Neil Armstrong est né le 5 août 1930 dans le comté d’Auglaize dans l’Ohio. Descendant d’une vieille famille écossaise son père est un fonctionnaire de l’état qui pour raisons professionnelles doit fréquemment déménager. Le jeune Neil va ainsi vivre dans une quinzaine de villes et villages entre l’âge de 18 mois et ses 14 ans. Sa famille se fixe alors à Wapakoneta. Dès l’âge de 7 ans et un vol à bord d’un Ford Trimotor il se passionne pour l’aviation. Il a 11 ans quand l’Amérique entre en guerre contre le Japon et dévore les récits de pilotes, aussi bien en Europe que dans le Pacifique. Il est incollable sur l’aviation militaire de l’époque. Dès l’âge de 13 ans il en est sûr il sera pilote de chasse. Neil Armstrong est d’ailleurs un excellent élève, doublé d’un sportif de premier plan. Il a aussi la réputation d’être alors un gaffeur et un grand timide. En 1946 la paix est revenu et l’adolescent de 16 ans obtient sa première licence de pilotage d’avion, sur Piper J-3 Cub. De l’avis de ses instructeurs c’est déjà un pilote à part.
À 17 ans il intègre l’université publique Purdue de West Lafayette pour un cursus d’ingénierie aéronautique. Là encore il brille, impressionnant ses professeurs. Son côté gaffeur continue de le poursuivre, notamment auprès des jeunes filles de son âge. Après deux ans de cursus universitaire il choisit de rejoindre l’US Navy. Il veut piloter des chasseurs embarqués. Il suit la formation habituelle sur North American SNJ Texan. Le 16 aout 1950 il est macaronné pilote de chasse, il n’a que 20 ans. Sa première monture sera un chasseur à moteur à pistons Grumman F8F-1 Bearcat. Le 27 novembre 1950 il est transformé sur Grumman F9F-1 Panther, devenant par la même occasion le plus jeune pilote de chasseur embarqué à réaction de l’histoire aéronavale. Un titre qu’il détient toujours en 2025. Au début des années 1950 Neil Armstrong a un problème physique qui va le pousser à s’entraîner bien plus que ses camarades : il a un visage juvénile. À 20 ans on lui dit 15 ou 16 ans, et cela va le suivre toute sa carrière.
Malgré cela il fait la guerre avec son escadrille VF-51 Screamming Eagles. Neil Armstrong est déployé en Corée à l’été 1951. Après une première mission consistant en l’escorte d’un avion de reconnaissance il participe à une attaque contre un pont et un entrepôt de munitions ennemies. Son chasseur est cependant frappé par la DCA et il fait tout pour ne pas tomber entre les mains de l’adversaire. Alors malgré une aile en partie déchiquetée il réussit à rejoindre les lignes américaines et s’éjecte. Coup de chance pour lui un de ses camarades de formation passe par là en jeep et le récupère sans que le pilote n’ait besoin d’attendre les secours. Il passe trois jours à l’infirmerie et reprend ses missions. Point particulier son avion n’a jamais été retrouvé. Il reste en Corée jusqu’en mars 1952 cumulant 78 missions représentant 121 heures de vols.
De retour aux États-Unis il reprend ses études à l’université publique Purdue tout en signant un contrat de réserviste. Il volera aussi bien sur avions de transport léger Beechcraft JRB-6 Expeditor que sur chasseurs embarqués Grumman F9F-2 Panther. Il est enfin diplômé en ingénierie aéronautique en janvier 1955. Il vit alors en couple avec Janet Shearon qui deviendra un an plus tard Janet Armstrong. À peine son diplôme universitaire en poche l’ex pilote de chasse est recruté par le NACA, le National Advisory Committee for Aeronautics. Le NACA veut faire de Neil Armstrong un de ses pilotes d’essais, il a le profil parfait. Il rejoint donc le NACA High-Speed Flight Station d’Edwards AFB.
Afin de ne pas les effrayer le jeune pilote d’essais ment à ses parents. Il leur dit qu’il vole sur des avions comme les autres. En réalité il vole au plus près des avions X. Pourtant son début de carrière ne se fait pas sur un appareil particulièrement élaboré. Il est copilote sur Boeing PB2B Mothership, un bombardier stratégique B-29 Superfortress modifié pour l’emport et le lancement d’avions expérimentaux. Le 12 mars 1956 il est chargé de larguer le Douglas D-558-2 Skyrocket quand un incident moteur vient tout perturber. Le pilote et lui doivent manœuvrer en urgence leur quadrimoteur s’ils veulent sauver les deux avions, et leurs vies. Ils réussissent finalement à libérer l’avion expérimental et à ramener le PB2B à bon port… sur un seul moteur. Ses camarades de chambrées mettront cet incident sur le compte de la légendaire maladresse du pilote. Pourtant le NACA ne lui en veut pas. Il se retrouve à devoir tester tout un tas d’avions de chasse : McDonnell F-101A Voodoo, Convair F-102A Delta Dagger, Lockheed F-104A Starfighter mais aussi Douglas F5D-1 Skylancer. Et à chaque il s’en sort très bien. Il n’en dira pas autant en août 1957 de son vol sur Bell X-1B. Malgré une mission sans difficulté il casse son train à l’atterrissage. L’avion est bon pour retourner en atelier. Le 1er octobre 1958 le NACA devient la NASA et Neil Armstrong a déjà la tête dans les étoiles.
En effet le pilote d’essais de 28 ans a rejoint l’équipe de marque de l’ultrasecret North American X-15, l’aéronef piloté le plus rapide de l’Histoire. Neil Armstrong volera à sept reprises dessus entre novembre 1960 et juillet 1962. Il réalisera un vol le portant à la vitesse de Mach 5.74, soit dans le cas qui l’intéresse 6420 kilomètres heures. Dans le cadre du programme X-15 Neil se retrouve le 24 avril 1962 en position de copilote sur un simple jet d’entraînement Lockheed T-33A T-Bird. Lui et son pilote doivent réaliser une série de tests afin de vérifier qu’un terrain d’aviation puisse servir en cas d’urgence avec l’avion d’essais. Ce vol aurait pu passer inaperçu dans sa carrière si le pilote ne s’était pas appelé Chuck Yeager !

Le 13 septembre 1962 Neil Armstrong quitte Edwards AFB et l’équipe de fous furieux du NACA High-Speed Flight Station. Les avions d’essais c’est fini pour lui… enfin le croit t-il. Il rejoint le corps des astronautes de la NASA. Il intègre directement le groupe numéro 2 qu’on appellera plus tard les New Nine. Ses collègues s’appellent alors Frank Borman, Pete Conrad, Jim Lovell, James McDivitt, Elliot See, Tom Stafford, Ed White, et John Young. Depuis un fameux discours du président John Fitzgerald Kennedy daté du 25 mai 1961 tous ont la même mission : ils doivent aller sur la Lune avant les Soviétiques !
Avant d’aller sur notre satellite naturel il faut s’y préparer. C’est le rôle de la mission Gemini. Neil Armstrong est commandant de réserve de la mission Gemini 5. Ils reste donc au sol. Il devra attendre le 16 mars 1966 et la mission Gemini 8 qu’il commande pour devenir un véritable astronaute. Son engin spatial s’arrime à l’Agena, un étage supérieur de fusée permettant de simuler dans l’espace un rendez-vous. Sur Gemini 11 il subit le même scénario que sur Gemini 5. Pourtant il est déjà sur le short list qui doit le mener sur la Lune. Il intègre le programme Apollo.
Le 23 décembre 1968 alors que la mission Apollo 8 est en orbite lunaire le responsable de la sélection et de l’entrainement des astronautes Donald Slayton annonce à Neil Armstrong qu’il sera commandant de mission d’Apollo 11. Il va devenir le premier homme à poser le pied sur le sol lunaire. Et l’astronaute américain n’aura pas longtemps à attendre. Pour se préparer à poser le module lunaire six mois plus tard il enfile de nouveau sa tenue de pilote d’essais et retourne auprès de ses anciens collègues d’Edwards AFB. Le NASA Flight Research Center a remplacé le NACA High-Speed Flight Station. Armstrong va y voler sur le Bell X-14, employé comme avion d’entraînement aux atterrissages verticaux.
Le mercredi 16 juillet 1969 la fusée Saturn V décolle du centre spatial Kennedy en Floride. À son sommet Apollo 11 avec à son bord Neil Armstrong, Buzz Aldrin, et Michael Collins. Le dimanche 20 juillet 1969 leur module lunaire se pose sur la Mer de la Tranquilité. Armstrong en sort le premier. Il pose le pied sur la Lune et dit : « That’s one small step for man, one giant leap for mankind« . Sa traduction française la plus fidèle serait : « C’est un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité« . Neil Armstrong vient d’entrer dans l’Histoire. Aldrin et lui resteront 21 heures et 36 minutes à la surface de la Lune avec une unique sortie extra-véhiculaire d’une durée totale de 2 heures et 31 minutes. Le jeudi 24 juillet 1969 après 195 heures 18 minutes et 35 secondes la mission Apollo 11 est officiellement sur Terre. En l’objet elle flotte au milieu du Pacifique. Ce sont trois hélicoptères Sikorsky SH-3H Sea King de l’escadrille HSC-4 Black Knights qui les récupèrent. Leurs équipages ont été spécialement formés pour cela. Les trois astronautes doivent encore subir dix-huit jours de quarantaine.

De retour à la vie civile Neil Armstrong est un héros pour l’Amérique, mais aussi pour le monde entier. Il est embauché comme cadre supérieur par l’Office of Advanced Research and Technology avant de rejoindre au bout de treize mois le département d’aéronautique de l’université de Cincinnati. Armstrong la choisit car elle de taille modeste et il sait qu’il pourra échanger plus facilement avec les étudiants. Il y enseignera huit ans. Par la suite il deviendra consultant, notamment sur les commissions d’enquêtes spatiales. En 1986 il est numéro 2 de la commission Rogers qui doit faire la lumière sur le drame de l’explosion de la navette spatiale Challenger. Il siège également au conseil d’administration de l’avionneur Learjet et assure une partie des travaux visant à sa fusion avec le groupe canadien Bombardier.
Malgré un double pontage réalisé deux semaines auparavant Neil Armstrong décède le 25 août 2012 à l’âge de 82 ans d’une coronaropathie aigüe aggravée par une infection nosocomiale. Refusant les obsèques nationales sa famille autorise la mise en berne des drapeaux américains. Ses cendres sont dispersés dans l’océan Atlantique le 14 septembre suivant. Parmi les centaines d’honneurs qui lui ont été rendu dans le monde entier il faut savoir que l’ex NACA High-Speed Flight Research Station s’appelle désormais l’Armstrong Flight Research Center. Les historiens s’accordent généralement pour considérer Neil Armstrong comme l’homme du 20e siècle et l’un des personnages historiques les plus importants de notre ère.
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