L’OTAN remplacera ses Boeing E-3A Sentry à l’horizon 2031.

C’est sans doute un des contrats d’équipement militaire sur lesquels il y a eu le moins de suspens ! La NATO Airborne Early Warning & Control Force a annoncé ce mercredi 15 novembre 2023 qu’elle allait commander six avions radars de nouvelle génération Boeing E-7A Wedgetail afin de remplacer une partie des quatorze Boeing E-3A Sentry en dotation dans ses rangs. Les nouveaux avions sont attendus au sein de l’alliance Atlantique dans huit ans. Le montant du contrat n’a cependant pas été dévoilé.

Même si certains ont cru un temps que l’union entre les avionneurs canadiens Bombardier et suédois Saab autour du GlobalEye avaient une chance de l’emporter il fallait savoir conserver un peu de lucidité. L’OTAN allait t-elle réellement se doter d’un AWACS fondé sur le jet d’affaire Global 6000 ? C’est évident que non. Ou alors il aurait fallu pour cela que l’industrie aéronautique américaine ne propose pas le moindre avion de ce type. Et là-dessus c’est raté.

En effet depuis près de vingt ans l’avionneur Boeing propose son 737 AEW&C basé sur le monocouloir éponyme. Connu sous la désignation d’E-7A Wedgetail il vole actuellement sous les cocardes australiennes, sud-coréennes, et turques. Surtout il a depuis été sélectionné par la Royal Air Force et par l’US Air Force afin justement de succéder au E-3 Sentry. Des avions qui entreront donc prochainement en service. De ce fait la décision de l’OTAN de se tourner vers ce biréacteur est totalement logique. Bien plus en fait que celle d’acheter un avion d’affaire canadien modifié en Suède.
Contrairement à son prédécesseur quadriréacteur l’E-7A Wedgetail ne possède pas de rotodôme. En lieu et place il est doté d’un carénage d’un peu plus de neuf mètres de long installé en extrados de fuselage et renfermant le MESA, pour Multi-role Electronically Scanned Array. Il s’agit là du cœur même de cet AWACS de nouvelle génération.

Le rôle premier des E-7A Wedgetail au sein de l’alliance Atlantique sera le même que celui des actuels E-3A Sentry. C’est à dire apporter un soutien radar aéroporté aux pays membres de la NATO Airborne Early Warning & Control Force. Il s’agit de l’Allemagne, de la Belgique, du Danemark, de l’Espagne, de la Grèce, de la Hongrie, de l’Italie, du Luxembourg, de la Norvège, des Pays-Bas, de la Pologne, du Portugal, de la République Tchèque, de la Roumanie et de la Turquie. Il est à noter que les Italiens et Turcs possédant leurs propres AWACS font finalement peu appel à elle. Elle est également un outil de renseignement important pour les Alliés sur les agissements de la Russie aux frontières orientales et septentrionales de l’alliance. Justement le MESA de l’E-7A est optimisé pour une détection plus fine que le vieil AN/APY-1 de l’E-3A. Les AWACS alliés sillonnent actuellement les cieux afin d’aider l’Ukraine dans sa résistance contre les folies du dictateur russe.

Le remplacement des Boeing E-3A Sentry par des Boeing E-7A Wedgetail est donc tout sauf une surprise. C’est pourtant une nécessité. Et la France ferait bien d’en prendre de la graine si elle ne veut pas se retrouver, une fois encore, à la traîne en Europe. D’autant que ni Airbus DS ni Dassault Aviation ne proposent actuellement la moindre option en ce sens.

Photo © OTAN