Blessée le 25 mars mais toujours debout ! C’est une saison estivale un peu particulière qui va s’ouvrir pour la Patrouille de France deux mois seulement après l’accident dans lequel elle a perdu deux Alpha Jet E. Alors qu’elle va poser ses bagages sur la Base Aérienne 126 de Solenzara elle travaille ses nouvelles présentations à huit avions. Il est plus urgent que jamais que le ministère des Armées lui trouve une nouvelle monture… et ce n’est pas une blague !
Les petits biréacteurs d’origine franco-allemande affectueusement surnommés les «gadgets» deviennent une denrée rare sous la cocarde tricolore. Pourtant objectivement leur trouver un successeur est un affreux casse-tête qui doit donner quelques migraines et nuits blanches aux décideurs de Balard. Il en va de l’avenir des plus célèbres Ambassadeurs de l’Armée de l’Air et de l’Espace.
Heureusement ce genre de considérations politico-technologiques n’ont en rien entravées la détermination des mécanos et pilotes aux cols bleus-blancs-rouges. Après un passage très remarqué au-dessus des Champs-Élysées afin de célébrer la victoire alliée sur l’Allemagne hitlérienne ils ont repris les vols d’entraînement. Il ne faut rien lâcher. Les Français les aiment et les attendent. Car la Patrouille de France c’est un truc énorme qui unifie les femmes et les hommes, les (très) jeunes et les (très) vieux, les gens de gauche et les gens de droite, les curieux et les passionnés, la Patrouille de France c’est une unificatrice de la République.
Et donc il faut répéter, re-répéter, re-re-répéter les figures, enchaîner les heures de vol dans le cockpit, et les heures de concentrations (la fameuse «musique» de la Patrouille de France) dans un bureau. Il faut tout cela pour que les présentations imaginées pour neuf avions soient ramenées à huit. Et vous savez quoi ? Ils vont y arriver. Comment je le sais ? Ils n’ont pas le choix, ce sont les meilleurs, l’élite des élites. C’est la Patrouille de France. Alors en cette seconde quinzaine de mai c’est sur l’Île-de-Beauté que les pilotes français vont poursuivre leur entraînement, ça n’a rien d’extraordinaire c’est même la totale normalité. Le passage par Solenzara s’appelle le «stage maritime» dans le jargon de la PAF. Tous les ans elle y va, et à chaque fois cela donne lieu à des images «wahou», des photos à couper le souffle.
On ne sait pas si dans un mois elle fendra le ciel séquano-dionysien à l’occasion de l’ouverture du Salon du Bourget mais ce qui est sûr c’est que dans moins de deux mois elle a rendez-vous avec tous les Français et toutes les Françaises, au-dessus de Paris. À l’instar de la Ville Lumière la Patrouille de France est toujours debout !
Photos © Armée de l’Air et de l’Espace
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4 réponses
Merci pour cet article!
Si la PAF défilé habituellement à 9 avions le 14/7 (elle l’avait fait à 12 en formation Croix de Loraine il y a quelques années), ses présentations en meeting se font toujours à 8 avions.
Je ne suis pas d’accord avec toi. J’ai vu la PAF en meeting à Avord en 2018 ou 2019 et ils étaient à 9 avions, dont au moins deux au sol pendant que les autres volaient. Et je crois que c’était pareil en 2022 à Duxford.
Merci Arnaud pour vos articles passionnants.
Pour la présentation en meeting, ne doivent-ils pas limiter le nombre d’avion pour se garder au moins un avion de réserve ?
A moins qu’un ou deux gadgets aient pu être mis à leur disposition et soit en cours de préparation/peinture ?
Ça devient un avion rare mais il en reste notamment pour la formation des pilotes ukrainiens.
(Évidemment il ne faut pas sacrifier cette formation pour le plaisir de voir voler une PAF complète)
Analyse parfaite de la patrouille, de ses composantes, et de son impact, Arnaud, bravo! Totale admiration pour la patrouille de France. Et bonne introduction pour le remplacement du gadget Airbus pousse l’avion d’entraînement turc Hurjet. Pourquoi pas si c’est un bon avion. Plus difficile à admettre à raison du positionnement très aléatoire de la Turquie sur l’échiquier international et quant à sa politique intérieur. Sinon, la patrouille acrobatique est complètement bluffante, mais dans un autre style. L’une ne peut pas remplacer l’autre.