Quel avenir pour les missions de reconnaissance dans la Força Aérea Brasileira ?

Est-ce le début de la fin pour le plus américain des jets d’affaires canadiens au sein de la Força Aérea Brasileira ? Dérivé du fameux Learjet 35 l’avion de reconnaissance tactique et de cartographie aérienne Bombardier R-35A n’a plus le vent en poupe au Brésil, notamment du fait de son vieillissement après presque 40 ans de service. Dans le même temps l’Embraer R-99A devient de plus en omniprésent dans les exercices et missions du quotidien, ce qui fatigue de plus en plus ses cellules. Gros souci puisque l’ERJ-145 de transport régional qui lui sert de base n’est plus construit obligeant Brasilia à trouver une solution.

En fait le Brésil avait annoncé il y a quelques mois maintenant qu’il envisageait de se doter à l’horizon 2027-2028 d’une plateforme unique de reconnaissance tactique et de reconnaissance électronique pouvant remplacer à la fois ces deux modèles. Les derniers Embraer R-95B Bandeirante étant de leur côté en voie de disparition au profit des drones MALE Elbit RQ-450 et RQ-900. Ces bimoteurs n’ont d’ailleurs jamais vraiment démontré de qualités pour la reconnaissance ou pour la cartographie, en tous cas bien moins que les Bombardier R-35A Learjet. Il faut dire qu’ils avaient été bricolé à partir de C-95A Bandeirante de transport léger retirés du service et adaptés à la va-vite.

Sauf que désormais il est évident que les trois Bombardier R-35A Learjet ne tiendront pas jusqu’à cette échéance et que l’utilisation actuelle des Embraer R-99A Guardião risque fortement de compromettre leurs structures jusqu’en 2027-2028. Ce qui fait dire à certains parlementaires brésiliens de la majorité autant que des oppositions qu’une option d’urgence est à envisager. Et plusieurs d’entre eux parlent même de l’utilisation du jet d’affaire Embraer EMB-550 Legacy 500 déjà employé dans la Força Aérea Brasileira comme IU-50 Legacy de calibration radar. C’est une base de travail qui ne serait pas idiote mais uniquement pour remplacer les avions d’origine canadienne. Car un Legacy 500 est sans doute un peu petit pour pleinement succéder au R-99A. Reste qu’il pourrait tout de même servir de base à deux versions : une première de reconnaissance tactique et de cartographie aérienne et une seconde de reconnaissance électronique. Les évolutions technologiques d’Embraer devraient le permettre.

Affaire donc à suivre.

Photos © Força Aérea Brasileira.