Mitsubishi propose un successeur au Kawasaki T-4.

Le Lockheed-Martin F-35A Lightning II n’en finit pas de modifier les environnements militaires dans lesquels il sert. Et la Kōkū Jieitai, aussi connue comme Japan Air Self Defense Force, n’y fait pas exception puisque le chasseur de 5e génération rend désormais une partie des avions d’entraînement passablement obsolètes. C’est notamment le cas des jets d’entraînement avancé Kawasaki T-4 pour lesquels Mitsubishi avance désormais l’avant-projet (temporairement) baptisé T-X. Un tel avion pourrait également préparer les pilotes nippons au futur GCAP de 6e génération.

Le Kawasaki T-4 est un avion d’entraînement avancé de la même génération que les Aermacchi MB-339, British Aerospace Hawk, et Dassault-Breguet / Dornier Alpha Jet. Il ressemble d’ailleurs fortement à l’appareil franco-allemand. Il a été accepté au service à un moment où la chasse japonaise opérait sur McDonnell-Douglas F-4E / RF-4E Phantom II et sur Mitsubishi F-15J/DJ Eagle. Les premiers ont depuis été retiré du service mais les Mitsubishi F-2 sont apparus. Pour autant pour préparer à voler sur ceux-ci le Kawasaki T-4 est encore pleinement adapté. Il l’est nettement moins dès lors qu’on parle du Lockheed-Martin F-35A Lightning II et il ne le sera plus du tout quand la Kōkū Jieitai volera sur avion de 6e génération.

C’est la raison pour laquelle les autorités de Tokyo s’intéressent désormais à plusieurs potentiels avions destinés au remplacement d’ici quelques années des dits Kawasaki T-4. On sait que depuis trois ans et demi l’Alenia-Aermacchi M-346 Master a assuré quelques missions de ce type en Italie aux profits de pilotes nippons, pour autant ce n’est pas la solution privilégiée par les généraux japonais. Dans une démarche coopération lié au GCAP l’avionneur Shinmaywa est lui devenu partenaire du programme britannique Aeralis Dart. Une solution qui plaît un peu plus aux décideurs tokyoïtes puisqu’elle intègre une démarche industrielle locale. Aussi la proposition de Mitsubishi a toutes les chances de recevoir un écho positif de la Kōkū Jieitai.

Désigné Mitsubishi T-X celle ci n’est actuellement connue que sous la forme d’une maquette de bureau de d’une vague vue d’artiste. L’aspect général semble assez contemporain sans pour autant être novateur. Les lignes générales font un peu pensé à la fois à l’AIDC T-5 Yung Yin taïwanais et TAI Hürjet turc. Il est donc bien dans l’air du temps. De ce qu’on en sait actuellement le T-X sera un biréacteur supersonique biplace tandem disposant d’une capacité secondaire de formation avancée à la chasse. Autant dire que ce Mitsubishi T-X sera ce que les anglophones appellent un LIFT, pour Lead-In Fighter Trainer. Aux vues de l’expérience de l’avionneur dans le domaine, on se souviendra du splendide Mitsubishi T-2 dans les années 1970, gageons qu’il a plus de chance de l’emporter que son concurrent Shinmaywa. Mitsubishi annonce espérer un premier vol du T-X pour 2028.

Affaire donc à suivre.

Photo © Kōkū Jieitai