À défaut de JAS 39 Gripen la Suède fournira à l’Ukraine deux S100 Argus.

Le pays scandinave est le premier à choisir de livrer aux Ukrainiens des AWACS. À l’occasion de la tournée européenne du président Volodymyr Zelensky le gouvernement suédois a annoncé qu’il offrirait ses deux Saab S100 Argus actuellement en dotation et bientôt remplacés par des Saab GlobalEye nettement plus modernes. Dans le même temps d’ailleurs un troisième avion de ce genre a été commandé par la Flyvapnet. Stockholm a également confirmé renoncer pour l’heure à leur fournir des avions de combat Saab JAS 39 Gripen.

C’est l’été dernier que l’hypothèse d’une fourniture de tels chasseurs à l’Ukraine avait été annoncée. Ukrainiens et Suédois avaient entamé des négociations qui se sont vite révélées fructueuses. Cependant la realpolitik a rattrapé les ardeurs des deux parties. Plus que de Saab JAS 39 Gripen de génération 4.5 c’est de General Dynamics F-16MLU Fighting Falcon de 4e génération que l’Ukraine a besoin pour se défaire de l’agression de la fédération de Russie. L’annonce de l’abandon du programme d’acquisition de chasseurs suédois par l’Ukraine coïncide avec celle de la décision belge de fournir trente mêmes F-16MLU à l’horizon 2028, dont quelques exemplaires peut-être dès cette année. En fait en accord avec les Alliés Kyïv fait le choix de la rationalisation de sa future chasse autour d’u monoréacteur de facture américaine. Reste toujours en suspens le cas du Dassault Aviation Mirage 2000D français sur lequel nous reviendrons dans un prochain article.

Une contrepartie a donc été trouvée par Stockholm, et quelle contrepartie : deux avions de surveillance et de détection aéroportée Saab S100 Argus. Autrement dit la Suède va fournir à l’Ukraine ses tous premiers AWACS. Outre le fait que ces avions pourront permettre un meilleur contrôle de l’espace aérien souverain de l’Ukraine, Crimée et Donbass compris, ils auront la capacité de fournir le commandement aéroporté permettant des frappes en profondeurs contre le territoire russe en représailles aux désormais plus de deux ans de guerre. Il ne faut cependant pas s’enflammer trop vite. Avant que Stockholm puisse livrer à Kyïv de tels avions elle doit recevoir son premier biréacteur Saab GlobalEye (basé sur un jet d’affaire Bombardier Global 6000 canadien) et dans le même temps former des radaristes ukrainiens à l’embarquement. Car ce n’est pas la même chose de traquer des avions hostiles russes à partir du sol et depuis le ciel. Cela s’apprend, et c’est logique. Il se passera donc plusieurs moi avant que ces deux AWACS bimoteurs à turbopropulseurs n’évoluent sous la désormais mythique cocarde jaune et bleue, symbole de résistance face à la barbarie russe.

La décision suédoise de fournir ces deux avions à l’Ukraine est historique. Car non seulement elle fait entrer les forces aériennes ukrainiennes dans une nouvelle dimension face à l’agresseur russe mais en plus elle permet d’envisager un futur plus clair pour elles. Bientôt des AWACS et F-16 Fighting Falcon, l’Ukraine se rapproche un peu plus des standards de l’alliance Atlantique.

Photo © Saab.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

10 Responses

  1. Du coup l Ukraine saura faire deux choses avec un awacs, les faire voler et les faire descendre !

    1. Aux vues de ce qui est déjà arrivé avec les A-50 Mainstay de l’ennemi ils savent aussi les descendre !

    2. Jusqu’à plus ample information il semblerait qu’à aujourd’hui ce sont plutôt les russes qui se font descendre leurs appareils. Pour la soi-disante deuxième puissance aérienne mondiale ne pas avoir pu en deux ans arriver à conquérir, si ce n’est l’Ukraine, au moins la maîtrise du ciel, c’est totalement minable. La doctrine Russe en est encore aux temps de l’URSS et n’a pas beaucoup évolué depuis. La chasse ukrainienne vole toujours, leur DCA est totalement opérationnelle et les A-50 russes ont eu des problèmes. Autre chose ?

      1. Vous savez Houbé que Wardog1 est un de nos plus anciens et fidèles lecteurs. Ses com’ sont souvent à prendre au second degré.

        1. Désolé, je l’avais pris au Premier degré. Je ferai gaffe la prochaine fois, merci de m’avoir prévenu !

      2. c’est ce que je voulais dire dans mon com, que pour l’instant les ukrainiens savent descendre les awacs russes et que bientôt ils pourront faire voler les leur.

  2. Est ce qu’il ne serait pas judicieux de coordonner la livraison de ces AWACS avec les livraisons de F-16 ?
    Ces avions deviendront sans doute des cibles prioritaires pour la chasse russe, je ne connais pas précisément les délais de livraison de F-16 mais je crains pour la survivabilité de ces appareils sans chasseurs pour les protéger.

  3. J’ai lu dans certaines revues spécialisées que l’exportation d’avions Gripen n’était pas la priorité à court terme puisque l’Ukraine veut d’abord se concentrer sur l’intégration des F-16 dans son arsenal. À moyen terme, la fourniture de Gripen de première génération à l’Ukraine demeure toutefois dans les cartons.

    1. C’est une bonne chose. Assurer le court terme, c’est impérieux, mais assurer le moyen et long terme l’est tout autant. (Et puis, la gueule qu’auraient ces avions !)

  4. Juste un petit message pour dire que je trouve la photo d’illustration de cet article particulièrement jolie. Les éjections de flares comme ça c’est toujours impressionnant.

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