Taylorcraft L-2 Grasshopper

Fiche d'identité

Appareil : Taylorcraft L-2 Grasshopper
Constructeur : Taylorcraft Aviation Corporation
Désignation : L-2
Nom / Surnom : Grasshopper
Code allié / OTAN :
Variante : O-57, UC-95
Mise en service : 1941
Pays d'origine : Etats-Unis
Catégorie : Avions de reconnaissance
Rôle et missions : Avion d'observation, liaisons et communication, réglage des tirs d'artillerie.

Sommaire

“ La moins connue des sauterelles d'origine ”

Histoire de l'appareil

Au cours de la Seconde Guerre mondiale les forces alliées firent un usage très important des avions de liaisons et d’observation. Bien sûr ces petits appareils n’étaient jamais mis en avant par la presse, à la différence des bombardiers et chasseurs qui enthousiasmaient les foules. Pourtant tout au long du conflit ils furent parmi les aéronefs les plus souvent engagés en opération, et participèrent à toutes les batailles sur tous les fronts. C’est l’US Army Air Force qui les mis en avant, aussi bien dans le Pacifique qu’en Europe occidentale. L’un des tous premiers réellement moderne fut le Taylorcraft L-2 Grasshopper.

À l’automne 1940 l’état-major de l’US Army Air Corps commença à rechercher de nouveaux avions d’observation et de réglage des tirs d’artilleries. Bien qu’encore en paix l’Amérique tirait les enseignements de la bataille d’Angleterre et avant cela de la capitulation française vis à vis des armées allemandes. Beaucoup de généraux américains étaient alors persuadés que tôt ou tard la guerre les rattraperait.
Ces deux missions reposaient encore à cette époque sur des avions inadaptés comme les patauds Douglas O-46 et North American O-47. Ces avions étaient trop peu manœuvrables pour pouvoir espérer échapper à des chasseurs aussi modernes que les Messerschmitt Bf 109 ou Mitsubishi A6M. Il fallait revoir en profondeur la doctrine.

Celle-ci s’orientait désormais vers des monomoteurs beaucoup plus légers, dotés de moteurs peu puissants, mais très maniables et capables de voler très bas. En fait les généraux de l’USAAC s’étaient inspirés des avions de tourisme qui existaient alors aux États-Unis.
Un appel d’offres fut passé en ce sens auprès de tous les constructeurs américains. Plusieurs y répondirent mais seuls les projets proposés par Aeronca, Piper, et Taylorcraft furent retenus. Quatre exemplaires de présérie furent commandés à chaque avionneur sous les désignations respectives de YO-58, YO-59, et YO-57. Particularité notable tous trois reçurent le même patronyme : Grasshopper, la sauterelle en français.

Extérieurement le Taylorcraft YO-57 Grasshopper avait tout de l’avion de tourisme Type D dont il était issu. Avec sa voilure haute à haubans, son moteur à quatre cylindres à plat Continental O-170-3 de 65 chevaux entraînant une hélice bipale en bois, et son train d’atterrissage tricycle fixe il ne ressemblait pas vraiment aux avions d’observation alors en service aux États-Unis. Il était en effet bien plus léger, sa masse à vide atteignant seulement 397 kilos.

Essayés à l’été 1941 les trois avions ne réussirent jamais à se départager. Finalement l’US Army Air Corps les commanda en série, sans en rejeter un seul. Cependant un avertissement fut envoyé à Taylorcraft car l’état-major américain le trouvait un peu trop faible en terme de rayon d’action. Un total de 356 avions fut commandé en deux lots. Le premier de vingt avions concernait une version strictement identique aux machines de présérie et fut affecté à l’entraînement des pilotes et des observateurs. Le second avec ses 336 avions de série disposait d’un équipement radio complet et d’un siège pivotant pour l’observateur.
Les deux versions reçurent les désignations O-57 et O-57A.

Lorsque l’aéronavale japonaise attaqua l’Amérique sur l’archipel d’Hawaï plus de 200 Taylorcraft O-57A Grasshopper avaient déjà été livrés. Pour autant aucune nouvelle commande ne fut alors annoncé, malgré l’entrée en guerre des États-Unis.
Début 1942 la désignation des O-57 fut modifiée en L-2, les O-57A devenant des L-2A.
En plus de l’observation et du réglage d’artillerie ces avions allaient devoir assurer les liaisons.

Dès lors un peu plus de 500 exemplaires furent commandés en quatre lots pour des versions désignés L-2B, L-2C, L-2D, et L-2E. La principale fut la L-2B livrée à hauteur de 490 exemplaires. Ceux-ci étaient spécifiquement destinés aux liaisons et au réglage des tirs d’artillerie, le siège arrière ne pivotant plus. De ce fait ils étaient inaptes aux missions d’observation. La majorité des Taylorcraft L-2 Grasshopper fut envoyée dans le Pacifique et en Grande Bretagne.
Il est à signaler que si l’US Air National Guard n’existait pas encore l’US Army National Guard possédait deux avions de ce type qu’elle avait désigné Taylorcraft UC-95 et affecté à des missions de transport postal léger. Ils furent immédiatement versés à l’USAAF et affecté à Washington DC pour des vols similaires, mais cette fois au profit de l’US Department of War. Leur particularisme résidait dans un cockpit plus large et leur configuration de biplace côte à côte. Leur désignation devint ainsi L-2F.

À l’été 1942 l’US Army Air Force procéda à une politique de réquisition d’avions de tourisme. Des Taylorcraft Type D, la version civile d’origine de l’YO-57 étaient donc concernés. Vingt-et-un exemplaires au total furent ainsi prélevés auprès de leurs propriétaires et désignés L-2G, L-2H, L-2J, L-2K, et L-2L. La majorité fut envoyé en Afrique du nord et en Angleterre mais quelques exemplaires demeurèrent aux États-Unis pour des vols de liaisons et de communication.
À la même époque Taylorcraft reçut un contrat pour 900 nouveaux avions désignés L-2M et disposant de capacités aux atterrissages et décollages courts. Par retour d’expérience ils furent dotés d’un plancher renforcé afin de protéger l’équipage des tirs venant du sol et d’un moteur mieux caréné.

Durant toute la guerre les Taylorcraft L-2 Grasshopper réalisèrent leurs vols d’observation, de réglage des tirs d’artillerie, ou encore de liaisons. On en retrouva au-dessus des plages normandes en juin 1944 mais également dans le Pacifique. Par contre très peu d’exemplaires furent exportés en temps de guerre : le Royaume-Uni et l’Union Soviétique le refusant alors qu’il leur était proposé au titre de la loi de prêt-bail. Seule la France Libre prit livraison fin 1943 de onze L-9M qu’elle affecta à une escadrille de l’aéronavale basée au Maroc. Ils remplissaient des missions de surveillance côtière en Afrique du nord.
Il est à signaler qu’en Grande Bretagne l’avionneur British Taylorcraft assembla un avion lui-aussi dérivé du Type D : l’Auster AOP.

Après guerre des exemplaires de seconde main furent versés aux forces haïtiennes et néerlandaises. Ces dernières utilisèrent notamment leurs L-2 Grasshopper pour des missions à caractère coloniale dans l’arc caribéen. Et les avions de la France Libre dans tout ça ? Neuf seulement survécurent à la guerre et furent affectés en janvier 1946 à la toute nouvelle Escadrille 51S de la Marine Nationale. Basés en Afrique du nord ils réalisaient comme les avions néerlandais des missions coloniales. Cependant à partir de 1949 ils furent peu à peu retiré du service, au profit de biplans Stampe SV.4 de facture belge jugés plus adaptés. Le dernier L-9M français fut rayé des cadres en 1953.
Il faut signaler que les marins français appelaient ces avions simplement des Taylorcraft.

Et les Aeronca O-58 et Piper O-59 au départ en concurrence avec lui, que devinrent t-ils ? Bah des Aeronca L-3 et des Piper L-4, les plus célèbres Grasshopper. Et eux sont entrés dans la légende.
Il est à signaler qu’aujourd’hui plusieurs Taylorcraft L-2 Grasshopper sont préservés aux États-Unis, dont au moins trois étaient encore en état de vol au début de l’été 2020.

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Photos du Taylorcraft L-2 Grasshopper

Caractéristiques techniques

Modèle : Taylorcraft L-2A Grasshopper
Envergure : 10.79 m
Longueur : 6.93 m
Hauteur : 2.44 m
Surface alaire : 16.81 m2
Motorisation : 1 moteur à plat Continental O-170-3
Puissance totale : 1 x 65 ch.
Armement : aucun
Charge utile : capacité d'accueil d'un passager.
Poids en charge : 590 kg
Vitesse max. : 140 km/h à 1500 m
Plafond pratique : 3050 m
Distance max. : 375 Km à masse maximale.
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du Taylorcraft L-2 Grasshopper

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Taylorcraft L-2 Grasshopper
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Taylorcraft L-2 Grasshopper

Décollage d'un L-2 Grasshopper de collection.