1948, une transformation importante des désignations des aéronefs terrestres américains

Ce contenu est une partie du dossier thématique : Les systèmes de désignation

Même pour un aérophile éclairé la compréhension du système de désignations des aéronefs américains peut parfois laisser perplexe. Ainsi chacun aura remarqué que le Curtiss P-40N Warhawk et le McDonnell Douglas F-15A Eagle sont tous deux des avions de chasse, mais ne sont pourtant pas dotés de la même lettre préfixe. Pis bien qu’antérieur le P-40 dispose d’une numéro de désignation supérieur au F-15. C’est à n’y rien comprendre.

D’où cette rapide mise en lumière de la transformation des désignations survenue au début de l’année 1948.
Mais au fait pourquoi cette année là ? Tout simplement parce que l’aviation militaire américaine venait de connaitre quelques semaines auparavant un bouleversement fondamental. Le 18 septembre 1947 l’US Army Air Force était morte au profit de l’US Air Force. Bien plus que le quatrième changement de patronyme pour cette composante aérienne, il s’agissait là d’une véritable révolution administrative et politique : désormais la force aérienne américaine s’émancipait de l’armée. L’US Air Force devenait donc une force aérienne à part entière, au même titre que l’Armée de l’Air ou la Royal Air Force. Mieux vaut tard que jamais.

Avec un tel changement il devint évident que les désignations d’aéronefs allaient également évolués, mais pas aussi radicalement qu’on pourrait le croire.
Voici un rapide récapitulatif des désignations des aéronefs terrestres américains de l’US Army Air Force :

  • A, pour Attack, c’est à dire les avions d’attaque au sol et d’appui, comme pour le North American A-36 Invader.
  • B, pour Bomber, c’est à dire les bombardiers, comme pour le Consolidated B-24 Liberator.
  • C, pour Cargo, c’est à dire les avions de transport, comme pour le Lockheed C-60 Lodestar.
  • F, pour Photo, c’est à dire les avions de reconnaissance, comme pour le Northrop F-15 Reporter.
  • G, pour Glider, c’est à dire les planeurs, comme pour le Waco CG-4 Hadrian.
  • L, pour Liaison, c’est à dire les avions de liaisons, comme pour l’Aeronca L-3 Grasshopper.
  • O, pour Observer, c’est à dire les avions d’observation, comme pour le Consolidated OA-10 Catalina.
  • P, pour Pursuit, c’est à dire les avions de chasse, comme pour le Republic P-47 Thunderbolt.
  • R, pour Rotorcraft, c’est à dire les aéronefs à voilure tournante, comme pour le Sikorsky R-6 Hoverfly II.
  • T, pour Trainer, c’est à dire les avions d’entraînement, comme pour le Beechcraft AT-7 Navigator.

Pour mieux comprendre cette période je vous invite à vous reporter sur cet autre dossier.

Au lendemain de la création de l’US Air Force il convenait donc de faire un peu le ménage, et aussi de décomplexifier cette nomenclature pour le moins… dense.

Il fut donc décidé de modifier mais en allégeant et en rendant moins difficilement compréhensible ce système. Pour cela certaines lettres bases furent remplacées tandis que d’autres étaient conservées. Voici un rapide récapitulatif des désignations d’aéronefs existants début 1948 au sein des forces américaines.

  • B pour Bomber, c’est à dire les bombardiers mais aussi certains anciens avions d’attaque, comme pour le Douglas B-26 Invader.
  • C pour Cargo, c’est à dire les avions de transport mais aussi certains avions utilitaires, comme le Noordyun C-64 Norseman.
  • F pour Fighter, c’est à dire les avions de chasse mais aussi les chasseurs-bombardiers, comme le North American F-82 Twin-Mustang.
  • G pour Glider, c’est à dire les planeurs, comme pour le Chase G-14.
  • H pour Helicopter, c’est à dire les hélicoptères, comme pour le Piasecki H-21 Shawnee.
  • L pour Liaison, c’est à dire les avions de liaisons mais aussi les avions d’observation, comme pour l’Interstate L-8 Cadet.
  • Q pour Quiet, c’est à dire les drones mais aussi certains avions cibles pilotés, comme pour le Radioplane Q-1.
  • R pour Reconnaissance, c’est à dire les avions de reconnaissance et d’espionnage aérien, comme pour le Republic R-12 Rainbow.
  • T pour Trainer, c’est à dire les avions d’entraînement, comme pour le Beechcraft T-42 Cochise.
  • X pour X-planes, c’est à dire les avions expérimentaux et prototypes, comme pour le Bell X-2.

Un œil avisé aura donc remarqué qu’en 1948 les avions d’attaque en « A » disparurent de l’arsenal terrestre devenant ainsi des bombardiers légers en « B ». Il en est de même du « O » des avions d’observation.

Il est à remarquer que lors du réalignement terrestre-naval de septembre 1962 la majorité des séries numériques furent ramené au départ. Ainsi on comprend mieux pourquoi le McDonnell F-4 Phantom II est postérieur au Bell P-63 Kingcobra, pourtant tous deux avions de chasse. Cette même année la désignation « A » des avions d’attaque fit son grand retour.

Assez bizarrement la nomenclature américaine se complexifia de nouveau, pour donner celle que nous connaissons actuellement.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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