Le plus célèbre constructeur aéronautique de l’Histoire peut t-il disparaitre ? À priori la réponse est non car actuellement Boeing dispose d’une branche suffisamment active pour sauver l’entreprise : le secteur défense. Avec la crise du Covid19 et le scandale du 737 Max la branche aviation commerciale est profondément mise à mal. Désormais ses dirigeants estiment que ce sont les contrats militaires qui vont permettre de maintenir l’entreprise à flot.
Même si certaines chaînes d’assemblage, notamment celle du 787 Dreamliner, ont repris timidement leur activité c’est encore à un rythme très lent que Boeing sort ses avions de ligne. Selon plusieurs analystes économiques américains c’est aujourd’hui 12 à 14% de la branche commerciale de l’avionneur qui fonctionne réellement, et encore à des cadences de production assez lentes.
Et même si cela exaspère le Président des États-Unis Donald Trump quand les journalistes abordent la question, c’est une réalité : Boeing va mal !
Alors au siège financier de l’entreprise à Chicago autant qu’au siège industriel et technologique de Seattle les dirigeants de Boeing se rassurent. Comme ils peuvent. Et c’est de tout en haut que l’info est arrivée. Révélée dans la presse financière américaine par David Calhoun, le directeur de général de la société, c’est désormais la branche défense qui assure le gros des subsides financières de Boeing et son activité industrielle.
Calhoun insiste sur deux pans de l’activité aéronautique de défense : les programmes de modernisation des aéronefs existant d’un côté et, les recherches et développement de l’autre. Sans oublier bien sûr l’assemblage des avions commandés. Dans le premier cas l’un des principaux chantier concerne le passage au Block 3 des F/A-18E/F Super Hornet en service dans l’US Navy et qui doit débuter cet été. Dans le second cas il s’agit de quatre programmes majeurs. Pour l’aéronavale américaine c’est la finalisation du développement du drone embarqué de ravitaillement MQ-25 Stingray. Pour l’aviation militaire américaine c’est également une finalisation, celle de l’hélicoptère MH-139 Grey Wolf, mais également un développement affiné pour l’avion d’entraînement T-7A Red Hawk conçu conjointement avec l’avionneur suédois Saab. Il y a enfin l’adaptation du 747-8 au standard VC-25B, afin de remplacer les actuels VC-25A issus du vieux 747-200.
Les livraisons d’aéronefs militaires enfin doivent se poursuivre avec notamment les avions de patrouille maritime P-8 Poseidon à destination des États-Unis bien sûr mais aussi de l’Inde ou encore du Royaume-Uni. L’autre chantier concerne les F/A-18E/F Super Hornet destinés au Koweït et dont la première livraison de deux exemplaires est attendue pour cet automne.
En attendant donc que le rythme des assemblages d’avions de ligne ne retrouve un rythme acceptable pour les experts aéronautiques et financiers, et que Boeing soit sortie de l’ornière du 737 Max c’est donc le secteur défense qui sauve les meubles. C’est grâce à lui que l’action Boeing ne chute pas vertigineusement comme cela pouvait être craint il y a encore trois semaines. Les analystes économiques de Wall Street estiment que le géant aéronautique ne devrait pas revenir à l’époque pré-Covid19 avant au plus tôt les fêtes de fin d’année. Et encore ils ne parlent pas d’un retour à la normale, c’est à dire pré-737 Max.
Photos © US Navy.
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2 Responses
Ça laissera malheureusement des traces chez tous les constructeurs et de la casse sociale.
Mais des avions il en faudra toujours. Certes peut-être plus lentement que prévu.
Heureusement qu’il n’y pas 6 mois de confinement. Car là, ça aurait fait une catastrophe.
Ce qui veut quand même dire que toutes nos économies sont fragiles. Des colosses aux pieds d’argile.
Cette dualité civil/militaire, point commun avec Dassault-Aviation, permet de combler les creux d’un des 2 domaines, les cycles civil et militaire étant différents, voire complémentaires