Des F-35A Lightning II norvégiens s’exercent en Carélie finlandaise.

Depuis l’entrée de la Finlande dans l’alliance Atlantique c’est un des points les plus chauds dans les relations tendues entre les Alliés et la fédération de Russie. La région de Carélie, située au sud de la Finlande et découpée en deux territoires, est fréquemment revendiquée par Moscou sans que l’on ait jamais vraiment compris pourquoi. C’est là que cette semaines les forces aériennes finlandaises et norvégiennes ont décidé de mener une série de manœuvres aériennes conjointes, avec notamment utilisation d’axes routiers pour les atterrissages et décollages. Une série d’exercices qui n’a pas plus du tout au Kremlin.

On ne peut pas particulièrement dire que les médias d’état russes, l’agence Tass en tête, aient été dithyrambiques concernant la présence d’avions de combat McDonnell-Douglas F/A-18C/D Hornet et Lockheed-Martin F-35A Lightning II aussi proches de leurs frontières. Ils ont critiqué et accusé l’OTAN de provocations. Ce qui dans les faits était très exagéré mais la modération n’est pas le fort des propagandistes moscovites ! Ces chasseurs donc appartenaient respectivement à l’Ilmavoimat et à la Luftforsvaret. Ils portaient de ce fait les marques de nationalités finlandaises et norvégiennes. Afin de rester dans les clous des manœuvres formats OTAN les pilotes des deux nations ne sont jamais sortis de l’espace aérien souverain de la Finlande.

En fait l’idée n’était nullement de provoquer la ire des autorités moscovites mais plutôt de répéter ses gammes en cas de conflit de haute intensité justement contre la dite Russie. Les militaires norvégiens se sont entraînés à une spécialité finlandaise, que nos amis et voisins suisses maîtrisent également à merveille : les opérations aériennes depuis des axes routiers civils. Deux «autoroutes», qui chez nous seraient plutôt des routes nationales déclassées en départementales, ont été employées pour les manœuvres. Elles sont sises à cheval entre la Carélie méridionale et la Carélie septentrionale. Si les atterrissages et redécollages de F/A-18C/D Hornet se sont déroulés logiquement sans encombre l’inquiétude existait concernant les chasseurs de 5e génération. Les F-35A Lightning II n’ont pourtant pas sourcillé quand leurs pilotes norvégiens les ont posé sur des routes humides et leur ont ensuite fait reprendre les airs du même endroit.

L’intérêt de cet exercice était double. Le premier permettait de vérifier qu’en cas de nécessité des chasseurs norvégiens pourraient atterrir et éventuellement redécoller de telles routes situées en Finlande. Le second a permis de valider l’emploi du Lockheed-Martin F-35A Lightning II comme avion adapté à ces pistes sommaires. Un plus quand on sait que ce chasseur furtif équipera dans quelques temps l’Ilmavoimat. De nombreux observateurs de l’OTAN avaient d’ailleurs fait le déplacement vers la Carélie.

En fait tant que la Russie maintiendra un haut niveau de dangerosité vis à vis des Alliés, en gros tant qu’elle ne cessera pas son agression contre l’Ukraine et son système démocratique, des exercices de ce type auront lieu un peu partout en Europe. Et ce sans doute au grand dam du Kremlin.