C’est l’avion de combat en passe de devenir le standard de l’OTAN et des pays alliés des États-Unis au sens le plus large du terme. Pourtant une (petite) poignée de nations a fait le choix de ne pas acquérir le Lockheed-Martin F-35 Lightning II alors même qu’elles en avaient l’opportunité. Focus sur ces pays pour qui le chasseur américain de 5e génération n’est finalement peut-être l’outil adapté qu’on pense. Comme vous allez le voir les raisons de ces refus d’achat relèvent souvent plus de la diplomatie et de la politique que d’un aspect purement aéronautique ou tactique.
Bien sûr ici il n’est point question de la France ou de la Suède qui ne voleront (sans doute) jamais sur Lockheed-Martin F-35 Lightning II simplement parce qu’elles possèdent une industrie aéronautique qui leur permet de développer des avions concurrents de celui-ci. Dassault Aviation et Saab les mettent à l’abri du chasseur furtif américain. Pourtant en Europe d’autres pays ont fait le choix de lui tourner le dos.
Et le premier de ces pays est l’Autriche. Au cours de l’année 2022 le Bundesheer a fait souffler le chaud et le froid autour du F-35A Lightning II comme potentiel successeur des Eurofighter EF-2000 Typhoon Tranche 1 autrichiens. Un coup l’avion américain avait les faveurs de Vienne avant que finalement ce soit le refus qui l’emporte. Plus récemment on a pu croire que celui ci allait retrouver les bonnes grâces autrichiennes avant que finalement ce soit encore non. Aujourd’hui il semble acquis que la Luftstreïkrafte se dirige vers une version plus évoluée du chasseur européen. Rappelons que l’Autriche n’est pas membre de l’OTAN donc est moins pieds et poings liés avec les USA.
Le deuxième pays est également européen, mais membre de l’alliance Atlantique dans son cas. L’Espagne a été beaucoup sollicité par Lockheed-Martin afin qu’elle achète le F-35A et surtout le F-35B. Dans le premier cas il s’agissait de remplacer les McDonnell-Douglas F/A-18AM/BM Hornet de l’Ejercito del Aire y del Espacio et dans le second les AV-8B Harrier II du même avionneur mais dans l’Armada Española cette fois. Malgré là encore des mois et des mois de flirts incessants du géant américain les Espagnols ont tenu bon, quitte à mettre en danger leur aviation navale embarquée qui ne pourra pas remplacer ses avions d’attaque désormais vieillissants. Le refus de Madrid est à la fois une garantie de stabilité envoyée aux Allemands et aux Français dans le cadre du programme SCAF et une réponse aux provocations de Donald Trump et de son vice-président JD Vance, «parfait» dans le rôle de petit roquet.
Le cas du troisième pays, le Portugal est encore plus intéressant. Car là clairement ce sont les provocations du président américain Donald Trump qui ont tué dans l’œuf les chances du F-35A Lightning II auprès de la Força Aérea Portuguesa. Pour nos amis lusitaniens le chasseur furtif devait pouvoir remplacer les actuels General Dynamics F-16MLU Fighting Falcon. Sauf qu’à trop déverser sa haine des Européens le locataire de la Maison Blanche a énervé les décideurs institutionnels portugais. Et ils ont choisi d’examiner d’autres options, compatibles avec les normes alliées. Une décision qui semble actuellement jouer en faveur du Rafale français.
L’été 2025 a été mauvais pour le Lockheed-Martin F-35A Lightning II puisque le chasseur américain a perdu la première puissance démographie mondiale. Alors que Donald Trump pensait l’affaire conclue avec l’Inde celle-ci a retoqué sa proposition lui apposant un refus franc et massif. Les Indiens préfèrent développer eux même leur avion de 5e génération et investir dans le Rafale français. Là encore les excès du président américain ont exaspéré jusqu’à Narendra Modi.
À côté de l’Inde et de ces trois pays européens il existe deux cas un peu particuliers : le Canada et la Suisse. À priori les forces aériennes de ces deux pays voleront tôt ou tard sur les F-35A Lightning II commandés. Pourtant Canadiens comme Suisses ont une (grosse) dent contre l’avion furtif américain. Et pas pour les mêmes raisons. Les Canadiens voient en lui l’hégémonie d’une Amérique qui se moque d’eux et les menaces d’annexion pure et simple. Les Suisses ont clairement l’impression de s’être fait arnaqué de plusieurs centaines de millions de francs sur le contrat initial. Pourtant dans les deux cas les sommes engagées sont trop lourdes pour faire machine arrière. Sauf que nos voisins helvètes pourraient bien réduire leur commande à Lockheed-Martin.
Comme vous le voyez on est loin de l’époque où l’avion américain de 5e génération était vu comme l’alpha et l’oméga de la chasse contemporaine. C’est un très bon avion, un vrai game changer, tous ses pilotes ainsi que ceux qui l’ont croisé en exercice mais il a un énorme défaut : Donald Trump. Le Président des États-Unis en fait trop et il est très mauvais vendeur. Il devrait prendre exemple sur François Hollande et Emmanuel Macron. Eux deux ont su et savent vendre le Rafale sans faire d’esbrouffe !
Photo © Lockheed-Martin
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