Le casse-tête du remplacement des Tupolev Tu-134 russes d’entraînement.

Les informations concernant la politique de gestion de flotte dans l’aviation russe sont souvent à prendre avec beaucoup de précautions. Pourtant depuis plusieurs semaines il semble que l’état-major moscovite se heurte à un problème récurrent : quel successeur trouver aux Tupolev Tu-134Sh et Tu-134UBL utilisés pour la formation et l’entraînement des équipages de bombardiers stratégiques. Ces avions sont en effet des reliquats de la guerre froide et ont tous dépassé les cinquante ans de service. Mais surtout ils semblent de plus en plus usés.

C’est à Tcheliabinsk en Sibérie occidentale que se trouve l’école des équipages de bombardiers stratégiques russes. Pourtant point de Tupolev Tu-22M, Tu-95, ou encore moins Tu-160 sur place. Ou alors ne font t-ils que passés très occasionnellement. Non l’appareil le plus fréquent sur place est le Tupolev Tu 134. Le célèbre avion de ligne soviétique y règne quasiment en maître absolu, dans ses versions Tu-134UBL et Tu-134Sh. Ce sont deux modèles d’avions d’entraînement avancé. Le premier forme les pilotes et copilotes de bombardiers, le second les navigateurs et les spécialistes en armement.
L’école possède également trois Antonov An-26, eux aussi hérités de l’ère soviétique. Ils sont utilisés pour le soutien logistique.

Mais comme tous les avions hérités de l’URSS les Tupolev Tu-134 d’entraînement avancé s’usent. Et même de plus en plus vite puisque leur taux de disponibilité peine à atteindre les 25%. Le rigoureux froid sibérien n’arrange pas les choses. Alors depuis plusieurs mois Moscou leur cherche un successeur digne de ce nom. Instructeurs et élèves rêvent sans doute d’une version adaptée des avions de ligne Irkut MC21 et Tupolev Tu-214, les plus modernes avions commerciaux russes. Celles-ci peinent cependant à naitre. Et il est hors de question pour la Russie d’aller voir du côté de l’Union Européenne, des États-Unis, ou pire encore de l’Ukraine. Les relations avec les deux géants sont bien trop mauvaises. Quand à celles entre Kiev et Moscou elles sont comment dire… quasiment à l’état de guerre depuis l’annexion russe de la Crimée et les agressions constantes au Donbass !!!

Alors une solution semble exister mais sans trop soulever d’enthousiasme : le Sukhoi Superjet 100. Malgré une image de marque assez mauvaise, y compris en Russie, le biréacteur pourrait être amené à une militarisation qui lui permettrait de succéder au Tu-134UBL et Tu-134Sh. La logique voudrait qu’une version commune voit le jour.

Remarquez les points d’emports pour bombes d’exercices sur ce Tupolev Tu-134Sh russe.

Reste que donc l’aviation russe doit se soucier au plus vite de ce programme si elle veut vraiment que ses bombardiers se déploient aux quatre coins du globe. Sans formation correcte il est impossible d’opérer le moindre avion d’arme moderne. Former les équipages du futur bombardier furtif Tupolev PAK-DA sur d’antiques Tu-134 ferait vraiment mauvais genre.

Photos © ministère russe de la défense.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 Responses

    1. Sur Beechcraft T-1A Jayhawk depuis le retrait du service des vieux Boeing T-43A Gator. Après ce biréacteur d’affaire ils sont directement transformés sur avion d’armes.

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