britanniques. Les premiers sont des chasseurs optimisés pour les fonctions multi-rôles et les seconds des avions d’attaque. Il est donc logique de les remplacer par un modèle identique, lui-même multi-rôle. Officiellement les compétiteurs sont le Boeing F-15EX Eagle II, le Dassault Aviation Rafale F4, le Lockheed-Martin F-21A Viper, le Saab JAS 39E/F Gripen, et enfin le Sukhoi Su-57E Felon-B. Officieusement les négociations sont désormais axées entre New Delhi et Paris.
Qu’est-ce qui actuellement freine la signature du contrat ? Deux points principaux. Le premier c’est que les Indiens ne signent rien tant qu’ils n’ont pas ratifié toutes les clauses et les alinéas, et qu’ils n’ont pas mis les points sur les i et les barres aux t. Chez eux c’est quasiment un art de vivre. Le récent contrat entre Dassault Aviation et l’Indian Navy en est la démonstration la plus flagrante, signé plus d’un an et demi après son annonce. Le deuxième point concerne le code source du Rafale.
Ce code permettrait aux Indiens d’intégrer à leurs Rafale actuels et futurs des armements de conception et de construction indigènes. La grosse pierre d’achoppement en fait autour du code source concerne l’intégration des armements. Dassault Aviation et ses principaux partenaires (Safran, Thales, et MBDA) ne veulent pas voir leur capacités trop dégradées aux profits des industries de défense indiennes. Des négociations sont donc nécessaires afin de garantir la satisfaction des deux parties. Les Indiens cherchent notamment à intégrer les missiles air-air Astra et air-sol Rudram ainsi que la bombe à guidage laser Sudarshan. Pour autant les Indiens ne comptent pas se séparer des armes d’origine du Rafale que sont les missiles air-air Meteor et Mica, les missiles de croisière SCALP-EG, et les munitions guidées AASM.
Contrairement à ce que certains ont pu raconter la suite de guerre électronique connue comme SPECTRA (pour Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale) n’est nullement pointée du doigt par l’Inde après l’opération Sindoor. Les généraux indiens reconnaissent par contre sa mauvaise préparation. En outre le fait que le pilote du Rafale EH détruit ait survécu est une preuve de plus que la survivabilité voulue par Dassault Aviation est une belle réussite. Au grand désespoirs des propagandistes chinois et pakistanais, et de leur fameux missile PL-15.
Selon une partie de nos sources un accord franco-indien sur le programme MRFA serait dans les tuyaux sous la forme G2G, c’est à dire de gouvernement à gouvernement entre le premier ministre Narendra Modi et le Président de la République Emmanuel Macron. Il faut rappeler que sur les 114 exemplaires du programme seuls les 24 premiers seront construits en France, en cas de victoire de Dassault Aviation. Le reliquat sera assemblé en Inde au titre du Make-in-India.
Affaire à suivre.
Photo © ministère des Armées.
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2 réponses
Comme toujours , le problème est toujours entre la chaise et le clavier , bon , c ‘est très bien que les indiens reconnaissent leurs précipitations , par contre , vendre une version du code source aux indiens , vu l » outsourcing … mais je suis mauvaise langue , Dassault a dû prévoir les coups d’après
Pas forcément. Le coup d’après, il est lié à la politique d’investissement. Soit on investit pour le Scaf, soit il n’y a pas de coup d’après.
La situation politique actuelle et les divisions du pays me laissent perplexe.