Le Dassault Aviation Rafale refait surface en Indonésie.

Nous vous avions annoncé en janvier dernier le début de négociations entre Français et Indonésiens ; il semble qu’elles aient porté leurs fruits. Ce jeudi 3 décembre 2020 le très sérieux journal économique français «La Tribune» annonce que le dossier s’accélère et que les autorités de Jakarta veulent signer avant la fin de l’année. Chez Dassault Aviation on semble vouloir se donner un peu plus de temps. Contrairement à la Grèce récemment on parle ici d’un marché pour des avions neufs.

Pour les Indonésiens le Dassault Aviation Rafale serait un véritable démultiplicateur de forces, permettant de leur assurer une maîtrise régionale des cieux. Le contrat porte d’ailleurs sur un nombre assez conséquent d’avions : quarante-huit exemplaires.
Pourquoi cette soudaine accélération dans les négociations franco-indonésiennes ? Face à une menace chinoise grandissante la récente acceptation au service des avions indiens et leur déploiement près de la frontière commune entre les deux surpuissances régionales semble avoir joué en faveur de Jakarta. Face aux avions chinois, et à l’incapacité par Pékin d’aligner en masse de véritables machines de supériorité aérienne, le Rafale ne peut que représenter un argument défensif de premier ordre.

Car Indiens et Indonésiens ont bien un ennemi commun, une nation qui finalement semble craindre l’avion français. Donc oui face aux Chinois le Rafale peut faire le poids. Même si jusqu’à présent les Français ont plutôt démontré ses points forts comme plateforme de reconnaissance armée et d’appui tactique rapproché il semble que ses capacités air-air fassent aujourd’hui le job. Suffisamment pour que Jakarta soit prête à acheter quarante-huit machines.

Pour les Indonésiens le Rafale permettrait sans doute aussi d’uniformiser une force aérienne dont la chasse ressemble de plus en plus à l’armée à Bourbaki. Une trentaine de General Dynamics F-16 Fighting Falcon plus ou moins récents des quatre premières versions (de A à D) et une quinzaine de Sukhoi Su-27/Su-30 dont la disponibilité semble sujet à caution, du fait notamment du climat local. Et pour le reste des avions plus légers types BAe Hawk 200, Embraer Emb-314 Super Tucano, et KAI T-50I Golden Eagle. Ces derniers connaissent eux-aussi des pannes fréquentes tandis que l’un d’entre-eux a été fortement endommagé l’été dernier dans un accident à l’atterrissage.
Le Rafale étant adapté au climat indien il le sera forcément à celui de l’Indonésie.

Du côté de Jakarta tous les indicateurs laissent à supposer qu’ils veulent signer vite, avant les fêtes de fin d’année tandis que Dassault Aviation et l’Élysée veulent jouer la carte de l’apaisement et s’orienteraient plus vers une signature au premier trimestre 2021.
Il est à noter que ni les Indonésiens ni les Français ne communiquent sur le coût exact du contrat mais il se comptera forcément en milliards d’euros. Un accord de défense bilatéral est également à l’ordre du jour.

Acteur régional incontestable et première puissance musulmane de la planète l’Indonésie représenterait forcément un client de choix pour Dassault Aviation et son chasseur omnirôle. Surtout cela serait une grosse prise face aux avionneurs américains et russes.

Photo © Organisation du Traité de l’Atlantique Nord.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

20 réponses

  1. Effectivement ce serait une très bonne nouvelle pour notre industrie aéronautique.
    En plus des caractéristiques techniques du Rafale, le fait qu’il soit ITAR free a dû contribuer à ce choix

  2. Hello, intéressant affaire à suivre.
    Petite coquille ? « Face aux avions chinois, et à l’incapacité par Pékin d’aligner en masse de véritables machines de supériorité aérienne » ????

  3. Ils n’étaient pas sur le coup de la reprise des Typhoon autrichiens pendant l’été ?
    On notera au passages les problèmes récurrents des chasseurs russes sur les « coups de chaleur » et la fiabilité (notamment des moteurs), comme en Inde, comme en Malaisie….
    Je ne sais pas comment ça se passe au Vietnam.

    1. À priori aux dernières nouvelles les Indonésiens prendraient des Rafale neufs et des Typhoon autrichiens de seconde main. Dans cette optique ça sent vraiment le sapin pour les Su-27/Su-30 et les F-16A/B.

  4. Super !!!! 48 Rafale ça serait la plus grosse commande. Le carissime de Florence Parly à de belles répercussions, elle n’a pas l’habitude de parler pour faire des effets d’annonce. Nous pouvons donc être confiant sur une concrétisation dans les prochaines semaines. Décidément notre Rafale tant moqué par certaines langues de vipères, « trop cher , invendable, échec  » prouve son intérêt comme un avion de supériorité. Plus qu’une arme de dissuasion c’est un avion fiable, bien construit, par des entreprises Françaises à la pointe des technologies. Dassault est en bonne voie pour ouvrir une deuxième ligne d’assemblage, avec un avion qui va s’inscrire dans la longévité.

  5. Je ne comprends pas. Quel est l’intérêt pour Dassault d’empêcher Jakarta de signer rapidement ce contrat ? Ils veulent que ça leur passe sous le nez ?

  6. J’espère aussi qu’ il va se vendre.
    Ca serait sympa un Rafale avec 1 livrée bien colorée!
    Mais je doute qu’ils changent la couleur.

    1. Ils seront vraisemblablement utilisés comme les avions égyptiens, indiens, et qataris : c’est à dire sous une livrée basse visibilité. C’est malheureusement à la mode de nos jours.

  7. Lors de son intervention télévisée de hier soir, Florence Parly a rectifié, il s’agit de 36 Rafale et non 48

    1. Oui François effectivement ça semble désormais tourner autours de 36. Je m’étais référé à l’article de La Tribune et à la dépêche de Reuters ainsi qu’aux désirs indonésiens de janvier 2020. Mea culpa.

      1. Il ne s’agit pas d’une erreur de votre part, l’interview de Parly a été diffusée dans un deuxième temps.
        Après, l’Indonésie est si versatile, que tout ça peut encore changer …

        1. N’empêche qu’une aviation indonésienne forte de Rafale neufs et de Typhoon d’occasion, ça pourrait avoir une sacrée gueule !

        2. Si c’est confirmé, c’est surtout un revirement stratégique., puisque l’Indonésie changerait complètement de fournisseur pour sa chasse…
          Ça dit beaucoup de choses sur les évolutions en cours dans la région et la montée de puissances régionales.

  8. Dommage que Dassault ait déclaré forfait dès le début de la compétition au Canada. Plusieurs analystes canadiens étaient pourtant en faveur du Rafale. L’actuel dirigeant du Canada a déjà exprimé ses doutes sur la fiabilité du F-35 et ouvert la porte à d’autres compétiteurs.

    1. Je n’ai pas de boule de cristal mais honnêtement si les Canadiens choisissent autre chose que le F/A-18E/F Super Hornet ce sera une vraie grosse surprise. Le Lightning II n’est pas adapté aux besoins réels de l’ARC.

  9. Hé bhé ça a été un peut long au démarrage mais ça arrête pas c’est temps-ci.

    Par contre qu’en est il des chaines d’assemblage et tout cela ?
    Il semble me souvenir que lors de la vente des Rafales à la Grèce certains de nos militaires avaient grincé des dents. En effet, certains des Rafales qui leur étaient promis seraient partis directement en Grèce.

    1. Il semble que la commande indonésienne si elle se confirme justifierait une deuxième chaine d’assemblage, ça pourrait également être une bonne nouvelle pour l’armé française qui ne serait plus en concurrence avec des commandes étrangères,

      « Hé bhé ça a été un peut long au démarrage » : Oui c’est clair on peut dire ça comme ça ! Vous m’avez bien fait rire 🙂 😉

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