L’US Army réfléchit à l’après CH-47 Chinook.

Alors qu’il aligne actuellement 62 ans de bons et loyaux services, notamment durant les guerres du Vietnam et d’Afghanistan, le plus célèbre des hélicoptères birotors en tandem pourrait bien disparaître d’ici dix à quinze ans de l’arsenal américain. Officiellement connu sous la désignation de JMR-H, pour Joint Multi-Role Heavy, le programme de remplacement du Boeing Vertol CH-47 Chinook piétine. C’est la raison pour laquelle l’US Army souhaiterait lui donner un second souffle malgré le peu d’enthousiasme des hélicoptéristes américains. Il faut dire que l’annulation du programme Future Attack Reconnaissance Aircraft survenu en début d’année a laissé des séquelles.

L’armée américaine a toujours su mettre en place des programmes afin de remplacer les plus essentiels de ses hélicoptères. Les exemples parfaits sont le Boeing Vertol CH-47 Chinook, le McDonnell-Douglas AH-64 Apache, et le Sikorsky UH-60 Blackhawk qui prirent la succession de respectivement les très réussis mais vieillissants Sikorsky CH-37 Mojave, Bell AH-1 Hueycobra, et Bell UH-1 Iroquois. Sauf que désormais les choses ont changé : la guerre froide est terminée depuis trois décennies et demi et les budgets de défense sont plus serrés qu’auparavant. Pourtant l’US Army a réussi à transformer le programme JMR-M, pour Joint Multi-Role Medium, en Future Long-Range Assault Aircraft. Ce FLRAA a accouché voici presque deux ans de la commande du convertiplane de nouvelle génération Bell V-280 Valor comme futur successeur de l’UH-60 Blackhawk au sein des unités de la dite US Army. Rien n’est donc impossible, à condition d’y mettre les moyens.

Un hélicoptère à l’aise aussi bien dans le sable du désert irakien que sur la neige d’Alaska.

Et c’est justement là que la bat blesse. Autant face au Bell V-280 Valor il y avait la concurrence du Sikorsky-Boeing SB-1 Defiant autant là c’est un peu la dèche ! Entendez par là que les challengers au remplacement du Boeing Vertol CH-47 Chinook ne se bousculent pas au portillon. Et même si le programme est ouvert aussi aux hélicoptéristes étrangers possédant des usines aux États-Unis, entendez par là les groupes Airbus et Leonardo, personne ne semble très enclin à avancer le moindre pion. Faut dire que hormis l’AgustaWestland AW.101 Merlin la production européenne en la matière est nulle. Les Airbus Helicopters H215M et H225M sont bien plus dans la catégorie du Blackhawk que du Chinook. Et en plus l’AW.101 Merlin a déjà essuyé un refus américain sous la forme du VH-71 Kestrel concurrent à l’époque du Sikorsky VH-92 Patriot de transport présidentiel. Ça ne part donc pas sous les meilleurs auspices pour les constructeurs du Vieux Continent.

Faisons plutôt le tour des potentiels candidats actuels parmi les hélicoptères conçus et produits aux États-Unis. Là aussi c’est assez rapidement fait : le Boeing Vertol CH-47F Chinook lui-même et le Sikorsky CH-53K King Stallion. Ce dernier pourrait parfaitement remplir les conditions du programme JMR-H à une toute petite particularité bien américaine : les querelles de clochers !!! Le King Stallion sert actuellement dans l’US Marines Corps et jamais l’US Army n’ira l’acquérir pour cette raison. C’est vraiment du Clochemerle. Pour le reste Bell, Kaman, et autres hélicoptéristes n’ont rien en stock.

La capacité de levage du Chinook rend des services au-delà de l’US Army.

Il reste donc une option, sans doute la plus souhaitable : que le Boeing Vertol CH-47 Chinook soit remplacé par une machine qui n’existe pas encore. Hélicoptère lourd ou convertiplane de nouvelle génération, le marché reste très ouvert. L’US Army aimerait avoir une première idée concrète d’ici 2035 pour une entrée en service des premiers exemplaires aux alentours de 2042-2045. Le Chinook sera alors octogénaire.

Affaire (évidemment) à suivre.

Photos © US Army


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 Responses

  1. Bonjour Arnaud, Staff et Passionnés.
    Il me semble très prématuré de penser à remplacer un hélicoptère qui n’a volé pour la première fois que le 21 septembre 1961 et qui sera mis hors service, peut-être, en 2060.
    Désolé pour la blague stupide….
    Dans le monde des hélicoptères, trouver des solutions révolutionnaires est difficile et surtout coûteux. Le développement difficile du Bell Boeing V-22 Osprey en est la preuve. Le programme Future Long-Range Assault Aircraft (FLRAA) se poursuit difficilement, précisément en raison de la recherche de solutions innovantes.
    Et l’histoire de l’hélicoptère aux États-Unis. L’armée est pleine d’échecs, à commencer par le système avancé d’appui-feu aérien (AAFSS) qui a donné naissance au révolutionnaire et infructueux Lockheed AH-56 Cheyenne.
    Marcel n’a pas tort. Faire évoluer les technologies existantes et efficaces constitue cependant une solution à faible risque et à faible coût. Un V-22 Osprey agrandi pour avoir les capacités de charge utile d’un CH-47 Chinook coûterait trois fois plus cher. Dans un scénario de guerre de haute intensité, cela présenterait les mêmes risques, tandis que dans un scénario de guerre de faible intensité, cela n’apporterait pas d’avantages significatifs.
    L’industrie européenne produit des hélicoptères qui ne sont pas inférieurs à ceux des États-Unis.
    Les États-Unis d’Amérique n’achèteront jamais un Dassault Rafale, un Eurofighter Typhoon ou même un SCAF ou un GCAP.
    Mais pour les hélicoptères, cela pourrait être différent. Il pourrait s’agir d’un domaine dans lequel l’Europe et les États-Unis pourraient collaborer sur un pied d’égalité et trouver une solution véritablement innovante à un coût raisonnable.
    Quelqu’un à Bruxelles pourrait-il y penser ?
    Traduit avec Google.

  2. En analysant l’avenir du Boeing Vertol CH-47 Chinook, il est essentiel de considérer non seulement l’impact stratégique de cet hélicoptère, mais aussi ses caractéristiques techniques qui ont contribué à sa longévité. Le Chinook, célèbre pour sa configuration birotor en tandem, offre des capacités de levage exceptionnelles, avec une charge utile maximale de près de 10 tonnes. Cette conception unique permet une meilleure efficacité en vol stationnaire et réduit les contraintes sur la structure, ce qui a sans doute contribué à sa durabilité au fil des décennies.

    Une anecdote intéressante à propos du Chinook est sa capacité à opérer dans des conditions extrêmes, comme lors de l’opération Enduring Freedom en Afghanistan, où il a démontré son aptitude à voler à haute altitude dans des environnements montagneux. Cette flexibilité a été cruciale pour les opérations de ravitaillement et de transport de troupes dans des zones autrement inaccessibles.

    En ce qui concerne le programme JMR-H, il est important de noter que l’armée américaine a historiquement privilégié l’innovation technologique pour remplacer ses hélicoptères vieillissants. Par exemple, le programme Advanced Tactical Transport, qui a conduit au développement de l’Osprey V-22, a montré la capacité de l’US Army à adopter des concepts révolutionnaires. Cela pourrait bien se répéter avec un successeur du Chinook, potentiellement sous la forme d’un convertiplane qui combinerait la vitesse d’un avion avec la polyvalence d’un hélicoptère.

    Il est également intéressant de noter que les contraintes budgétaires actuelles ne sont pas nouvelles. Durant la période post-Vietnam, l’armée a dû faire face à des réductions budgétaires similaires, ce qui n’a pas empêché le développement de nouveaux systèmes d’armes sophistiqués tels que le Black Hawk et l’Apache. Cela montre que, malgré les défis financiers, l’US Army a une tradition d’innovation et de renouvellement de ses capacités opérationnelles.

    Enfin, la question des querelles internes entre les différentes branches de l’armée américaine, comme celles entre l’US Army et le US Marine Corps concernant le CH-53K King Stallion, n’est pas à sous-estimer. Historiquement, ces rivalités ont souvent freiné la rationalisation des équipements militaires, mais elles ont aussi poussé à des développements indépendants qui ont enrichi le parc technologique de l’armée américaine.

    En conclusion, bien que le remplacement du Chinook présente des défis significatifs, une approche stratégique et innovante pourrait non seulement résoudre ces problèmes, mais aussi propulser l’US Army vers de nouvelles capacités technologiques, consolidant encore plus sa position de leader dans l’aviation militaire.

    1. Sans rire apprenez à faire court dans vos commentaires sinon pour moi ce sera modération directe la prochaine fois. Premier et dernier avertissement.

    2. Tu devrais t’inspirer de RafaleTiger : lui aussi il fait des tartines mais elles sont agréables à lire les siennes. Enorme nuance avec la tienne mon gars.

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