Presqu’un an et demi après le lancement de la compétition les trois challengers sont désormais connus, et ils sont très différents les uns des autres. Comment remplacer l’hélicoptère d’entraînement PZL SW-4 Puszczyk au sein de la Siły Powietrzne ? C’est à cette question que les hélicoptéristes Agusta-Westland, Airbus Helicopters, et Bell Helicopter vont prochainement devoir répondre s’ils veulent emporter le contrat. Une commande de vingt-quatre machines est à la clef.
Bien sûr ce n’est pas le contrat du siècle. Et les machines envisagées ont des grosses différences les unes vis-à-vis des autres. On y retrouve deux monoturbines et un biturbine, deux hélicoptères européens et un nord-américain, et tous trois sont des best-sellers. Ces hélicoptères s’appellent Agusta-Westland AW.119Kx Koala, Airbus Helicopters H145M, et Bell 505 Jet Ranger X. Il faut bien un tel affrontement pour remplacer le tout dernier hélicoptère de conception et de production polonaise.
Objectivement parlant celui qui s’en rapproche le plus est le troisième d’entre eux. Le Bell 505 Jet Ranger X joue dans la même classe que le PZL SW-4 Puszczyk. Comme lui c’est un hélicoptère monoturbine très compact, et en plus il commence à faire sérieusement son trou, grâce notamment aux commandes de la Corée du Sud et de l’Irak. Deux clients internationaux qui l’emploient justement comme hélicoptère d’entraînement. Une victoire du Bell 505 Jet Ranger X ne serait pas totalement une défaite pour l’industrie aéronautique française puisque l’appareil nord-américain dispose d’une turbine Arrius 2R développée et construite par Safran Helicopters Engine.
Après il faut bien voir que l’Agusta-Westland AW.119Kx Koala n’a rien d’un choix illogique pour le groupe Leonardo. Sous la forme du TH-73A Thrasher il assure la formation initiale et intermédiaire de l’US Navy et de l’US Marines Corps, en remplacement du Bell TH-57 Sea Ranger. En outre l’Algérie et Israël l’emploient également dans cette fonction.
Alors quid de l’Airbus Helicopters H145M ? Et si l’hélicoptériste européen avait pêché par orgueil en envoyant chez le voisin polonais son appareil contemporain le plus réussi ? En fait pas forcément car là aussi il y a des précédents. D’abord le Royaume-Uni qui l’utilise comme hélicoptère d’entraînement intermédiaire et avancé sous la forme du Jupiter HT.1 et aussi l’US Army chez qui les UH-72 Lakota assurent actuellement l’intérim dans ce rôle formateur. En fait le constructeur franco-allemand s’attaque à un gros morceau en Pologne, en espérant convaincre également que le H145M puisse remplacer les antédiluviens Mil Mi-2 Hoplite datés de la guerre froide. Ambitieux ? Oui mais pas impossible pour Berlin et Paris de s’imposer.
Le résultat du concours devrait être connu d’ici la fin de l’été. On saura alors qui l’emporte. Que le meilleur gagne !
Photo © ministère polonais de la défense.
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4 réponses
J’ai découvert votre blog avec l’article sur le « F55 » et la j’en vois un sur les hélicoptères dans le pays d’origine de mes grands-parents maternels. Bonne découverte donc.
Mode fille activé il est pas très beau ce SW-4, je trouve le Bell 505 bien plus élégant mode fille désactivé.
La Pologne va-t-elle persister dans ses choix « TSE » (tout, sauf européen…). Airbus Hélicoptère en a fait l’expérience… Désormais, un choix européen serait en conformité avec les discours, mais comme les aéronefs, les paroles volent… ( la question se pose aussi pour l’Airbus A400, mais s’il peut transporter des hélicoptères, ce n’en est pas un . Donc presque hors sujet. Pardon ARNAUD !)
Avec le parfait exemple du Qatar, il suffirait juste que Mr Zig-Zag fasse un p’tit voyage chez les Polonais – comme l’avait fait Joe Biden à une époque pas si lointaine chez les Helvetes – et hop !…. Le contrat est dans la poche pour le Bell 505 Jet Ranger X.
Après les Polonais ne pourront peut-être pas lui offrir un zinc à 400 millions de $….