Un cap franchi pile au bon moment pour l’Airbus Helicopters H175M.

Beaucoup le disent désormais en courte finale face à l’AgustaWestland AW.149 et dans une moindre mesure contre le Sikorsky S-70I Blackhawk, représentant respectivement les géants Leonardo et Lockheed-Martin. Selon plusieurs médias britannique l’Airbus Helicopters H175M pourrait même remporter la très disputée compétition du NMH visant au remplacement des actuels Westland Puma HC.2 de la Royal Air Force. Aussi l’annonce de son constructeur autour du franchissement des 200 000 heures de vol par la flotte mondiale de H175 semble clairement tomber à pic. Un coup bas porté à la concurrence ou bien un argument plutôt futé et difficile à remettre en question ?

Sans doute un peu des deux en fait car ce cap était attendu depuis plusieurs mois. Ni Leonardo ni Lockheed-Martin ne pouvait d’ailleurs l’ignorer. En presque neuf ans d’activité commerciale et parapublique dans le monde un total de 200 000 heures de vol c’est vraiment pas mal du tout. Surtout que l’Airbus Helicopters H175 est un appareil haut de gamme qui ne vole aujourd’hui «que» dans treize pays dans le monde. De décembre 2014 à octobre 2023 il a donc su trouver son marché et donner naissance à sa version militaire.

Un Airbus Helicopters H175M qui pourtant n’existe aujourd’hui que parce qu’il participe au programme NMH. La promesse du géant européen de produire tout ou partie de son nouvel hélicoptère militaire à Kiddlington près d’Oxford est un argument massue. Seul Leonardo peut faire aussi bien grâce à ses historiques usines de Yeovil dans le Somerset. Il s’agit des anciens locaux de Westland, où sont notamment nés le Scout et le Lynx. Lockheed-Martin de son côté assemble ses S-70I en Pologne. Donc loin de la main d’œuvre britannique. Surtout aux yeux de l’opinion publique anglaise le Blackhawk est un hélicoptère tactique vieillissant. Ce que factuellement il est puisque l’US Department of Defense a voté son remplacement futur dans l’US Army.

Dans cette guerre commerciale entre Airbus et Leonardo l’argument des 200 000 heures de vol du H175 en neuf ans de service actif dans treize pays n’est qu’un argument comme un autre. Mais c’est un argument chiffré, d’autant que le Royaume-Uni fait partie des treize nations en question. Le H175 y vole alors même que l’AW189 y peine à trouver sa place entre le marché civil d’affaire et celui du transport offshore. Un argument qui fera mouche ? Il est sans doute trop tôt pour le savoir.

Affaire (forcément) à suivre.

Photo © Airbus Helicopters.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

11 réponses

  1. sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, je vois mal les britanniques choisir un appareil européen.

      1. Des années chez EC ou tous les projets avec nos voisins d’outre Manche ont été des arnaques. Le Lynx qui était par exemple un appareil franco-britannique, il était impossible d’avoir les plans de la partie anglaise. Je pense que cela concerne tous les programmes d’armements qui ne fonctionnent qu’en sens unique.
        Autant sur le terrain et en opérations les rapports avec les unités anglaises se passaient toujours bien, autant du côté industriel c’était des catastrophes (hélicos, missiles, frégates, aéronefs divers…)

      1. Sans compter qu’elle a volé sur Ecureuil, et qu’elle vole aujourd’hui H135 et H145. Mais laissez Pascal ce Dom est connu pour être englué dans ses à priori et ses certitudes.

  2. Franchement entre ce H175 et le AW149 c’est le jeu des sept erreurs. Concurrents mais presque jumeaux.

  3. Tres prosaïquement ce qui m’intéresserait serait de connaître la part francaise entre le 175M et le 149 voisins sur le plan performance : en effet le dernier est équipé de Safran Arano ce qui doit équilibrer les valeurs. Airbus est un spécialiste de la communication voulant nous faire croire que Airbus signifie emploi en France ce qui n’est pas automatique et dépend de chaque programme

    1. L’AW.149 n’a rien de français il est italien. Airbus n’a rien à voir dedans c’est Leonardo qui le produit. De son côté le H175 est européen, avec des capitaux et de la main d’œuvre allemande et française, et dans une mesure bien plus marginale belges et espagnoles. Si vous (re)lisez bien l’article vous verrez que l’assemblage du H175M sera britannique, en cas de victoire du programme NMH. À un moment donné il faut sortir des mécanismes de vision franco-français. Nous ne sommes plus dans les années 1970 ou 1980. Aujourd’hui on parle Europe !

    2. bonjour

      Les aneto qui équiperons la version britannique du AW149 sont certes des moteur safran (donc officiellement français) mais dérive direct du RTM322 (moteur du NH90 et du merlin) qui est co-developpé par rolls-royce et turbomeca (aujourd’hui safran helicopter engines SHE). De tout se que j’ai vu, se moteur est surtout développé dans les installation SHE en angleterre. Il doit y avoir du travail a bordes (siege de SHE , vers pau) mais pas énorme non plus.

      coté H175M, ok les moteurs sont canadien, mais il y a beaucoup de travail a Marignane. Déjà toute l’ingénieurie et l’assemblage . Une des particularités de cette appareil est qu’il est conçu en partenariat avec la chine, donc beaucoup d’éléments (structuraux notamment) viens de chine. Or , pour des raisons de souveraineté, il est hors de question de vendre des hélicoptères militaire dépendant d’approvisionnement chinois, donc le H175M verra le remplacement des pièces chinoise par des pièces occidental. Actuellement, se sont majoritairement des sous traitant français qui font la substitution, mais je ne serais pas surpris , qu’en cas de contrat avec les britanniques, certains de ces éléments soit produit outre manche. il est de plus quasi officiel (et indispensable) qu’il y ai une chaîne d’assemblage final a Kiddlington sur le modèle de celle de Marignane. Donc même si une partie du travail sera transféré de l’autre coté de la manche (logique pour un telle contrat), ce contrat crera quand même une hausse d’activité en france (sans compté que de telle contrat rassure souvent les autre opérateurs sur la qualité et la viabilité de l’helico et a tendance a booster les commandes civil).

      d’ailleurs, des bruits qui circule dans les couloirs de marignane , ça sens bon pour la H175M, mais bon ne vendons pas la peau du poisson avant de l’avoir noyé

      1. Merci pour votre réponse argumentée
        deux commentaires :
        le RTM322 était initialement développé avec RR. A ma connaissance SHE a racheté le programme mais je ne sais pas effectivement si la production est toujours partagée ente les deux cotés de la Manche. Dire que l’anéto est un dérivé « direct » du RTM 322 au vue des éléments grand public disponibles me semble pas évident .
        H175M : d’accord avec vous .
        Mon propos était de nuancer le propos consistant à écrire qu’ Airbus signifie une part française importante par rapport à Léonardo surtout sur un bimoteur ou la motorisation pèse lourd . Pour avoir vécu des projets européens de recherche amont où les fournisseurs cellule et motoriste sont impliqués c’est une compétition de tous les instants .
        A titre d’exemple récent la volonté d’AVIO ( dont Léonardo est un important actionnaire minoritaire ) de se retirer d’Arianespace pour le lanceur VEGA. Pour autant l’Europe est notre avenir dans une compétition de tous les instants où le nombre de nos emplois qualifiés doivent être conservés voire augmentés

        1. Par contre on va arrêter là les digressions, je vous rappelle que vous n’êtes pas dans un forum mais sur un site ouvrant ses articles à commentaires.
          D’avance merci.

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