Des Dassault Aviation Rafale B déployés en Guyane.

Une fois encore l’avion de combat biréacteur clodoaldien démontre sa très grande flexibilité d’emploi. À 7000 kilomètres la métropole la Base Aérienne 367 de Cayenne accueille jusqu’à la mi-juillet trois chasseurs omnirôles Dassault Aviation Rafale B appartenant à l’Armée de l’Air et de l’Espace. Ils sont présents en Guyane afin de sécuriser le premier lancement de la toute nouvelle fusée européenne : Ariane 6. La France entend ne prendre aucun risque la semaine prochaine.

Ce déploiement démontre que notre pays est actuellement un des rares en Europe à pouvoir envoyer aussi loin de son territoire métropolitain des moyens de combat aussi lourds sans même sourciller. Pour voler de leur nid de la Base Aérienne 113 de Saint-Dizier Robinson à cette Base Aérienne 367 de Cayenne les trois avions de combat de la 4e Escadre de Chasse ont bien évidemment été obligé de ravitailler en plein vol. Ils ont mis neuf heures pour traverser l’Atlantique entre l’Europe occidentale et l’Amérique du sud. Pour cela ils ont pu compter sur l’Escadron de Ravitaillement en Vol et de Transport Stratégique 1/31 Bretagne et sur ses Airbus DS A330 MRTT Phénix. Deux avions suffisamment complémentaires l’un vis-à-vis de l’autre pour pouvoir opérer ensemble sans la moindre difficulté.

Arrivés en Guyane ce lundi 1er juillet les trois Rafale B, leurs équipages, et leurs personnels de soutien vont y demeurer jusqu’au mercredi 17 juillet. Ce qui implique qu’ils seront en Amérique du Sud pour les festivités du 14 juillet. Pour autant leur présence est à chercher ailleurs, et en fait à Kourou. C’est au centre spatial que ce mardi 9 juillet 2024 est planifié depuis de longs mois le premier lancement officiel d’Ariane 6, la toute dernière fusée européenne. Avec ses 63 mètres de haut et des un peu plus de cinq mètres de diamètre c’est un monstre de l’espace. C’est surtout un bijou de très haute technologie qu’il convient de sécuriser particulièrement. D’où la présence des trois Rafale B. D’ici au jour J les pilotes de chasse métropolitains s’exercent aux rigueurs climatiques de la Guyane. Et à l’instant T ils seront près, leurs avions seront armés et bons de guerre. Celles et ceux qui voudraient espionner voire troubler ce premier lancement sont prévenus : l’Armée de l’Air et de l’Espace veille.

Au sol outre les «anges gardiens» des pompiers de Paris chargés de la prévention incendie sur le pas de tir les légionnaires du 3e Régiment Étranger d’Infanterie et les marsouins du 9e Régiment d’Infanterie de Marine protègeront le site. En parallèle des trois Rafale B un Eurocopter AS.555 Fennec de l’Escadron de Transport 68 Antilles Guyane assurera la MASA. Il pourra ainsi traiter les aéronefs lents qui se hasarderaient trop près d’Ariane 6. Deux Aérospatiale SA.330B Puma et un Casa CN-235-200 de la même unité ultramarine seront également en alerte depuis la BA 367. L’opération interarmée est baptisé Titan.

Ne vous en faites pas mardi 9 juillet les Rafale B seront bel et bien armés !

À lancement exceptionnel dispositif de sécurité exceptionnel. Pas d’AWACS annoncé cependant mais un radar mobile GM-400.  C’est lui qui devraient permettre de couvrir l’espace aérien du centre spatial guyanais et éventuellement guider Fennec et Rafale vers leurs potentielles cibles.

Alors qu’elle est engagée dans l’opération de projection à très longue distance Pégase 2024 et que se préparent les Jeux Olympiques d’Été de Paris 2024 l’Armée de l’Air et de l’Espace arrive encore à se démultiplier. Pas mal pour une nonagénaire qui doit en plus gérer le futur défilé aérien de la fête nationale.

Photos © Armée de l’Air et de l’Espace.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 Responses

  1. Il est quand même surprenant que ce territoire, de plus de 83000 km², avec un centre spatial , des voisins (Venezuela, Surinam) plutôt instable, n’ai pas des chasseurs basés, en permanence sur sont territoire. D’autant plus, qu’a ma connaissance, il n’y en pas non plus en Martinique et en Guadeloupe (ce sont des iles, les risques sont moins importants) .
    Ces territoires ultra marin, ne méritent il pas la même sécurité que la métropole?

    1. Il y a des aérodromes un peu dans toutes les ville là-bas. Mais aussi beaucoup d’hélicoptères pour nos amis militaire pour faire leurs diverses missions et entraînement dans la forêts.

      La question du besoin si puissant sur place. Mieux vaut plus que moins en effet vu les etats belliqueux a proximités. Mais de surcroit il faudrai un regiment entier au cas ou…

    2. J’ai toujours trouvé cela étonnant, que la France délaisse la Guyane, les îles française des Caraïbes et les îles du Pacifique en protection aérienne. La Guyane est stratégique avec la base de Kourou, et le Pacifique avec des pays asiatiques qui peuvent devenir très envahissants. Les Caraïbes sont assez épargnées, mais la sécurité est pour tout le monde. On m’a répondu une fois que c’était le travail du PAN Charles-de-Gaules d’assurer la sécurité aérienne dans ces régions. Je n’y crois pas trop en fait….

  2. Super souvenir d’une escale en 1988, lors d’un convoyage à destination de Nellis (Las Vegas) pour un exercice Red Flag. Certes nous avons travaillé pratiquement 24 h non stop pour un remplacement moteur F1CR. La brigade de Gendarmerie présente sur site a été d’un excellent accueil (pot, barbecue,…) Si.. Si..
    Comme c’était quelques jours avant un tir d’Arianne, un Concorde pour les VIP était présent sur site…

  3. Bonjour Arnaud et les passionnés. C’est bien de sécuriser davantage le centre spatial européen. J’espère aussi que le lancement inaugural d’Ariane 6 sera une réussite (à la différence d’Ariane 5 en 1996)

  4. Pour compléter le dispositif, d’après opex360: « Par précaution, des missiles sol-air Mistral sont également déployés. Enfin, un patrouilleur de la Marine nationale et une vedette [VCSM] de la gendarmerie surveillent les approches maritimes. »

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