Les ailes de la NASA

Ce contenu est une partie du dossier thématique : Unités aériennes spéciales

Au moment où la NASA (abréviation de National Aeronautics and Space Administration) relance la course martienne, il peut être intéressant de se pencher sur la flotte d’aéronefs qui actuellement compose cette administration fédérale américaine hors du commun, universellement connue, et pourtant encore très mystérieuse pour bon nombre de gens.

Petit retour en arrière, pour beaucoup la NASA c’est avant tout la mission Apollo 11 et ses trois astronautes partis à la conquête de la Lune : Aldrin, Armstrong, et Collins. Un certain 21 juillet 1969 qui restera à jamais graver comme une des dates les plus importante de l’Histoire. La NASA, c’est aussi la navette spatiale, le télescope Hubble, les sondes Pioneer et Voyager, et désormais la planète rouge, Mars. Mais c’est aussi une formidable opportunité de faire avancer la recherche aéronautique, du passage du Mur du Son jusqu’à l’actuel X-51 Waverider, ce drone à très grande vitesse destiné à étudier les vols hypersoniques. Car la NASA est indissociable de l’aviation.

Elle tire ses origines du NACA (abréviation de National Advisory Committee for Aeronautics) une organisation publique américaine née durant la Première Guerre Mondiale et destinée à fournir à l’Amérique une industrie aéronautique similaire à celles existantes en France et au Royaume Uni. Dans les années d’entre-deux-guerres, puis pendant la Seconde Guerre Mondiale, le NACA va largement dépassé ses aspirations d’origine. C’est là notamment que naquirent les fameux profils NACA qui permirent à l’industrie aéronautique de dompter certains problèmes physiques notamment au niveau de l’aérodynamisme. Après guerre, le Bell X-1 ou encore la Loi des Aires de Whitcomb furent parmi les plus grandes réussites du NACA. En 1958, il disparut au profit de la NASA qui intégrait le concept spatial. En effet, quelques semaines auparavant, en pleine Guerre Froide, les Soviétiques avaient envoyé dans le cosmos une petite boule métallique : Spoutnik.

Un des jets historiques de la NASA, le Lockheed TF-104 Starfighter.

Conjuguant les questions aéronautiques et spatiales la NASA donna naissance, en collaboration étroite avec les plus grands bureaux d’études américains, à des programmes historiques comme celui l’avion de recherche à grande vitesse X-15, l’espion volant trisonique SR-71 Blackbird, ou encore le bombardier stratégique XB-70. Plus près de nous, ce furent l’avion à aile en flèche inversé X-29 ou encore les drones espions. Et bien d’autres encore..

Chasseur F/A-18 Hornet de la NASA.

En 2012, la NASA possède encore une petite flotte d’aéronefs. Si on connait la majorité d’entre eux, on ignore encore très souvent le nombre exact de machines en service, certaines ne lui appartenant pas mais étant détachés des forces aériennes et navales américaines. Grosso modo, ce sont une soixantaine d’aéronefs pilotés, plus un nombre inconnu de drones. Voici une liste, loin d’être exhaustive, de ces machines.

  • L’AAW, pour Active Aeroelastic Wing, un chasseur F/A-18 Hornet largement modifié pour étudier les phénomènes d’aéroélasticité.
  • L’AARD, pour Autonomous Airborne Refueling Demonstration, un autre Hornet largement modifié pour étudier les différentes méthodes de ravitaillement en vol et les améliorations à apporter à celles existantes actuellement.
  • Le Beech T-34C Turbo Mentor, utilisé pour l’entraînement et le soutien aux essais en vol.
  • Le Boeing NB-52, un bombardier B-52 largement modifié pour servir d’avion porteur pour les drones et maquettes volantes.
  • Le Boeing C-17A Globemaster III, assez similaire à ceux en service dans l’US Air Force et utilisé pour tout un tas de programmes de recherches sur les équipements aéronautique. C’est ce qu’on appelle un plastron volant d’essais.
  • L’avion de transport hors norme Super Guppy utilisé occasionnellement pour du soutien logistique.
  • Le Douglas DC-8, un laboratoire volant dérivé du célèbre avion de ligne.
  • Le De Havilland Canada Twin Otter, utilisé comme avion de soutien aux recherches en zone polaire.
  • Le Lockheed ER-2, un avion de recherche atmosphérique directement dérivé de l’avion espion U-2S.
  • Le Mc Donnell Douglas F-15B Eagle, la version biplace du célèbre intercepteur, utilisé pour des recherches aussi différentes que les commandes de vol intelligentes, les liaisons et communications, voire des tests de systèmes d’atterrissages.
  • Le Mc Donnell Douglas F/A-18 Hornet et le Boeing F/A-18E-F Super Hornet, des versions de ce duo de chasseurs sont utilisés comme soutien aux essais en vol, mais aussi pour l’entraînement avancé des équipages, mais également pour l’observation spatiale dans le cadre du programme Airborne Astronomy.
  • Les Gulfstream G-II et G-III, célèbre jet d’affaire, utilisé comme soutien et support technique aux opérations d’essais. Les G-II servent également à l’entraînement des futurs astronautes.
  • Le Raytheon-Beechcraft Super King Air 350, la version la plus évoluée du célèbre biturbopropulseur d’affaire, utilisé pour des missions similaires à celles du G-III.
  • Le Lockheed NS-3B, laboratoire volant dérivé du Viking de l’US Navy.
  • Le Boeing MD-11, un jet de ligne triréacteur, utilisé pour des recherches dans le cadre du programme Propulsion Controlled Aircraft.
  • Le Boeing SCA, un avion de ligne 747 Jumbo Jet largement modifié pour le transport de la navette spatiale. En attente de retrait du service il réalise aujourd’hui des vols d’entraînement, notamment pour les programmes d’essais de calibration radar.
  • Le Northrop T-38 Talon utilisé pour l’entraînement des pilotes d’essais et l’aguerrissement des futurs astronautes.
  • Le Parasev est un ULM pendulaire utilisé pour des vols d’entraînement et d’étude en aérologie. Après une longue mise en sommeil cet engin est revenu au service en 2009.
  • Le Northrop F-5E Tiger II SSBD utilisé pour des missions de travaux sur la propagation des ondes sonores lors du passage de Mach 1. L’appareil est très fortement transformé.
  • Le Bell UH-1H et UH-1N, utilisé comme appareil de liaison et de soutien opérationnel.
  • L’avion de tourisme Cirrus SR22, utilisé en collaboration avec la FAA, pour des missions de recherche sur l’opérabilité des aéroports vis à vis de l’aviation générale.
  • Le laboratoire volant Mc Donnell Douglas NC-9B Skytrain II (voir photo tout en haut du sujet) utilisé pour les vols en gravité zéro.
  • Le laboratoire volant Lockheed NC-130B, dérivé du Hercules, et utilisé pour des missions d’observation terretre.
Le Super Guppy, avion de soutien logistique hors norme de la NASA.

Ne sont pas traités les véhicules spatiaux, les drones et engins non pilotés, et les machines retirées du service. L’US Air Force alloue un jet d’affaire militaire Gulfstream C-37A pour des missions de transport prioritaire. L’appareil est connu sous le surnom de NASA One, en référence à l’Air Force One présidentiel. De même, deux Lockheed C-5B Galaxy sont détachés en permanence pour du soutien logistique lourd. L’US Coast Guard de son côté met à disposition de la NASA deux hélicoptères MH-65C Dolphin pour des missions de sauvetage et d’évacuation sanitaire.

Pour les années à venir, la NASA n’a pas fini de faire rêver. J’espère qu’avec ce petit topo, forcément loin d’être plein tant cette administration cultive le secret, vous en saurez un peu plus et comprendrez un peu plus sur son fonctionnement.

Laboratoire volant Lockheed NS-3B de la NASA.

Photos (c) NASA & US Department of Defence


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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