Le Dassault Aviation Rafale F4 officiellement en lice aux Philippines.

On croyait l’affaire entendue sur le programme MRF, pour Multi-Role Fighter, et la victoire assurée du Saab JAS 39E/F Gripen suédois. Finalement la Philippine Air Force a choisi de le prolonger et de l’ouvrir à trois modèles d’avions de combat jusque là considérés comme trop onéreux. Les Dassault Aviation Rafale F4 et Eurofighter EF-2000 Typhoon Tranche 4 représenteront donc tous deux les couleurs du Vieux Continent dans ce programme crédité désormais d’un (confortable) budget de 7 milliards de dollars US. La compétition doit permettre l’acquisition de 25 à 40 exemplaires de l’avion choisi.

Pourquoi une telle fourchette pour une somme aussi colossale ? Simplement parce que le programme MRF est désormais tellement ouvert qu’on y trouve des avions particulièrement onéreux comme le Rafale F4 et le Typhoon Tranche 4 déjà cités mais aussi des machines moins chères telles le Lockheed-Martin F-16V Viper et le Saab JAS 39E/F Gripen lui aussi déjà cité et un temps donné vainqueur de la compétition, quand celle ci n’en était pas encore vraiment une. Et au milieu figurent deux modèles encore vierges de commandes internationales : le KAI KF-21 Boramae sud-coréen et le TAI TF Kaan turc. Quid alors du troisième avion jusque là considéré comme trop onéreux et qui rejoint la compétition ? C’est évidemment le Boeing F-15EX Eagle II lui aussi américain.

D’ores et déjà on sait que l’avion turc n’a pas de grandes chances d’être sélectionné, n’ayant volé (pour la première fois) que cette année et ne pouvant pas être livrés à un hypothétique client étranger avant huit à dix ans. Pourtant il est en lice et peut ainsi se frotter à quelques-uns des principaux avions de combat du moment. De même il semble désormais acquis que le Saab JAS 39E/F Gripen ne sera pas commandé, et ce malgré l’intérêt qu’il suscita un temps. S’il avait dû être commandé cela aurait en fait déjà eu lieu.

En fait le vrai challenger du programme c’est le KF-21 Boramae sud-coréen. Car de l’avis de nombreux spécialistes la nouvelle mouture du programme MRF devrait se faire de manière assez classique, c’est à dire entre Américains et Européens. Pour le consortium Eurofighter c’est l’industriel italien Leonardo qui dirige les négociations et offrira les essais en vol. L’absence d’Airbus Defence est jugé comme un avantage pour Dassault Aviation dont les négociateurs sont jugés plus affûtés que ceux du groupe transalpin. Il faudra bien ça si on veut que le Rafale F4 l’emporte face aux femmes et aux hommes de chez Boeing et de chez Lockheed-Martin.

Le fait que la Philippine Air Force ait choisi de relancer son programme Multi-Role Fighter et de porter son budget d’acquisition de 5 à 7 milliards de dollars US est forcément une bonne nouvelle pour les avionneurs «rappelés» comme Boeing, Dassault Aviation, ou encore Eurofighter. Cela indique que leurs machines plaisent, et que malgré des prix parfois prohibitifs ils demeurent surtout des appareils vus comme des game changers. Il est à signaler l’absence notoire des avionneurs russes Mikoyan et Sukhoi. Manille considère en effet Moscou comme beaucoup trop proche de Pékin pour permettre de sélectionner ses avions pour la compétition. La Russie paye ici son statut de plus en plus prégnant de pays dépendant totalement de la Chine.

Affaire donc à suivre

Photo © Armée de l’Air et de l’Espace.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

14 Responses

  1. Quelle surprise en effet, car les Philippines ont longtemps été affiché comme un pays a petit budget militaire, notamment la raison pour laquelle les avionneurs n’avaient que peu d’intérêts là-bas.

    Maintenant que les Philippines mettent leurs budgets à jour, cela change tout en effet. En fait, les Philippines n’ont pas vraiment le choix, avec ce qu’il se passe entre eux et la Chine, dans l’ouest de la Mer de Chine.

    Je pense fortement que s’est une des raisons de l’augmentation soudaine du budget pour leur compétition MRF. On voit déjà ce qu’il se passe avec ce pays qui ne possède aucun sous-marin, et où Naval Group serait actuellement dans les favoris (si se n’est le favori), pour le contrat d’acquisition de sous-marins.

    Il serait sympa de voir un autre pays asiatique, être équipé d’une formule avions de chasse et sous-marins Français. Affaire à suivre.

  2. À vouloir faire les barbeaux continuellement, revendiquer ou voler les territoires des autres, les dictatures comme la Russie et la Chine entraînent les nations limitrophes à un équipement en armes inédit et inéluctable… triste situation pour l’humanité.
    Le « bon côté » des choses, c’est que la France sait produire des armes, notamment des superbes avions de chasse…

  3. Bonne nouvelle pour l’industrie d’armement française. Espérons que les États-Unis ne vont pas saboter les efforts de la France, étant donné que les Philippines sont une colonie Américaine, dans une zone qu’ils considèrent leur pré carré . Il ne faut pas oublier l’affaire des sous-marins Australiens.

    1. Les Américains vont participer à la compétition comme les Français. À l’heure actuelle rien ne permet de prétendre à une future victoire de Dassault Aviation sur Boeing ou Lockheed-Martin.

  4. Ne mettons pas la charrue avant les boeufs mais il faut bien avouer que quand le F-35A n’est pas là c’est tout de suite plus facile pour le Rafale. Je me demandais si le F-15EX ne risque pas de connaître les mêmes mésaventures avec lui que le F/A-18EF. Qu’en dites vous?

  5. En matière d’avion militaire, Sydney Camm, concepteur du Hurricane et autres, n’a-t-il pas dit qu’un avion vole sur 3 plans: vertical, horizontal et politique, le troisième plan n’était pas le moins important…

  6. Traduction par Google: Vous les français vous croyez toujours votre Rafale plus fort que les autres. C’est vrai que c’est un excellent avion mais il n’est pas meilleur que l’Eurofighter Typhoon. Donc s’il vous plait apprenez la modestie car rien ne dit que les Philippins ne vont pas choisir notre avion.

    1. Il n est pas meilleurs. Il se vend mieux et s il se vend mieux x est que les officiels lui trouve des qualités que d autres n ont pas. Celui qui choisit une clio le fait sur des critères qu un conducteur de Mercedes n a pas. On ne leur demande pas la même chose. C est tout. Et le rafale n a pas de « co propriétaire » trop portée sur la morale et une orthodoxie diplomatique à double vitesse. Bref le rafale est efficace, accessible, polyvalent et c est ce qui en fait son succes. Desole si l eurofighter n a pas son succes. Comme dirait Stanley Ipkiss alias the Mask « «Petit, tu es doué, très doué ; mais tant que je serai dans le métier, tu ne seras jamais que le second »

  7. @ Ernesto
    Il y a une différence entre la vente d’armes et un match de foot.
    Quand on compare le Typhoon au Rafale, il faut voir au-delà des chiffres, on ne fait pas jouer les deux équipes en se disant que 90 minutes vont suffire. Car les aspects annexes l’emportent largement : volonté du pays vendeur, délais de livraison, facilité de financement, possibilité de sous-traitance etc…
    Surtout que personne n’a dit que l’offre française allait gagner : même des contrats cimentés et signé peuvent voler en éclats.
    Par contre, je peux expliquer pourquoi le Typhoon n’est pas le meilleur choix techniques et opérationnel pour ce client.
    En premier, acheter à la France permet de n’avoir qu’un seul fournisseur contre quatre pour l’Eurofighter.
    De plus le GIE Rafale est bien rôdé quand les pays partenaires devront d’abord choisir un pays pour mener les tractations, puis le standard exact qui sera proposé.
    Ensuite, l’Eurofighter est cher. À l’achat comme à l’heure de vol. On parle de 20 pourcent de plus.
    Enfin, l’Eurofighter utilise des missiles américains ou européens.
    Si les Philippins veulent du Missiles longue portée ils ont le choix entre l’AMRAAM US ou le METEOR. Pour la courte portée, c’est ASRAAM ou IRIS T.
    Les fonctions Air Sol existent, mais sont moins percutantes.
    Politiquement, les Philippins ont tout intérêt à choisir un avion US. Mais ils en ont déjà et c’est étrange qu’ils aillent voir ailleurs, sauf si la politique s’en mêle.
    Et les relations entre le pouvoir Philippin et US sont mauvaises.
    Sinon pourquoi changer ?

    1. @ Fabien

      Depuis quand les Philippines ont elle des soucis avec les USA, les USA veulent vendre du chère très chère avec le F-15 EX, cet avion fut initié par un pays arabe aux moyens disproportionné qu’est le Qatar et ses pétrodollars, je doute qu’il veuille lui qui a essuyez les plâtres de cette mise au point veuillent le voir aux Philippines, l’Indonésie, j’aurais compris même si les USA en ont commandé une petite centaine qui sera réduite a 85 exemplaires quelques mois plus tard par le congrès.

      Donc il est logique de voir le Rafale être bien positionné surtout après les résultats en Inde face à la Chine qui depuis oublie qu’elle possède des SU-30 ou 35 améliorés par l’industrie de l’électronique et informatique.

      https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20230202-les-philippines-une-prise-de-choix-pour-les-%C3%A9tats-unis-dans-leur-guerre-d-influence-avec-la-chine

      1. Depuis quand?
        Depuis que les Philippins ont votés pour le président Duterte. Un sacré numéro qui avait initié un rapprochement avec la Chine.
        J’ai un info : ça n’a pas pas marché.
        Au demeurant, les accrocs sont longs à réparer.
        Regardez en direction de la Turquie et vous aurez une idée du prix pour revenir dans les bonnes grâces de l’Oncle Sam.

        1. On va par contre essayer Fabien et Ptilulu de rester sur le domaine aéronautique dans les commentaires. D’avance merci les amis.

    2. Vous oubliez le MICA et MICA NG, qui couvrent la courte à la moyenne portée. Surtout s’ils achètent des Rafales F4 au final, qui possède un point d’emport spécialement dédié au MICA NG.

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