Le Dassault Aviation Rafale plus que jamais dans la compétition en Colombie.

Beaucoup le disaient depuis plusieurs semaines fini pour la Fuerza Aeroespacial Colombiana, ex Fuerza Aérea Colombiana, car trop onéreux. L’actualité au Proche Orient en a décidé autrement puisque le Dassault Aviation Rafale revient en force en Colombie. Finie l’idée d’acquérir entre quatre et six Rafale F4 il s’agirait aujourd’hui plutôt de racheter à l’Armée de l’Air et de l’Espace un lot de dix à douze Rafale F3-R sur le même modèle économique que la Grèce ou que la Croatie. Un contrat qui permettrait d’entrouvrir le marché sud-américain jusque là assez verrouillé.

En fait c’est bien la guerre que se jouent actuellement l’état hébreu et le groupe terroriste islamiste Hamas qui pourrait faire les affaires de la France, et plus largement de Dassault Aviation. Jusque là alliés fidèles la Colombie et Israël sont actuellement brouillés, avec en toile de fond les bombardements orchestrés par Heyl Ha’Avir contre Gaza et ses civils. Une situation que le président colombien, monsieur Gustavo Petro, a fortement condamné au point d’irriter les autorités israéliennes.

Proches depuis les années 1980 et l’acquisition des chasseurs I.A.I. Kfir, ceux-là même que la Fuerza Aeroespacial Colombiana cherche désormais à remplacer, la Colombie et Israël ont de nombreux accords commerciaux et industriels en commun. Et plusieurs sont désormais caduques dont un touchant directement cette force aérienne. En effet Bogota avait chargé un consortium israélien mené par Elbit de modifier deux avions de ligne Boeing 737-500 en avions de surveillance et de recueil du renseignement ELINT / SIGINT. Dans le même temps les autorités colombiennes ont fait savoir qu’elles rejetaient les propositions d’I.A.I. de moderniser les Kfir. Israël perd donc actuellement un partenaire économique. Ce n’est pas là le seul perdant dans l’affaire. Les États-Unis sont dans le collimateur de la diplomatie colombienne. Celle-ci accuse en effet l’administration Biden de laisser trop de latitudes à Tsahal et Heyl Ha’Avir en livrant sans cesse des munitions. Une situation qui ne fait pas les affaires de Lockheed-Martin et de son F-16V Viper.

Par contre s’il est un avionneur qui peut tirer son épingle du jeu selon les médias colombiens c’est bien Dassault Aviation. S’il est désormais acquis que le Rafale F4 est hors de portée des finances locales il n’en est pas de même du Rafale F3-R. Jusqu’à peu le rachat d’avions de seconde main auprès de l’Armée de l’Air et de l’Espace était encore vu comme une aventure un peu hasardeuse. Le fait que le Rafale soit désormais opérationnel en Grèce et que la Croatie ait perçu son premier avion a changé la donne. Le Rafale F3-R devient totalement «bankable» à condition que le ministère des Armées l’accepte. Donc qu’il engage l’achat d’avions de substitution au standard Rafale F4.

En fait depuis près d’un an tous les voyants sont au vert pour une première commande sud-américaine du Rafale par la Colombie. Aux yeux des militaires et des politiques locaux il est même l’avion idéal car il permet de s’affranchir un peu plus des États-Unis sans pour autant craindre le courroux de l’Amérique. La loi fédérale CAATSA ne s’intéressent pas aux avions européens, seulement à ceux de pays comme la Chine ou la Russie. Bien sûr sur ce continent l’avionneur clodoaldien préférera sans doute vendre des Rafale F4 mais une première commande autour du Rafale F3-R lui ouvrirait des portes auprès de pays comme l’Équateur ou le Pérou.

Affaire donc à suivre.

Photo © Armée de l’Air et de l’Espace.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 Responses

  1. Bonsoir, c’est une très bonne nouvelle et le contrat avec la Grèce et le Croatie (qui a signé en 2021 et qui a réceptionné récemment son premier appareil) donnent des idées à des clients potentiels qui n’ont pas un gros budgets. Comme dit Arnaud, si il y a une signature avec la Colombie le Pérou (qui a des Mirage 2000) va probablement suivre. Le seul danger est le Gripen mais comme Lula soutient le pouvoir au Venezuela (voisin de la Colombie), le Rafale peut et doit remporter ce contrat. Espérons!

  2. Ça laisse rêveur, mais la question la plus compliquée reste le timing, notamment pour l’AAE ? Comment fournir des appareils d’occasion dans des délais corrects surtout lorsque l’on connait le nombre de machines en parc… Il ne reste que ça nous permettrait de remettre à jour nos cellules pour des modèles directement prêtes pour les prochains standards (et surement déjà équipés AESA ? ) et surtout le saut technologique pour la Colombie serait assez bluffant pour ses pilotes notamment par rapport à des vieux KFirs qui commencent à vieillir, Wait & See

  3. Prélever des appareils dans les machines en parc semble très illusoire dans un délai rapide. L’AAE devrait commander des F4 et les recevoir avant toutes livraisons. Ce qui nous mènes certainement à 2030, si la Colombie veut réduire ce délai, le Gripen semble être une meilleure solution pour elle….

    1. Bonsoir ,
      c’est pour moi le principal problème.
      Prélever encore des Rafales sur l’AAE est une solution pour un avenir très très très lointain compte tenu du nombre déjà insuffisant dont dispose l’AAE pour faire ses missions et ses entrainements.
      Sans parler du taux de disponibilité.
      Si j’ai bonne mémoire, au cours d’une audition auprès de l’assemblée nationale (ou du sénat) le CEAM de l’AAE avait alerté de la situation extrêmement tendu des RAFALES Français.

  4. Vendre des F3R d’occasion permettrait d’avoir des cellules F4.2 neuves et pouvant être upgradées en F5, alors que l’upgrade du F3R en F4.1 est l’évolution finale. Les versions futures nécessitent une modification de la cellule, modifications extrêmement onéreuses, qui sont intégrées à l’origine dans le F4.2. D’un point de vue financier c’est intéressant. Le tout est que les commandes et livraisons suivent à un rythme adéquat afin de permettre à l’AAE d’aligner un nombre suffisant , quoi qu’insuffisant, d’appareils.

  5. La livraison des Rafale à l’AAE a repris fin 2022 …
    Le contrat prévoit 40 appareils : 28 restants de la tranche T4 – interrompue il y a quatre ans – auxquels s’ajoutent 12 machines destinées à compenser la vente à la force aérienne grecque.
    2022 : 1 avion ; 2023 : 13 avions ; 2024 : 13 avions ; 2025 : 12 avions ; 2026 : 1 avion.
    La commande de la tranche T5 devrait être officialisée avant la fin de l’année si le gouvernement ne souhaite pas de nouvelles interruptions dans les livraisons !
    42 avions : 30 prévus initialement pour la T5 + 12 destinés à compenser la vente à la force aérienne croate.

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