Le système des désignations de l’Air Ministry des années 1920 à nos jours

Ce contenu est une partie du dossier thématique : Les systèmes de désignation

On pense souvent que nos voisins britanniques sont des gens plus pragmatiques mais aussi plus rigoureux que nous. Il faut dire que ce ne sont pas des latins. Partant de ce postulat on est en droit d’attendre de leurs militaires une certaine exactitude dans la désignation de leurs aéronefs. Assez étrangement c’est plutôt le pragmatisme qui l’a emporté sur la rigueur lorsque ceux ci ont mis en place au cours des années 1920 leur actuel système de désignation. Ainsi Royal Air Force, Fleet Air Arm et British Army disposent d’un système d’apparence complexe, mais finalement d’une simplicité déconcertante.

En premier lieu il repose la combinaison d’un nom de baptême, suivie d’une ou plusieurs lettres indiquant la mission, et enfin d’un chiffre ou un nombre indiquant la série dans la mission. Il est à remarquer que les nombres sont toujours précédés des lettres « Mk » (M majuscule et K minuscule), abréviation du mot « Mark« , qui se traduit par « type ». Un tiret suit le « k ».

Il existe une règle, particulièrement répandue durant l’entre-deux-guerres et la Seconde Guerre Mondiale qui disait que les patronymes des avions devaient toujours reprendre l’initiale du constructeur. Ainsi les avions de Fairey commençaient par un F, ceux de Westland par un W, et ainsi de suite. Cependant cette règle fut assez peu suivie, que ce soit par les avionneurs mineurs autant que par les grands constructeurs.

Jusqu’en 1945, les chiffres et nombres de la série étaient donnés en nombres romains. Puis apparurent les chiffres et nombres arabes plus faciles de compréhension.

Westland Gazelle HT Mk-3 d'entraînement aux couleurs de la Royal Air Force.
Westland Gazelle HT Mk-3 d’entraînement aux couleurs de la Royal Air Force.

Enfin voici une série, la plus complète possible, des lettres ou groupes de lettres utilisés par les Britanniques pour donner la mission de leurs aéronefs militaires.

  • AEW, pour Airborne Electronic Warfare, c’est à dire aéronef de guerre électronique, comme sur l’Avro Shakleton AEW Mk-2.
  • AH, pour Attack Helicopter, c’est à dire hélicoptère de combat comme sur le Westland Gazelle AH Mk-1.
  • AL, pour Airborne Liaisons, c’est à dire avion de liaisons, comme sur le Britten-Norman Islander AL Mk-2.
  • AOP, Airborne Observer Post, c’est à dire poste de commandement aéroporté, comme sur le British Taylorcraft Auster AOP Mk-3.
  • AS, pour Anti Submarine, c’est à dire avion de luttre contre les sous-marins, comme sur le Short Seamew AS Mk-1.
  • ASR, pour Air Sea Rescue, c’est à dire avion de recherche et de sauvetage en mer, comme sur le Vickers Warwick ASR Mk-I.
  • B, pour Bomber, c’est à dire bombardier, comme sur l’Avro Vulcan B Mk-1.
  • BPR, pour Bomber Photographic Reconnaissance, c’est à dire bombardier de reconnaissance photo, comme sur le Vicker Valiant BPR Mk-1.
  • C, pour Cargo, c’est à dire avion de transport, comme sur le Bristol Britannia C Mk-2.
  • CC, pour Communication Cargo, c’est à dire avion de transport léger et de liaisons, comme sur le Beagle Basset CC Mk-1.
  • D, pour Drone, c’est à dire avion transformé en drone, comme sur le De Havilland Sea Vixen D Mk-3.
Avro Vulcan B Mk-1 appartenant à la Royal Air Force.
Avro Vulcan B Mk-1 appartenant à la Royal Air Force.
Hawker Sea Hawk F Mk-1 appartenant à la Fleet Air Arm.
Hawker Sea Hawk F Mk-1 appartenant à la Fleet Air Arm.

Il faut remarquer qu’avant 1945 l’emploi des lettres de missions n’étaient nullement obligatoires. Ainsi  il était fréquent de ne désignés les avions que par leur nom et le chiffre de série, tel le Supermarine Walrus Mk-II. L’apparition systématique des lettres est venue avec la polyvalence demandée à certains aéronefs, ou bien un changement radicale de mission par rapport à celle initialement pensée pour lui.

Enfin il faut voir que plusieurs séries d’avions et d’hélicoptères portent des lettres majuscules après leurs chiffres (qu’ils soient romains ou arabes) sans espace entre eux. Ces lettres désignent des modifications mineures dans l’aéronef lui-même telle qu’un changement de moteurs, un armement différent, une nouvelle aile, ou encore un nouveau type de radiateurs. Ces lettres étaient fréquentes durant la Seconde Guerre mondiale. Le Hawker Hurricane Mk-IIIE ou encore le British Aerospace T Mk-1A en sont des exemples parfaits. La plus part du temps le « A » ne désigne pas la première série, mais la première modification sensible.

Paire de British Aerospace Hawk T Mk-2 appartenant à la RAF.
Paire de British Aerospace Hawk T Mk-2 appartenant à la RAF.

Maintenant avec ce petit récapitulatif votre compréhension des aéronefs militaires britanniques devrait être facilitée. Bon après, reste le fait que les noms de baptême sont parfois repris plusieurs décennies après qu’un aéronef l’ai porté. L’exemple parfait étant le Hawker Typhoon de la Seconde Guerre mondiale et l’actuel chasseur multirôle Eurofighter Typhoon. Ça ne facilite pas forcément les choses, notamment pour les plus jeunes d’entre nous, ou bien pour les néophytes.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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