Depuis début septembre 2025 il est l’avion de combat dont les médias portugais parlent le plus. Le Dassault Aviation Rafale F4 est désormais présenté par la presse locale comme le seul avion de combat pouvant remplacer efficacement les actuels General Dynamics F-16AM/BM Fighting Falcon. En filigrane se dessine aussi la possibilité pour Lisbonne d’intégrer le programme SCAF selon un statut proche de celui de la Belgique. Évidemment Lockheed-Martin n’a pas dit son dernier mot.
Un mois donc que les médias spécialisés autant que la presse généraliste portugaise n’ont d’yeux que pour l’avion français. Au grand désarroi des Américains et de leur Lockheed-Martin F-35A Lightning II pourtant au départ sélectionné par la Força Aérea Portuguesa ; choisi donc mais pas commandé ! En fait l’avionneur d’outre Atlantique paye ici les excès verbaux de Donald Trump et de son bras droit (son roquet ?) JD Vance vis-à-vis des Européens. Le doute a assailli les Portugais au printemps dernier.
Et très rapidement le Rafale F4 s’est présenté aux Portugais comme la seule alternative efficace au F-35A Lightning II comme successeur du F-16MLU Fighting Falcon. Pourtant jusque là la Força Aérea Portuguesa n’avait jamais volé sur jet de combat de facture française. Avions américains oui, avions italiens oui, avions français non. Il y a un début à tout me direz vous. Même les militaires se seraient désormais convertis à l’avion clodoaldien, eux qui étaient plus réservés que les politiques portugais autour de lui.
Alors qu’est-ce qui a changé au cours des quelques semaines passées pour que le Dassault Aviation Rafale F4 passe de challenger possible du Lockheed-Martin F-35A Lightning II à probable remplaçant du General Dynamics F-16MLU Fighting Falcon ? Au moins deux facteurs jouent pour lui, si on en croit les analystes portugais. Et je suis assez d’accord avec eux. En premier lieu le Rafale est ITAR free, entendez par là qu’il n’a en lui aucun équipement stratégique majeur sur lequel l’administration Trump pourrait apposer un véto d’exportation en représailles de la défaite du F-35A. L’avionique, la cellule, la motorisation, ou encore l’armement sont principalement de facture française et ensuite européenne. En second lieu il a récemment fait part de sa survivabilité lors de l’opération menée par les Indiens au Pakistan. Un exemplaire touché par un missile air-air ennemi a pu ramener son pilote jusqu’au plus proche de la base, permettant son éjection en toute sécurité. Un fait qui n’a pas manqué d’exciter les propagandistes chinois et pakistanais.
Un autre facteur est mis en avant par les Portugais c’est le soft power français en aéronautique. L’acquisition de Rafale F4 ouvrirait la porte à une modernisation au standard Rafale F5 et ensuite pourquoi pas une participation au programme SCAF. L’entreprise locale OGMA serait alors engagée dans ce processus. Il se dit aussi que Paris et Lisbonne pourraient aller vers un contrat gagnants gagnants avec l’achat par la France de drones militaires portugais, produits par Tekever ou par UAVision.
Cependant rien n’est fait puisqu’en fin de semaine dernière Lockheed-Martin a tenté la contre-attaque en rappelant que son F-35A est l’avion de combat standard de l’OTAN comme le F-16 le fut il y a encore quelques années. Cet argument éculé suffira t-il à faire revenir les Portugais dans le giron de l’Oncle Sam ? Pas sûr du tout…
Vous l’aurez compris le Portugal pourrait devenir prochainement le quatrième client européen de l’avion après la Grèce, la Croatie, et la Serbie. Et de ce fait s’inscrire lui aussi comme un chasseur standard de l’alliance Atlantique, au grand dam des Américains.
Affaire à suivre.
Photo © Armée de l’Air et de l’Espace
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