Après le F-16 Fighting Falcon l’Ukraine zoome sur le F/A-18 Hornet.

Et si l’Ukraine allait offrir une seconde vie aux chasseurs de 4e génération ? On sait en effet que la diplomatie de Kyïv cherche depuis plusieurs semaines à acquérir des General Dynamics F-16MLU Fighting Falcon d’origine américaine sans forcément fermer la porte à des Dassault Aviation Mirage 2000C/D conçus et construits en France. Or depuis ce mardi 13 juin c’est le McDonnell-Douglas F/A-18 Hornet qui figure désormais sur ses tablettes. On parle ici d’une potentialité de trente-cinq à quarante-et-un exemplaires issus de la Royal Australian Air Force.

Quarante-et-un F/A-18A/B Hornet ex RAAF ? Si ce chiffre vous fait tiquer c’est tout à fait normal puisqu’il s’agit de la majorité des avions initialement destinés au contractor américain Air USA, aujourd’hui RAVN Aerospace. En fait c’est une partie de billard à trois bandes qui se joue aujourd’hui autour de ces avions de combat biréacteurs retirés du service à l’automne 2021. Canberra, Kyïv, et Washington DC négocient tous les trois ces chasseurs afin qu’ils rejoignent prochainement le pays actuellement sous le coup d’une invasion de la part de Moscou.
En fait l’idée de la diplomatie ukrainienne est loin d’être idiote : des pilotes qui volent actuellement sur Mikoyan MiG-29 Fulcrum ou sur Sukhoi Su-27 Flanker auraient plus de faciliter à se transformer sur F/A-18B plutôt que sur F-16B. À la différence de ce dernier ce sont tous trois des biréacteurs d’une taille et d’une puissance assez comparables. Oui enfin ça c’est de la théorie car dans la pratique chaque pilote ukrainien devra demeurer plusieurs semaines loin du front et donc de l’envahisseur afin de se familiariser avec l’avion de facture américaine.

Mais au fait qui vraiment a vendu la mèche sur ces négociations tripartites autours des McDonnell-Douglas F/A-18A/B Hornet australiens ? Ni le président ukrainien Volodymyr Zelensky ni son ministre de la défense Oleksiy Reznikov et encore moins son ministre des affaires étrangères Dmytro Kouleba. Et pourtant c’est bien un diplomate ukrainien, totalement inconnu chez nous et pour cause. Vasyl Myroshnychenko, c’est son nom, est l’ambassadeur d’Ukraine à Canberra. C’est lui qui a annoncé les négociations directement à deux agences de presse : l’AFP et Reuters. En fait quelques fuites avaient déjà eu lieu depuis plusieurs semaines mais ne semblaient pas assez sérieuses pour que nous ayons choisi de vous en parler. Visiblement nous avions tort.

Pour autant la décision du Président des États-Unis Joe Biden de donner son feu vert à la fourniture par les Européens de General Dynamics F-16MLU Fighting Falcon de seconde main n’est pas caduque. Loin de là d’ailleurs. Les Ukrainiens en fait chassent plusieurs lièvres à la fois, exactement comme les Britanniques et les Français libres l’avaient fait durant la Seconde Guerre mondiale avec la loi de prêt-bail. Ils sont sous le coup d’une puissance belliqueuse bien plus puissante militairement qu’eux ils se doivent de rechercher le plus possibles de moyens de se défendre voire de contre-attaquer face aux forces russes.
En fait si ce contrat va à son but l’Ukraine ne sera pas le premier pays à acquérir des F/A-18 Hornet australiens de seconde main. Les Canadiens les ont précédé de quatre ans. De ce fait le maître du Kremlin n’a pas fini de faire des cauchemars en forme de chasseurs alliés.

En tous cas l’idée de voir voler le F/A-18A/B Hornet sous la fameuse cocarde jaune et bleue a quelque chose d’assez excitant. Pas sûr cependant que les pilotes russes partagent mon engouement.
Affaire à suivre.

Photo © US Department of Defense.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 Responses

  1. Il y a aussi peut être une raison géographique à tout ça. C est que l Australie est très éloignée de la Russie à tout les sens du terme. Les éventuelles représailles militaires ne volent pas bien loin quand on se trouve à 12000 km du front. Si ce n était qu une question de f18, les marines en ont retirer un paquet il y a peu de temps encore et doivent pas tous être en mauvais état même si ils ont connu les affres des portes avions. Mais c est assez fin comme méthode. Je vois mal poutine allez se plaindre à un pays qui se trouvent à l autres bout de la planète.

    1. Les F/A-18 A/B/C et D Hornet que l’U.S. Navy et l’U.S. Marine Corps à retirer n’ont plus d’heure de vol à donner. Leurs structures est à quelques heures/cycles de la durée de vie maximum prévu… et comme les ligne de production pour les pièces de vieux Hornet sont fermés, impossible de les remettre à zéro.

      De plus, contrairement aux Hornet australien et/ou canadiens, ceux de l’USMC/US Navy ont été sur utilisés et exposés à la vie en mers (air salin).

  2. Bonsoir,
    Oui il y a des points positifs pour le F-18 (bi-moteur), mais je pense que l’on devrait se concentrer sur le F-16.
    Un (très bon) avion fabriqué a des milliers d’exemplaires, que l’on connait par coeur, aussi bien en maintenance qu’en logistique, avec des rechanges disponibles, qui peut tirer les munitions US etc etc.
    My two cents.

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