La Pologne engage la succession d’une partie de ses PZL W-3 Sokol.

Toutes les composantes des forces de défense polonaises ne sont pas actuellement concernées par ce programme de remplacement. Le ministère polonais de la défense a officialisé ce mois ci sa volonté de trouver un successeur à l’hélicoptère PZL W-3 Sokol hérité de la fin de la guerre froide. L’intégralité des machines de la force aérienne ainsi que deux de celles en service dans la marine sont concernées. D’ores et déjà Varsovie annonce avoir en ligne de mire un favori, même si rien n’est joué.

Ce sont donc dix-huit exemplaires qui devront d’ici à (au plus tard) 2023 avoir trouvé un successeur. Il s’agit de seize W-3A de transport de troupes, de transport VIP, d’évacuation sanitaire, et de soutien opérationnel ainsi que deux W-3T de recherches et sauvetages en mer non embarqués qui sont concernés. Les premiers appartiennent à la force aérienne polonaise, les seconds à la marine. Il est à signaler que les six W-3WARM qui mènent également des missions SAR depuis les bâtiments de la flotte polonaise ne sont pas concernés. Ils ont été modernisés en 2018 par Leonardo.
Les trente-huit W-3 des forces terrestres ne sont eux-aussi pas concernés par ce programme, ayant été régulièrement remis au goût du jour depuis 2000. L’armée polonaise a en outre un autre programme de remplacement, autour des Mil Mi-24 Hind d’origine soviétique.

Assez étrangement les hélicoptéristes ne se bousculent pas au portillon pour proposer un ou plusieurs remplaçants. La Pologne est pourtant solvable et dispose même de l’appui financier de l’alliance Atlantique dont elle est désormais un membre éminent. En fait le segment sur lequel le W-3 Sokol se place est tellement spécial, intermédiaire en fait, que peu de machines semblent adaptées.
En outre il y a quelques jours monsieur Jacek Libucha, président de PZL-Swidnik, a reconnu avoir eu des échanges très positifs avec le ministère polonais de la défense autour de l’AgustaWestland AW.139. Ces deux constructeurs appartiennent en réalité au même groupe italien : Leonardo.

Le marché est t-il donc déjà plié ? Sans doute pas, même si l’AW.139 a de sérieux arguments qui en ont fait un succès incontestable. Le programme américain Grey Wolf en est la démonstration flagrante.
Qui peut alors rivaliser aujourd’hui au sein des constructeurs américains et européens ? En premier lieu évidemment Airbus Helicopters avec son tout nouveau H175M. Même si fondamentalement la Pologne n’a pas laissé que des bons souvenirs aux techniciens allemands et français. L’hélicoptériste américain Bell pourrait tenter sa chance avec son UH-1Y Venom dont la commercialisation à l’étranger peine à vraiment se mettre en place. Et puis il y a un challenger qui semble de plus en plus évident même si cela risque de s’avérer difficile pour lui : le tout nouveau TAI T625 Gökbey. Les excellentes relations qui existent actuellement entre Turquie et Pologne pourraient jouer en faveur de cette solution.
Les constructeurs chinois et russes n’ont évidemment aucune chance dans un programme de ce genre auprès d’un membre de l’OTAN.

Même si la date butoir est à l’été 2023 un vainqueur pourrait être annoncé plus tôt si la Pologne estime l’avoir trouvé.

Photo © Keypublishing

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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