L’Indian Air Force veut dépasser les 1000 avions de combat d’ici 2032.

Rien ne semble plus pouvoir arrêter l’appétit de l’aviation militaire de la première puissance démographique planétaire. Avec 590 avions de combat en dotation à l’heure actuelle l’Indian Air Force est déjà une géante à la fois au niveau régional mais aussi mondial. Cependant face aux menaces que deux de ses voisins, la Chine et le Pakistan, font peser sur elle ses ambitions sont désormais d’atteindre les 1000 avions de combat d’ici le début de la décennie prochaine. Pour cela elle devra non seulement investir dans de nouveaux avions mais aussi remplacer ses plus vieilles machines.

Et cela va arriver très vite puisqu’au 31 décembre de cette année elle aura officiellement retiré du service ses quarante derniers Mikoyan-Gurevich MiG-21 Fishbed, localement connus comme Bison. Ces chasseurs d’un autre âge se trainent en Inde une réputation de cercueils volants. L’autre modèle dont l’Indian Air Force devra s’être défausser d’ici huit ans c’est le SEPECAT Jaguas IS. L’avion d’attaque au sol de conception anglo-française est actuellement numériquement parlant le deuxième avion le plus important dans l’arsenal indien avec 115 exemplaires. Vingt-huit sont des biplaces de transformation opérationnelle et d’entraînement avancé.

En 2032 il lui restera assurément sur les avions aujourd’hui en dotation les Dassault Aviation Rafale EH/DH, les HAL Tejas Mk-1/1A, et les Sukhoi Su-30MKI Flanker-C. Les Dassault Aviation Mirage 2000H/TH et Mikoyan MiG-29 Fulcrum pourraient eux aussi être encore de la partie, même s’ils seront alors sur la pente descendante. Le programme MRFA aura fait son œuvre et son vainqueur sera lui aussi en dotation. D’ailleurs le biréacteur russe sera t-il encore le principal chasseur en Inde ou bien aura t-il été détrôné par l’avion français ? Nous le saurons dans quelques temps.

Entre aujourd’hui et dans huit ans un avion de combat sera entré en service : le HAL Tejas Mk-2 de facture indigène. Il est aussi différent du Tejas Mk-1 que peuvent l’être les McDonnell-Douglas F/A-18C/D Hornet et Boeing F/A-18E/F Super Hornet. En fait le Tejas Mk-2 a été conçu afin de répondre aux erreurs du Tejas Mk-1. Il et annoncé totalement multi-rôle. Hindustan Aeronautics Limited espère en vendre entre 150 et 180 à l’Indian Air Force afin de remplacer dans un premier temps les Jaguar IS et ensuite les MiG-29 Fulcrum et Mirage 2000H/TH déjà cités plus hauts. Si le Tejas Mk-2 est attendu en unité à partir de 2026-2027 on est sur une échéance plus lointaine quand on parle de l’AMCA. Cet Advanced Medium Combat Aircraft est souvent représenté comme une copie indienne du Lockheed-Martin F-35A Lightning II. Il faut dire que comme lui c’est un chasseur de 5e génération et comme lui il a été conçu aussi bien pour la défense aérienne que pour la pénétration. Les perspectives initiales donnaient un premier vol du prototype pour l’an prochain et une entrée en service d’ici 2028-2029. On serait désormais plutôt sur un premier vol à fin 2026 début 2027 et une entrée en service à fin 2031 début 2032.

Tiens quelle surprise l’année 2032 revient au premier plan. Un peu comme si l’entrée en service opérationnel du HAL AMCA, qui aura d’ici là reçu son patronyme, était devenu la cible des généraux indiens pour atteindre le cap des 1000 avions de combat. Pourtant on en est encore assez loin car actuellement le chasseur de 5e génération n’est pas annoncé dépassant les 200 exemplaires, ou 250 dans les estimations les plus folles. L’Inde connait aussi les limites de son industrie aéronautique. Alors dans ce pays on parle de plus en plus de coopération avec les Européens. Les programmes GCAP et/ou SCAF pourraient t-ils d’ici quelques années s’élargir à l’avionneur HAL ? Rien n’est impossible.

Ce qui l’est par contre c’est que la Russie réussisse à imposer ses Sukhoi Su-35 Flanker-E et surtout Su-57 Felon. Le premier a échoué à toutes les compétitions auxquelles il a participé en Inde et le second fut un temps envisagé au sein du programme FGFA, pour Fifth Generation Fighter Aircraft. L’Inde avait finalement claqué la porte en octobre 2019 indiquant que le chasseur russe ne répondait nullement aux attentes qualitatives de l’Indian Air Force. Les Indiens achètent d’ailleurs de moins en moins de matériels à la Russie, préférant de nouveaux canaux d’approvisionnement comme les États-Unis et l’Europe.

Parmi les pistes parfois envisagées il y a l’Hindustan Lead-in Fighter Trainer actuellement en développement chez HAL et qui pourrait donner naissance à un chasseur léger sur le même principe que la dualité entre KAI T-50 Golden Eagle et FA-50 Fighting Eagle. Le futur HLTF-42 devrait entrer en service comme avion d’entraînement avancé et d’entraînement dissimilaire d’ici la fin de la décennie. Une version de combat pourrait donc parfaitement apparaître à l’horizon 2032.

Vous l’aurez compris l’idée d’une Indian Air Force à 1000 avions d’ici 2032 n’a rien de fantaisiste et repose sur une réflexion profonde de ses généraux. Pour autant elle devrait de plus en plus faire la part belle aux programmes locaux. Ce qui est logique. Une puissance régionale se doit de posséder ses propres avions, conçus et produits dans le pays.

Affaire (forcément) à suivre.

Photo © Indian Air Force


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

13 Responses

  1. Bonjour Arnaud, Staff et Passionnés.
    1000 (mille) avions de combat en 2032, c’est beaucoup.
    Compte tenu de celui des avions de combat disponibles aujourd’hui, 280/300 resteront en service à cette date (le Rafale EH/DH, le Sukhoi Su-30MKI et quelques dizaines de Mirage 2000 et HAL Tejas Mk-1/1A, ces derniers étant plutôt destinés raisons politiques et opérationnelles), le Bhāratīya Vāyu Senā devra acquérir au moins 100 (cent) avions de combat par an.
    Dassault pourrait fournir peut-être une douzaine de Rafale F4 par an à partir de 2027/28. Peut-être que Lockheed Martin pourrait fournir à partir de 2026/27 deux douzaines de F-21 Viper ( un F-16 au curry ) par an. Je ne pense pas qu’Eurofighter et SAAB puissent atteindre ces chiffres. Peut-être que Boeing pourrait obtenir deux douzaines de F-15x ou de FA-18EF.
    Une production sous licence, possible mais peu probable, pourrait commencer peut-être en 2028.
    Le HAL Tejas Mark 2 est une mauvaise copie du SAAB Gripen ou, pire, d’un Mirage 2000 à canards. Et je doute qu’il entre en production avant 2032. Et il sera déjà obsolète.
    De plus, un grand nombre de pilotes doivent être formés. et il faudra acheter des avions d’entraînement. Et même dans ce cas, les industries pourraient en fournir deux ou trois douzaines par an. Pas avant 2027, en tout cas.
    L’industrie aéronautique indienne n’est pas en mesure de produire un avion d’entraînement de la classe Leonardo M-345. Le HAL HJT-36 Sitara ne peut pas voler droit.
    Bref, « Mission Impossible ».
    Je ne suis pas raciste, je suis juste très réaliste.
    Traduit avec Google.

    1. C’est vrai que le goulot d’étranglement des pilotes semblent impossible à résoudre en si peu de temps. Outre le renouvellement normal des personnels, il faut prendre en compte la transformation d’une partie des effectifs existants vers de nouvelles machines ainsi que l’augmentation des personnels pour piloter et maintenir en conditions opérationnelles un parc qui augmenterait de 40%. Je ne vois pas comment c’est possible à réaliser sur une période aussi courte. La partie industrielle est déjà ultra ambitieuse mais trouver et former les pilotes et le personnel au sol pour exploiter les avions relève du rêve.

    2. Votre commentaire est bien argumenté et plutôt logique, et je ne crois pas que les trolls – pardon intervenants – indiens vont réagir comme les prétendus russes et maliens qu’on peut lire de temps en temps ici.
      Par contre le coup du F-16 au curry est limite, mais m’a bien fait rire
      Les Rafale EG grecs sont-ils des RaFETAle, des Rafale à la feta??

    1. Il est toujours sur la table. Dassault à choisit d’installer un gros site de maintenance aéro sur place. Ce site peut se évoluer vers une ligne d’assemblage. Idem pour Safran qui a choisi de faire de la maintenance moteurs en Inde. Ils pourraient mettre des compétences M88 si besoin.
      Je pense que Dassault joue une bonne partie. Mais à la fin, ceux sont les Indiens qui ont la main. Pour la France et pour l’Inde, l’intérêt est énorme. C’est une belle alliance qui peut durer 30 ans sans problème. Cerise sur le gâteau, il n’y a pas de « bad blood » entre France et Inde, pas de lourd passé colonial, etc… Juste une grande curiosité mutuelle.

  2. Bonjour Arnaud et fans d’aéronefs.
    Vous n’abordez pas le coût de cette mutation quantitative. 700 avions à acheter en 10 ans, avec un prix entre 50 et 100 millions d’euros pièce, ça représente entre 3,5 et 7 milliards par an. Même si l’Inde possède une croissance à deux chiffres, ce n’ est pas rien.
    Un bras de fer va s’engager entre faucons et colombes au sein de la classe politique indienne. Ce genre de déclaration est peut-être aussi destiné à ses belliqueux voisins ?

    1. Le montant est absorbable. La population active augmente, la croissance économique est là. Les 1000 avions sont destinés à faire face à 600 avions Pakistanais et 1/5 des 2000 avions de combat Chinois. Les chiffres fournis par Arnault sont en ligne avec ceux d’autres analystes. Vu la posture de ces 2 pays à l’égard de l’Inde, les contraintes sur les délais seront très fortes.
      La bataille pour la domination du Nord ouest de l’Inde est dans la tête de tous les décideurs. Regardez l’histoire de cette zone géographique et l’empire Mughal pour voir ce qu’ils ont en tête.

  3. L’Inde fait contrepoids à la Chine, ce qui est une bonne nouvelle. Ce pays n’est toutefois pas un allié fiable pour les démocraties. Son attitude ambivalente face à l’invasion de l’Ukraine en est la preuve.

    1. Non. Son attitude n’est pas ambivalente. Elle a besoin de distendre la relation Chine Russie, la Russie étant son partenaire pour une alliance de revers. C’est un problème de géographie et donc d’intérêts, pas donc d’écart sur les valeurs démocratiques.
      Par ailleurs, si nous souhaitons conserver nos TOM, sans l’Inde, et d’autres alliés (l’Égypte, d’Indonésie, les EAU), ça ne sera tout simplement pas possible.

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