Le Dassault Aviation Rafale découvre la Baltique.

C’est une grande première dans l’histoire du chasseur omnirôle français. L’Élysée a décidé de répondre aux attentes de nos alliés baltes en déployant sous mandat de l’OTAN un groupe d’avions de combat Dassault Aviation Rafale F3-R sur la base aérienne lituanienne de Šiauliai. Ils viendront ainsi directement renforcé les éléments hongrois et polonais déjà présents sur place. Le Rafale est aussi un message fort envoyé à Moscou puisqu’il s’agit d’un des plus redoutables combattants de l’alliance Atlantique.

Le Président de la République, monsieur Emmanuel Macron, a pris sa décision ce lundi 10 octobre 2022 mais l’information n’a été rendue publique que le lendemain lors d’une audition du ministre des Armées, monsieur Sébastien Lecornu, devant les sénateurs. Les avions de combat français seront déployés dans les plus brefs délais afin de répondre autant aux attentes de l’OTAN qu’à la réalité tactique du terrain. On ignore cependant encore le nombre exact d’avions, même si le chiffre de quatre est le plus probable.
Ils seront accompagnés sans doute d’environ cent femmes et hommes, le déploiement type pour les missions de l’opération Baltic Air Policing.

Au sein de cette dernière le Rafale n’est pas totalement un inconnu. En mai 2014 quatre d’entre eux avaient déjà participé à la mission depuis la Pologne. La situation était alors déjà très tendue puisque la Russie venait d’envahir la Crimée ukrainienne. Pourtant ce n’était rien en comparaison de ce que Kyiv connait depuis février dernier. C’est donc bien un message fort envoyé à la Russie que le déploiement du meilleur avion de combat français, une des machines les plus efficaces des forces européennes.
Pour autant c’est bien la première fois que les biréacteurs français seront déployés sur la Baltique.

Habituellement c’est la base aérienne estonienne d’Åmari qui accueille les Dassault Aviation Mirage 2000-5F de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Cet automne ce sera donc celle de Šiauliai dans le nord de la Lituanie, non loin de la frontière lettonne. Ils y retrouveront les Saab JAS 39C/D Gripen hongrois qui y assurent leur période prévue de longue date mais également les General Dynamics F-16C/D Fighting Falcon polonais déployés eux aussi en réponse à l’actualité ukrainienne. À n’en pas douter les Dassault Aviation Rafale F3-R français seront les seuls véritables chasseurs de supériorité aérienne, les avions hongrois et polonais étant plutôt des intercepteurs. Ce qui est déjà très bien.

Le Président de la République a également choisi de déployer des éléments terrestres lourds, dont des chars d’assaut Leclerc et des blindés Griffon, entre l’Estonie et la Roumanie. Tout ceci montre bien la montée en puissance des moyens français au sein de l’alliance Atlantique, nos militaires étant connus pour leur très grand professionnalisme et leur adaptabilité hors du commun. Ils l’ont prouvé dans le Sahel au sein de la force Barkhane ou en Irak durant la mission Chammal.
On ignore cependant pour combien de temps ces déploiements sont prévus. Espérons que d’ici leur retrait le dictateur russe aura compris qu’il n’a pas d’autre choix que de retirer ses troupes d’Ukraine et de lui rendre la souveraineté de l’entièreté de son territoire, Crimée comprise.

Photo © Armée de l’Air et de l’Espace

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 réponses

  1. Le rafale a montré sa supériorité sur les su35 en Egypte qui a les des avions et qui les a confronté. Sûrement que la chasse Russe va accueillir fraîchement cette nouvelle.

  2. Je pense que le président EM n’a pas seulement réagi à la nouvelle façon généralisée de bombardement de la population ukrainienne par la Russie mais également envoyer un message fort à la Biélorussie qui dit vouloir se défendre contre l’Ukraine en protégeant son flanc Ouest, i.e. la Pologne et la Lituanie (???). Je trouve qu’envoyer 4 Rafale armés de Meteor est un message insuffisant car que cela soit Poutine ou Loukachenko qui ne comprennent malheureusement que la force, il faut en envoyer « plus » quitte à rapatrier subrepticement des avions par groupe de 2 sur plusieurs semaines.
    Pour moi, 6 est un minimum et 12 serait encore mieux en faisant sur place de la gesticulation avec force photos à l’appui le déchargement de la Nacelle RecoNG et son utilisation en bordant les frontières et puis tant qu’on y est quelques bombes projetables à 60Km de chez Safran. Tout ce patacaisse pour faire comprendre qu’il faut arrêter les « conneries » et être prêt à toutes les éventualités dans le bras de fer.
    Je suppose que le nombre de 12 avions vous fait sourire vu la quantité astronomique de Rafale disponibles….!!!!

    Pour rappel une gesticulation qui avait fort bien marché et compris fort et clair par Erdogan (encore 1 autre qui ne comprend que la force) quand ce dernier menaçait La Grèce et Chypre lors des recherches de gaz, EM avait fait envoyer 2 Rafale non armés des FAS qui avaient atterri en Crète 2 à 3H après sa décision.

    Par contre, j’aimerai bien comprendre la subtilité qu’il y a entre avion de supériorité aérienne et intercepteur car pour moi c’est la même chose. Merci d’avance.

    1. Je rejoins mr Langdoc. Est ce qu’il ne serait pas pertinent de faire au moins une fois « grrr » en montrant nos muscles avec par exemple l’envoi d’une partouille de rafales dès que la russie montrera a nouveau les siens. Histoire de faire comprendre a poutine que nous pouvons reagir « dans l’heure » a ses gesticulations. Apres il ne faut pas non plus se faire avoir au jeu de l’escalade. Les relations internationales dans un tel contexte est une partie tres subtile a jouer, beaucoup plus simple pour nous citoyens lambda derriere nos smartphones que pour des decideurs dont la responsabilité sera engagée en cas de dérapage.

      1. Il est notoire que tous les va-t-en guerre et les stratèges de comptoir ne vont jamais au charbon. J’ai connu ça pendant 30 ans. L’histoire vous jugera.

  3. « Espérons que d’ici leur retrait le dictateur russe aura compris qu’il n’a pas d’autre choix que de retirer ses troupes d’Ukraine et de lui rendre la souveraineté de l’entièreté de son territoire, Crimée comprise. »

    Le partie information de l’article est intéressante, la partie avis personnel l’est moins, pour un tas de raisons que je n’aborderai pas

    1. Il n’y a là aucun avis personnel. La Crimée est un territoire ukrainien subissant depuis 2014 l’occupation d’une puissance belliqueuse, la Russie en l’objet. L’ONU, l’OTAN, et l’Union Européenne refuse de reconnaître la territorialité de Moscou sur cette péninsule. Vous n’avez en effet donc rien à aborder, vous seriez monsieur dans le hors-sujet.
      Du coup votre commentaire aurait pu s’arrêter avant la première virgule.

      1. Je pense qu’il parlait du mot dictateur. En effet pour nous occidentaux il est vu tel quel mais pas en Russie. Enfin bref osef.
        Je rejoins Langdoc sur le nombre, un détachement d’un escadron complet avec des missions d’entrainement quotidiennement pour faire tourner les pilotes (et faire monter leurs heures) ne serait pas un luxe. J’irai même à ajouter un escadron de -5 en renfort. Le message serait assez fort et clairement la force de frappe et de no fly zone serait conséquente. De plus le CDG ne devrait pas être très loin et armé au max de sa capacité. Si demain on devait anéantir l’armée russe en Ukraine comme il semblerait que ce soit le plan si attaque nuke alors on aurait de bons moyens d’y arriver épauler par les F-22 US (sans oublier les autres). Mais pitié n’en n’arrivons pas là.

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