Fenix, la renaissance du légendaire Pucará argentin.

C’est sans nul doute possible un des avions les plus connus des passionnés d’aviation. Le bimoteur d’attaque au sol FMA IA 58 Pucará est actuellement en cours de modernisation dans les ateliers de l’avionneur FAdeA à Córdoba dans le nord de l’Argentine. Désormais connus comme IA 58H Fenix ces avions sont profondément modifiés et voient leur rôle transformer vers la surveillance et la reconnaissance tactique. Une manière aussi pour la Fuerza Aérea Argentina de conserver ce valeureux guerrier qui sévit aux Malouines dans les années 1980.

Et ce chantier est véritablement titanesque pour la fragile économie argentine autant que pour FAdeA, la Fábrica Argentina de Aviones. Car elle consiste en une totale refonte des avions. Ce sont les actuels IA 58D Pucará qui sont modifiés en IA 58H Fenix. En premier lieu c’est la motorisation qui est déposée. Adios les deux turbopropulseurs d’origine française Turboméca Astazou XVI G d’une puissance unitaire de 1021 chevaux. Ils sont remplacés par des Pratt & Whitney Canada PT6A-62 nord-américains de 963 chevaux. Une légère perte de puissance compensée par le fait que ces nouveaux turbopropulseurs sont bien plus récents, moins gourmands, et globalement plus fiables que les anciens. Au passage les avions passent de trois à quatre pales par moteur.

L’armement est lui aussi revu et corrigé. Si les quatre mitrailleuses FN Browning de calibre 7.62mm demeurent les deux canons Hispano de 20mm de leur côté disparaissent. La charge externe est elle-aussi totalement repensée. Réduite à 500kg (contre auparavant trois fois plus) elle permet ainsi au Fenix d’emporter un appareillage de reconnaissance en nacelles sous voilure. Des appareils photos, des caméras, et des capteurs électro-optique et infrarouge type Fixview. Une tourelle FLIR peut également être installée sous le nez de l’avion en moins d’une heure.

Si initialement les militaires argentins espéraient qu’une vingtaine d’IA 58D soient modifiés en IA 58H on sait depuis ce vendredi 4 octobre qu’ils ne seront finalement que quinze. Des avions que l’Argentine ne compte d’ailleurs pas exporter et conserver chez elle pour sa propre surveillance et la reconnaissance tactique. Ils seront notamment utilisés dans la guerre contre le trafic de stupéfiants mais également pour les missions de police environnementale.

La Fuerza Aérea Argentina espère bien disposer de son escadrille de reconnaissance évoluant sur IA 58H Fenix à l’été 2021. Pas mal quand on sait que les premiers IA 58A sont entrés en service en 1976. Belle longévité mais qui en dit long aussi sur l’incapacité de l’Argentine a se moderniser réellement, ne pouvant faire guère mieux qu’adapter des avions déjà très éprouvés.

Photo © AFP.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

Une réponse

  1. Dommage qu’un si beau pays ayant jadis connu la prospérité semble incapable de se relever du marasme économique dans lequel il est plongé depuis trop longtemps. Même des pays plus fortunés n’hésitent pas à donner une seconde vie à des avions en apparence anachroniques. Ce n’est donc pas l’apanage exclusif de l’Argentine.

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