En Arabie-Saoudite le Rafale peut t-il remplacer le Tornado IDS ?

Soyons très honnêtes une commande saoudienne auprès de Dassault Aviation serait une énorme surprise tant la RSAF n’a jamais été cliente des avions de combat tricolore ! Pourtant ça et là les voyants commencent à s’allumer, certes très timidement encore, autour d’une telle possibilité. Le Rafale pourrait bien se retrouver sur une short list visant au remplacement prochain des chasseurs-bombardiers Tornado IDS. Ces avions servent depuis la première moitié des années 1980.

En Arabie-Saoudite la France est depuis longtemps considérée comme un fournisseur fiable pour les matériels de défense. Son armée dispose par exemple de mortiers de 120 millimètres, d’obusiers de 155 millimètres AMX AuF1 et CAESAR, ou encore de missiles antichars Apilas. Sa marine est encore plus fidèle à nos industriels aux travers des frégates furtives de classe Al Riyadh, des frégates anti-aériennes de classe Al Madinah, des pétroliers-ravitailleurs de classe Boraida, et des hélicoptères embarqués AS.332B Super Puma et AS.565SA Panther. La défense anti-aérienne saoudienne n’est pas en reste avec actuellement des missiles sol-air Crotale et Mistral.
Du coup la demi-douzaine d’A330 MRTT et la douzaine de Super Puma vendus par la France à la Royal Saudi Air Force semblent assez légères.

En fait si actuellement la chasse saoudienne est principalement américaine et européenne elle a longtemps été une chasse gardée de l’industrie aéronautique britannique. Des jets comme les BAC Lightning et Strikemaster ont fait les belles heures de la RSAF. Même les Tornado ADV et IDS furent négociés par Londres.
Alors pourquoi croire que le Rafale puisse avoir ses chances ?
D’abord parce qu’un voisin de l’Arabie-Saoudite s’y intéresse désormais de très près : l’Irak. Ensuite parce qu’un autre voisin de l’Arabie-Saoudite a récemment massivement commandé la machine : les Émirats Arabes Unis. Et puis aussi parce qu’un allié de l’Arabie-Saoudite a fait le choix du chasseur omnirôle français : l’Indonésie.
Et enfin parce qu’en 2022 le Dassault Aviation Rafale F4 est le choix le plus logique pour quiconque a les moyens de se l’offrir. Or l’Arabie-Saoudite entre évidemment dans le club des économies ayant les reins assez solides pour supporter un tel contrat.

N’oublions pas qu’il y a quatre décennies l’avionneur clodoaldien faillit emporter un succès phénoménal : la vente du Super Mirage 4000. Londres finalement lui souffla la politesse.
Alors bien sûr nos amis britanniques pourraient recommencer au travers du Typhoon Tranche 4. Sauf que la RSAF utilise également le chasseur européen qui ne lui a jamais apporté la satisfaction des avions précédents.
Les Américains seront aussi en embuscade, avec forcément le F-35A Lightning II et sans aucun doute avec le F-15EX Eagle II. Ce dernier est d’ailleurs souvent présenté comme taillé pour l’Arabie-Saoudite.

Malgré tout cela l’espoir peut être permis pour une vente du Rafale aux Saoudiens. La rumeur persistante, la même qui a fait que nous avons senti le contrat indonésien alors que tout le monde nous disait (nous hurlait !) que c’était utopique d’y croire, tourne toujours autour de l’avion français et du royaume producteur de pétrole. Maintenant est-ce que ce sera pour 2022, 2023, ou 2024 ? Ou bien pour jamais ? Nous le saurons de toutes manières tôt ou tard. Mais après plusieurs semaines d’intenses bruits de couloirs ci et là sur l’Arabie-Saoudite et le Rafale nous devions vous en parler. C’est fait.

Photo © Armée de l’Air et de l’Espace

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

16 réponses

    1. Bien trop tôt pour parler de chiffres. On en est encore au stade de fortes rumeurs d’intérêt en ce sens. Mais la possibilité se mue peu à peu en probabilité.

      1. Super sujet et article comme d’habitude.

        Par contre de souvenirs, ce n’est pas les britanniques qui avaient soufflé la politesse de la vente du Mirage 4000, mais plutôt le faîte que la France elle-même et les politiques français, avaient refusé de l’acheter, et donc les saoudiens de se retirer des clients potentiels.

        Il y avait d’ailleurs d’autres pays arabes qui s’étaient déclarés intéressés par le Super Mirage 4000. Mais le choix regrettable de nos dirigeants, avait plongé le Mirage 4000 au rebu. Si le pays concepteur, ne l’achète pas lui-même, généralement s’est mort pour l’export, les clients étant effrayé qu’il n’y ait pas de suivi et de mises à jour décentes.

  1. Merci pour l’article!
    Est ce qu’on sait ce que vaut le Typhoon tranche 4? A t’il été évalué face aux concurrents ?

  2. Tant qu’un contrat n’est pas signé, il n’est pas perdu (et encore certain pays reviennent sur des contrat signé). Dassault a donc raison d’y croire.
    Si c’est le cas ça va poser la question de la montée en puissance de la production, sachant que la France a encore à retrouver le niveau d’équipement prévu dans le livre blanc et qu’on en est loin.

    Pour autant c’est pas gagné.

  3. Dassault va devoir s agrandir, ou alors ses clients vont devoir attendre 10, 15 ans avant d avoir leurs rafales.

  4. Et les massacres saoudiens au Yémen ? Le fiancement du terrorisme ? S’il y a bien un pays auquel il faut banir les exportations d’armes, c’est l’Arabie Saoudite. Le carnet de commandes de Rafale de Dassault est rempli, pas besoin de se compromettre à en vendre à des criminels de guerre, qui financent des organisations terroristes.

    1. Et biensur nous on doit avoir des états d’âme sur, qui est assez bien pour acheter nos avions.
      Les américains eux ça ne les dérange pas de vendre des armes aux Arabes, je ne vois vraiment pas pourquoi ça devrait nous gêner. Et les anglais même chose

      1. Aussi bien à Alex qu’à Eglon vous allez éviter de tomber dans ce genre de débat qui va vite glisser très loin de l’aéronautique.
        D’avance merci.

  5. Du point de vue capacités opérationnelles? Largement, j’ajouterai côté coût aussi, ils y gagneront mais c’est le côté politique qui prime en 1er lieu

    1. Par armée de l’air vous voulez sans doute parler Stéphane de la RSAF ? Si tel est le cas la réponse est non.

  6. Merci Arnaud, de ta réponse rapide.
    En faite la version ADV a rapidement été retirées du service.
    RAF en avril 2008.
    RSAF, je ne sait pas.

    La version IDS d’attaque au sol a eu plus de succès.
    Pourquoi ?
    Merci.

  7. Cet article me paraît prématuré …
    Ça me fait penser qu’il faut toujours rester prudent .
    Mais croisons les doigts.
    Ce serait un beau coup pour Dassault aviation .
    Reste la dinde volante , qui risque de se placer…
    Sinon moitié F35 , moitié Rafale .
    Ce serait un joli coup .
    Merci pour l’article .

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