Alors que la Finlande est entrée dans l’alliance Atlantique l’an dernier et que la Suède lui a emboité le pas il y a quelques jours maintenant avec des forces aériennes parfaitement adaptées qu’en est t-il de pays plus anciennement membre ? En effet le 12 mars 1999 la Hongrie, la Pologne, et la République Tchèque étaient les premières nations issues du Pacte de Varsovie à rejoindre l’OTAN. Et voyons si 25 ans plus tard leurs aviations emploient encore des avions ou des hélicoptères, ou les deux à la fois, de facture soviétique ou russe. Certains pourraient avoir des surprises.
Pourquoi d’abord rejeter les aéronefs d’origine soviétique ou russe ? Parce que c’est l’essence même de l’alliance Atlantique que de se protéger du danger que Moscou peut faire peser sur l’Amérique du Nord ou sur l’Europe. Les fameuses «normes» de l’OTAN interdisent le recours aux aéronefs de facture soviétique et/ou russe. Pour l’anecdote les aéronefs chinois aussi sont interdits. Hors quand les premiers pays issus du bloc communiste européen y sont entrés beaucoup alignaient encore des avions produits par Ilyushin, Sukhoi, ou encore Tupolev pour ne citer qu’eux tandis que les hélicoptères Kamov et Mil y étaient légions.
Il y a donc 25 ans la Hongrie, la Pologne, et la République Tchèque ont décidé de jouer le rôle de précurseurs. Qu’en est-il aujourd’hui de leurs arsenaux aériens. Eh bien c’est simple les trois pays alignent toujours des aéronefs conçus et construits en ex-URSS. Tous cependant ne sont pas logés à la même enseigne. D’abord tous n’ont pas des forces aériennes du même gabarit. La Pologne cherche à jouer jeu égal avec des pays comme l’Allemagne, la France, ou la Grande Bretagne en termes d’avions de combat quant la Hongrie et la République Tchèque sont plus modestes et assument la taille réduite de leurs aviations respectives.
Mais au fait reste t-il des avions de combat estampillés URSS ou Russie dans ces trois pas ? Et la réponse est oui. La Pologne aligne encore une grosse trentaine d’appareils hérités de la guerre froide, des chasseurs Mikoyan MiG-29A Fulcrum mais aussi des avions d’attaque au sol Sukhoi Su-22M4 Fitter-K. Ils doivent dans les années à venir être retirés du service au profit du Lockheed-Martin F-35A Lightning II furtif américain. Il est à signaler que la Pologne a commencé à fournir une partie de ses MiG-29 à l’Ukraine. Une fois retirés du service les derniers d’entre eux devraient d’ailleurs voler sous cocardes jaunes et bleues.
Pour autant le gros des aéronefs d’origine russe ou soviétique que l’on trouve dans ces trois pays sont des hélicoptères. D’antédiluviens Mil Mi-2 Hoplite et des Mi-8 Hip pour la Pologne, des Mi-17 Hip-H et Mi-24 Hind pour la Hongrie, et quelques très modernes Mi-171 Hip-K pour la République Tchèque. Ces derniers en fait sont aux limites des normes OTAN, la Russie les ayant conçu avec des équipements dits occidentaux.
Et les forces navales et terrestres dans tout ça ? En fait seule la Pologne en possèdent avec des moyens aériens. Et là encore on trouve des hélicos d’origine soviétique. Des Mil Mi-2 Hoplite, Mi-8 Hip, Mi-17 Hip-H et Mi-24 Hind pour l’armée polonaise et des Mi-2 Hoplite et Mi-14 Haze pour l’aéronavale. Si des AgustaWestland AW.149 et des Boeing AH-64E Guardian ont été acheté par les forces terrestres afin de ne garder que les Mil Mi-17 Hip-H encore quelques années les Mi-14 le seront par des AW.101.
Comme vous pouvez vous en rendre compte ici les choses ne sont jamais simple avec les pays jadis placés sous le joug de Moscou et aujourd’hui libérés de lui. Ils en conservent les moyens aériens. Des pays entrés plus récemment comme l’Albanie, la Croatie, ou encore la Roumanie disposent de moins d’aéronefs de ce type ou sont en passe de les remplacer plus rapidement.
Photos © OTAN
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