Le Canada ouvre grand les bras à Lockheed-Martin et à son F-35A Lightning II.

Est-ce que les Canadiens l’appelleront CF-35 ? C’est désormais quasiment une certitude la Royal Canadian Air Force s’oriente vers une victoire écrasante du Lockheed-Martin F-35A Lightning II dans la compétition visant au remplacement des actuels McDonnell-Douglas CF-188 Hornet. Pour la forme le chasseur suédois Saab JAS 39 Gripen est encore en lice, même si la victoire d’un avion de combat non américain semble hautement improbable. Il s’agit d’un des contrats majeurs de ce début de décennie.

Rappelons qu’aux vues des conditions draconiennes du cahier des charges de la Royal Canadian Air Force les avionneurs Airbus DS et Dassault Aviation avaient rapidement préféré jeter l’éponge. Leurs dirigeants avaient révélé bien rapidement que la compétition était biaisée et que jamais un avionneur européen ne pourrait l’emporter au Canada, tant ce pays est interdépendant des États-Unis pour sa défense. Le NORAD, ça vous dit quelque-chose ?
Alors pourquoi le gouvernement canadien conserve t-il Saab et son monoréacteur léger JAS 39 Gripen dans la compétition ? Sans doute pour faire illusion, et ne pas forcément s’attirer des critiques trop faciles à l’étranger comme dans sa propre opinion publique.

Mais au fait et Boeing dans tout ça ? Car le chasseur multi-rôle F/A-18E/F Super Hornet était jusque là le grandissime favori selon la majorité des observateurs internationaux. Eh bien la situation a passablement changé pour lui. Il a cette semaine tout bonnement été viré de la compétition, comme un malpropre ! Le ministère canadien de la défense n’a même pas eu la décence de faire cela dans les règles, préférant laisser fuiter l’information auprès des médias spécialisés. Pas classe du tout.

En fait depuis le début de la compétition canadienne le constructeur qui la joue le plus profil bas est bel et bien Lockheed-Martin. Reconnaissons que cela ne lui ressemble pas vraiment ! D’ailleurs aux vues de l’évolution du programme on peut aisément commencer à se dire que dès le départ les jeux étaient faits, tout du moins pour la nationalité du chasseur vainqueur. Restait encore à savoir qui de Boeing et de Lockheed-Martin allait l’emporter ? C’est désormais quasiment fait.

Une future victoire canadienne du F-35A Lightning II permettra de poursuivre l’entreprise visant à asseoir le chasseur furtif américain comme le plus gros succès commercial aéronautique de ce début de 21e siècle. Qui pourrait encore se risquer à ne pas le reconnaitre comme tel ?

Photo © US Air Force

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

17 réponses

  1. Bonjour, oui sa semble être une issue logique…. Cependant je ne comprends pas vraiment comment le f35 remporte ce genre de marché(suisse,) , je ne critique pas l’avion mais si le Canada ce tourne effectivement vers lui j’ai l’impression de revenir au temps du cf 105arrow ou le programme fut détruit et le gouvernement rabatu sur des CF101 sans vraiment correspondre aux besoin. De plus il me semblait que la force aérienne voulait du bi react ? Avec le fiveeyes sa aurait du être du boeing ou du eurofigther. Bon après tout je suppose que les choix sont fait dans le bon sens…. Mais je crois que je serai un mauvais politique parce que je ne comprends pas la logique !

    1. Aux alliés occidentaux le F-35 n’est pas proposé, il est imposé. Il est un outil de la suprématie américaine sur les puissances occidentales pour les décennies à venir. Contre la Suisse, pays neutre, Biden a menacé de sanctionner le secret bancaire helvetique s’ils ne choisissait pas le F-35. Tout est bon pour nuire aux concurrents, surtout s’il est français. Et la survie de l’industrie de défense de cette dernière dépend pour moitié des exportations. Ça va plus loin que le simple côté commercial. Les États-Unis veulent neutraliser l’industrie de défense française, la plus hétérogène et complète que tout autre membre de l’OTAN ( hormis américaine évidemment). C’est un peu David contre Goliath mais ils voient vraiment la France comme une menace. En effet, en partie grâce à cette industrie de défense, la France est en mesure non seulement de choisir des postures qui ne seraient pas alignées avec celles des USA sur la scène internationale, mais également de proposer des alternatives à certains de ses partenaires, pour prendre certaines distances avec le controle américain. Ces derniers ont encore en travers de la gorge la position de la France concernant l’intervention de 2003 en Irak. Ils ne supportent pas les voix dissonantes.

  2. Bonjours, oui tous ces pays qui achètent un avion de pénétration alors que leur besoins sont avant tout de la défense aérienne.. Mais bon comme disent les Americains, ils vendent aussi de la diplomatie.

  3. Il se dit surtout que Boing a été viré de la competition à causes des taxes prohibitives qui ont étées instaurées a la demande de Boing pour le marché americain sur les ex C-Series ce qui a precipité la chute du programme de Bombardier qui n’avait pas les reins assez solide et a du le revendre a Airbus, qui est desormait le A220 avec le succes que l’on lui connait (et pour le marché americain grace a la chaine d’assemblage a Mobile). Un des criteres etait « ne pas avoir causer du tort au Canada ou a l’industrie canadienne » je me souvient plus comment c’etait tourner. C’est plus Boing qui a perdu que le F35 qui a gagner si on regarde la verité en face. D’autant que objectivement le teritoire est grand et pour les grandes distances on privilégie généralement les bimoteurs peut importe les qualités reconnues / décriés du F35 , suivant l’interlocuteur ^^ Quand on sait que en effet, comme mentioner dans l’article, le Canada achetera forcement americain, Saab n’a aucune chance comme d’ailleur Airbus ou Dassaut qui n’ont meme pas essayer. Quand on prend du recul ca a de quoi laisser un gout amere dans la bouche, pas sur que le F35 l’ait emporter par ses qualités … mais plus par géopolitique et surtout pour ne pas gacher les sommes deja engagées par Otawa dans le programme
    PS : Désolé pour l’orthographe ce n’est ma prédilection ^^

    1. Je suis tout à fait d’accord avec vous, à ce jour le F35 à autant de défaut que de qualité du coup au prix de l’unité, c’est vraiment pas bon. Mais la géopolitique, et la dépendance tant économique que militairement protectrice, met le couteau sous la gorge, de tous les pays qui l’ont choisis (suisse, Japon, Belgique…), Ils ont acheté un package, avec au milieu un avion qui ne correspond pas à leurs besoins.

  4. Il eut été plus intelligent, vus leurs besoins réels, d’acheter des F15EX. Mais bon, entre la logique et la politique, il y a un gouffre…

  5. Le Canada n’est pas allergique aux aéronefs militaires européens, même quand il y a des rivaux américains. Pour preuve récentes: le choix de l’Airbus DS CC-295 et la présélection A330 MRTT. On ne saura jamais si le Rafale aurait pu remporter la mise car Dassault n’a pas eu le courage de se battre jusqu’au bout. Une attitude défaitiste déplorable. Blâmer les autres pour des échecs que l’on s’autoinflige manque de classe.

    1. Le Canada n’est autorisé à acheter européen que lorsqu’il s’agit d’aéronefs de soutien, jamais de combat. Et comme tu le précises l’A330MRTT n’est que présélectionné et non commandé. On verra au final quel ravitailleur volera sous la cocarde à feuille d’érable.

      1. Cher Arnaud. Comme la plupart des Français, tu affiches une profonde méconnaissance de la dynamique canado-américaine. Nous sommes des alliés proches, mais avons souvent des divergences profondes comme ce fut le cas pour les guerres du Vietnam et de l’Irak. Le Canada n’a nullement besoin, ni jamais demandé, l’autorisation de Washington pour l’achat de matériel militaire sauf… lorsque que c’est du matériel américain tel que requis par la législation américaine.

        1. Oui enfin le jour où le Canada sera libre d’acquérir des avions de combat fabriqués ailleurs qu’aux États-Unis, là sans doute que je réviserais ma position. Après je pense que cela vient bien plus de tes concitoyens anglophones que francophones.

        2. @Marcel je comprend votre point de vue d’ami québecois, mais croyez vous vraiment que Dassault aurait laissé tomber sans se battre, s’ils avaient eu une chance même minime de passer ?
          Au contraire, en se retirant ostensiblement il ont bien mis en évidence le fait que les dés sont pipés… Ce qui est le contraire d’un attitude défaitiste en ne se compromettant pas dans ce jeu de dupes 😉

    2. Un peu d’accord avec vous Marcel même si il était vraiment peu probable d’avoir un rafale avec une feuille rouge, je pense qu’il aurait été mieux pour l’image de dassault de tenir tête ou alors de risquer un  » autre genre » de marché pour le rafale. Sa a été fait en Inde… L’ avion reste quand même dans le haut du panier et l’industrie aéronautique du Canada n’est pas novice. Juste pour assurer la qualité et la confiance de leurs avions airbus et dassault aurait dû aller jusqu’au bout pour moi… Ya pas de plaisir sans risque. Le Canada reste fortement impliqué avec les Usa pour le commerce mais dans certains domaines ils savent leur tenir tête donc si le choix de bi réacteur a capacité d’interception supérieur serrait encor possible aujourd’hui qui sait….

    3. @Marcel, @Valtra
      Je pense que l’on peut faire confiance à Dassault et à ses RETEX sur ce sujet pour ne pas concourir, n’oublions pas que cela coûte cher

  6. Dans votre sujet vous oublié un point ultra déterminant dans l’exclusion du F/A-18 E/F, c’est l’affaire Boeing contre bombardier.
    En 2018 Boeing a déposer une plainte contre Bombardier pour une vente à Delta Air Line en l’accusant de Dumping pour avoir soi disant vendu sous le prix réel de l’avion … et cela a causé une colère rouge du gouvernement Canadien.
    Depuis, le Canada exclue systématiquement Boeing de ses contrats pour leur faire payer ce coup bas qu’ils n’ont pas pardonné.
    Ironiquement du sort Boeing n’a pas déposé plainte pour la même raison quand LM a vendu ses F-35 à la Suisse, bien en dessous de sa valeur réelle.

    Bref oui le marché était pipé et Dassault a eu raison de se retiré. Le gripen, monomoteur et bien en deça de ses concurrents n’avait aucune chance, mais le garder est un pied de nez à Boeing pour faire croire que le Gripen est mieux à leur yeux. Pour le F-35, ce n’est pas une surprise vu que le Canada était dans le programme de développement depuis le début, donc il est tout à fait logique de les voir faire ce choix.
    On peut juste se poser une question, pourquoi Boeing n’a pas fait comme Dassault en refusant de participer à une sélection pipée d’avance … Boeing ne pouvait que perdre et se faire éliminer de façon humiliante. Ce qui s’est produit. Le Canada a eu sa vengeance sur la plainte contre Bombardier, et Boeing leur a offert sur un plateau.

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