Le serpent de mer du retrait du service de l’A-10 Thunderbolt II refait surface.

C’est un des sujets parmi les plus épineux au sein de l’US Air Force depuis une bonne quinzaine d’années. Si on en croit les plus récentes déclarations de ses dirigeants l’avion d’attaque Fairchild-Republic A-10C Thunderbolt II débuterait son retrait du service au cours de l’année prochaine. Il s’agit pour l’aviation américaine de redessiner son architecture de chasse autour d’un nombre plus réduit d’avions. La première unité concernée est actuellement le 122nd Fighter Wing de l’Air National Guard de l’Indiana dans le courant du premier trimestre 2023.

L’information nous est venue de Berlin où se tient actuellement l’édition 2022 de l’International Fighting Conference. Comme on s’y attendait un peu l’US Department of Defense continue d’annoncer que le successeur désigné de l’A-10C Thunderbolt est le F-35A Lightning II, même si cela parait assez peu vraisemblable. En effet même si le chasseur furtif de 5e génération est une excellente plateforme de pénétration et d’attaque de précision il n’est évidemment pas assez rustique pour mener les missions de son «prédécesseur». C’est dans doute pour cela que l’US Air Force parle désormais également du Lockheed-Martin F-16V Viper comme potentiel successeur au Warthog.

En fait l’US Air Force veut désormais y aller par palier. Retirer l’intégralité de ses A-10C Thunderbolt II semble être impossible. Les déboires qu’elle a connu dans le passé sur ce dossier les lui ont confirmé. Aussi elle entend désormais d’abord s’attaquer aux unités dites de premières lignes. Entendez par là celles rattachées à l’Air Combat Command, à l’Air National Guard, et aux Pacific Air Forces. Des unités qui ensuite donc réceptionneront rapidement des F-35A Lightning II ou des F-16V Viper, sans de ce fait jamais retrouver une capacité d’appui tactique rapproché digne de ce nom. Cette période de retrait du service devrait s’étaler entre début 2023 et fin 2027.

Les déclarations faites à l’International Fighting Convention indiquent aussi que les A-10C Thunderbolt II de l’Air Force Reserve Command, de l’Air Force Material Command, et de l’Air Force Warfare Center seront les derniers à quitter le service opérationnel. On sera alors sans doute vers la toute fin de la décennie voire le début de la suivante.
Il faut savoir qu’en parallèle de ces déclarations les premiers exemplaires dotés d’une nouvelle aile plus robuste ont commencé à être livré, au compte-goutte, depuis le début de l’automne. Ce qui laisse à supposer en effet que l’avion d’attaque a encore quelques belles années devant lui, malgré les déclarations des généraux américains. L’occasion sans doute pour les aérophiles comme nous de continuer à se régaler de cette machine hors-norme.
Affaire à suivre.

Photo © US Air Force.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 Responses

  1. Bonjour,
    Des fois j’ai du mal a comprendre les américains.
    Ils conçoivent un avion fantastique, rustique et pas cher qui rempli a 120% sa fonction.
    Et ils veulent s’en débarrasser……

    1. Quelques malettes de billets verts aident à prendre des décision ubuesques. Quand on voit que les B52 volent encore on se demande pourquoi ils veulent virer le A10 pour le remplacer par des mono-réacteur pas fait pour. … Quitte à s’en débarraser ils pourraient former les pilotes ukrainiens dessus et montrer au reste du monde que cet A10 est la machine ultime contre les blindés soviets, oups russes dsl !

    2. C’est un problème de philosophie d’emploi et d’organisme d’emploi. Il faut bien se rappeler que c’est US air force qui veut s’en débarrassée.
      Déjà il y a l’aspect psychologique, La majorité des dirigents sont d’ancien pilotes de chasse qui rêvent de vol supersonique et de duel héroïque ou des pilotes de bombardier voulant porter le feu au cœur de l’ennemi pour mettre la fin a la guerre en quelques heures. Donc pour eux, un avion lent, volant a basse altitude et prévu pour une guerre d’usure, n’est pas assez « noble » pour eux. (Pour les fan de rugby, l’USAF c’est des 3/4 alors que les A10 font un boulot d’avant).
      Ensuite il y a l’aspect technique, l’USAF a toujours voulu quitter la basse altitude a cause de la menace de missile sol-air tiré a l’epaule ou des canon de DCA. Il veulent tout faire depuis la moyenne et haute altitude en commençant par nettoyer le ciel avec des chasseurs et des avion SEAD (destruction des défense sol air) puis tout régler avec des bombes de précision. L’armée de l’air russe en ukraine est un bonne exemple de ce qui se passe si on arrive pas a maîtriser et exploiter la moyenne altitude.
      Par contre, Se qui serait intéressant (il y a des débats mais rien d’acté) c’est de transférer a un corps conçu pour une guerre longue, qui a besoin d’appareil d’appui, qui n’a pas d’intérêt particulier pour la vitesse et qui n’a pas le choix de quitter la basse altitude. Deux corps réponde a ces critères. Le corps de marins (USMC) logistiquement pas compatible et surtout l’armée de terre (US army) qui a déjà des hélicoptères, une logistique suffisant pour soutenir des A10 et surtout un besoin. En plus, Ca resserrerais les liens entre les troupes au sol et les pilotes d’appui aujourd’hui dans deux corps différent (US army et US air force). Se serait un peu comme intégrer des avions d’attaque a notre ALAT.

      1. Tiens ça c’est une idée:
        puisque les américains n’en veulent plus, allons les voir et on (la France) leur propose de racheter tous les appareils restant, tous les plans, outils et droits pour cet avion.
        On le modernise un peu (moteurs) et, éventuèllement, on crée une chaine de montage pour avoir des avions neufs.

  2. Bon, c’est sur, les cellules des A10 commencent à kilométrer… Le remplacement s’impose. Dans les années 60, on avait pas de problèmes pour lancer des programmes qui n’avaient rien à voir les uns avec les autres et finissant sur une prod en série. Il y a surement moyen de le faire aujourd’hui. On part d’une cellule de F16 ou de F35, on l’intégre autour du redoutable canon de l’A10, on adapte voilure, fuselage si nécessaire. Si on part du F35, on enlève toutes les conneries qui coutent cher, matériaux furtifs, soutes (remplacées par des réservoirs? voir par du matériel de lutte EM),etc. On privilégie un gros moteur pour emporter le max de munitions et c’est parti. Je suis sur que c’est faisable, et pas nécessairement plus cher que les projets qui vont voir le jour (d’autant plus qu’un F16/F35 de base ne remplacera jamais le A10.

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