Pause forcée dans le retrait du service des Grumman C-2 Greyhound.

Particulièrement mal connu du grand public il demeure pourtant un des avions de transport militaire jouissant de la meilleure réputation auprès des passionnés d’aviation. Après un peu plus de deux mois et demi d’immobilisation de sa flotte de Bell-Boeing CMV-22B Osprey l’US Navy a annoncé mettre temporairement un terme à la phase de retrait du service de ses Grumman C-2A (R) Greyhound. Il faut dire que ces bimoteurs turbopropulsés sont actuellement les seuls avions capables de mener la très sensible fonction de Carrier Onboard Delivery auprès des porte-avions américains. Et seule l’escadrille VRC-40 Rawhides vole encore sur ce mythique avion cargo.

En effet c’est depuis début décembre 2023 que l’intégralité de la flotte de convertiplanes de l’US Navy a été immobilisée sur décision directe du Pentagone. Les avions similaires de l’US Air Force et de l‘US Marines Corps ont d’ailleurs subi le même sort. Tout le monde se retrouvant ainsi sur un pied d’égalité. Sauf que pendant ce temps là les opérations aériennes et navales américaines se poursuivent, notamment en zone Asie Pacifique.

Alors que l’escadrille VRC-30 Providers est désormais totalement tournée vers le CMV-22B Osprey elle se trouve donc de facto à l’arrêt de toute opération. La VRC-40 Rawhides doit de ce fait assumer seule les missions Carrier Onboard Delivery, le soutien logistique des porte-avions américains en missions de patrouilles. Il faut donc que la petite flotte de Grumman C-2A (R) Greyhound tienne bon. Et pour cela l’US Department of Navy a choisi de stopper temporairement la procédure de retrait progressif du service de ces avions. Plus aucun n’a le droit de quitter les rangs de l’unité sans un strict accord du Pentagone. Mieux encore il semble désormais avéré que des procédures de cannibalisation ont été autorisées sur des exemplaires actuellement stockés à Davis Monthan AFB.

Bien sûr il ne peut s’agir là que d’une mesure d’urgence visant à forcer le Pentagone à accélérer son enquête afin d’élucider les causes de l’accident du CV-22B Osprey de l’US Air Force au Japon. Car même si le C-2A (R) Greyhound est une machine robuste et hyper rustique elle n’en demeure pas moins un avion qui accuse en 2024 le poids des ans. Et avec la corrosion des embruns celui-ci est particulièrement visible. Le vieux lévrier de l’aéronavale américaine doit donc s’accrocher et prouver une fois de plus sa valeur. Les femmes et les hommes de la VRC-40 Rawhides ne doivent actuellement pas vraiment compter leurs heures.

Affaire à suivre.

Photos © US Navy.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

8 Responses

  1. J’ai toujours été perplexe face au Osprey. Pourquoi utiliser un aéronef aussi complexe et fragile alors que des Greyhound de nouvelle génération seraient moins coûteux et plus fiables ?

    1. En fait il fallait éviter que l’US Navy ne perde la face par rapport à Bell-Boeing après l’abandon du HV-22B. Le CMV-22B ne reste qu’un pis-aller à mon sens. Juste un pis-aller horriblement cher.

  2. Peut etre un recentrage des developpement outre atlantique et europeen sur des projets realisables, et non pas des usines a gaz couteuses sympa a developper en temps de paix, mais vu les temps qui s’annoncent difficiles, un peu de rusticité et de robustesse ne serait pas de refus.
    Apres on n’arretera pas le progress, si on peut appeler ca un progres

    Amicalement

  3. Je me demande si le nom « greyhound » fait référence au lévrier ou aux services d’autocars de la compagnie Greyhound ?

  4. L’intérêt d’une machine aussi complexe et couteuse que le V22 pour faire du COD me semble vraiment disproportionnée.
    Navaliser un bitruboprop aurait peut-être été moins couteux sur le long terme.
    Cela dit, les V22 ont au moins l’avantage de pouvoir faire du cargo aussi vers les navires avec plateforme hélico de la Navy plus vite que les hélico.

  5. Les Grumman ont toujours été solides, ne parle t on pas des forges de Grumman ? Et pour la balance commerciale Française, les helices sont en partie made in sud-ouest !

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