Face au Dassault Aviation Rafale l’avionneur Boeing a t-il (enfin) trouvé sa solution ?

Il a effacé ses concurrents européens et russes et n’a plus aujourd’hui qu’un seul adversaire à chercher du côté de Lockheed-Martin. Après avoir enchaîné les désillusions avec son F/A-18E/F Super Hornet le célèbre constructeur américain tente désormais son va-tout sur son nouveau F-15EX Eagle II afin de tenter de s’imposer face à l’avion français. Il faut dire que le Dassault Aviation Rafale F4 est devenu un game changer, un avion de combat qui a lui tout seul peut faire basculer une crise du côté de son utilisateur. Un argument que le chasseur embarqué américain ne peut pas contrer lui qui n’a jamais réussi à s’imposer réellement auprès de l’US Navy.

En fait pour le Boeing F/A-18E/F Super Hornet le qualificatif de chasseur de transition colle à la peau comme le sparadrap du capitaine Haddock. Il fait le lien entre le très réussi McDonnell-Douglas F/A-18C/D Hornet désormais retiré du service et le futur F/A-XX de 6e génération qui doit le remplacer au cours de la décennie prochaine. Il a encore pris un coup de vieux avec l’arrivée du Lockheed-Martin F-35C Lightning II, premier chasseur furtif embarqué au monde. En fait le plus mauvais VRP du F/A-18E/F Super Hornet c’est justement le F/A-18E/F Super Hornet lui-même. Intrinsèquement ce n’est pas un mauvais avion c’est juste un avion qui n’a jamais vraiment été désiré par son principal utilisateur et surtout qui n’est pas considéré comme il le mérite. Aussi l’avion n’a forcément pas brillé à l’export. Seuls l’Australie et le Koweït l’utilisent actuellement, et avec la fin annoncée de sa production il y a peu de chances que cela change maintenant.

En fait depuis une bonne quinzaine d’années il a essuyé pas mal d’échecs, souvent du fait du Lockheed-Martin F-35A Lightning II et d’autres du Dassault Aviation Rafale F3-R / F4. Et pour les gens de chez Boeing la pilule la plus difficile à avaler vient forcément de France et plus particulièrement de Gironde et des Hauts-de-Seine. Car sur le papier Rafale et Super Hornet sont de la même génération. Sur le papier oui dans la réalité des faits non. L’avion français ne domine pas uniquement son sujet et ses champs de bataille, il domine aussi l’avion de Boeing. Même pour opérer sur porte-avions l’Inde a préféré le Rafale au Super Hornet, une déculotté pour le constructeur américain. Il est un temps proposé de seconde main à la Croatie et à la Grèce ? Toutes deux choisissent le Rafale F3-R prélevé sur les stocks de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Décidément ce satané chasseur français supplante l’avion du géant américain. Dassault Aviation contre Boeing c’est David contre Goliath, avec l’Américain en Philistin.

On aurait pu croire que Boeing jette l’éponge et laisse désormais Dassault Aviation et Lockheed-Martin s’écharper pendant que le consortium Eurofighter et les avionneurs KAI et Saab comptent les points et récupèrent les miettes. Mais c’était mal connaitre le plus célèbre des constructeurs américains, celui qui révolutionna l’histoire de l’aviation avec des appareils aussi différents que l’avion de surveillance E-3 Sentry, le bombardier B-29 Superfortress, ou encore le ravitailleur en vol KC-135 Stratotanker. Boeing a donc choisi de riposter, et clairement il cible bien plus le Rafale F4 que le F-35A Lightning II. Pas de furtivité mais une cellule éprouvée et une avionique de dernier cri couplée à un armement top niveau.

Vous l’aurez sans doute compris la réponse de Boeing aux échecs du F/A-18E/F Super Hornet c’est rien moins que le F-15EX Eagle II, un avion qu’on crut un temps pensé exclusivement pour l’US Air Force. Pourtant un des alliés les plus fidèles de l’Amérique l’a commandé, Israël, tandis qu’un second l’envisage très fortement : la Pologne. Et ça tombe bien ce sont deux pays qui ne sont pas dans les objectifs de Dassault Aviation. Un troisième l’est, et pas des moindres puisque quand l’Indonésie eut l’idée d’acheter ce nouvel avion elle signa d’abord pour le Rafale F4. Ratage pour Boeing ? Oui sans doute mais pas complet puisqu’en plus de l’avion français Djakarta a choisi d’acheter le F-15EX Eagle II… mais bien après celui de Dassault Aviation.

En fait une fois encore Boeing ne met pas tous ses atouts en manches pour tenter de faire déjouer Dassault Aviation et Lockheed-Martin. Car là où respectivement le Rafale et le F-35A Lightning II sont des avions originaux le Boeing F-15EX Eagle II ne reste finalement qu’une évolution du McDonnell-Douglas F-15E Strike Eagle des années 1980-1990 lui même dérivé du McDonnell F-15A/B Eagle des années 1970. Ce n’est donc pas un avion à l’esthétique si novatrice ! Et ce même si les enseignements ont été tirés de feu le F-15SE Silent Eagle n’ayant pas dépassé le stade expérimental malgré ses évolutions certaines en matière de signature radar réduite.

Alors que Dassault Aviation pourrait recentrer son Rafale sur les marchés du Proche Orient et de l’Amérique du sud on se demande désormais si le Boeing F-15EX Eagle II aura les moyens de le contrer ? Ou bien si ses ventes à l’export ne resteront que marginales, comme l’ont été celles du F/A-18E/F Super Hornet. Malgré son palmarès historique hors du commun Boeing n’est plus un constructeur d’avions de combat de premier plan pour les marchés internationaux. Il ne joue plus le rôle de locomotive. Dassault Aviation et Lockheed-Martin lui ont tous deux ravi ce rôle.

Photo © Armée de l’Air et de l’Espace.

PARTAGER
ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
articles sur les mêmes thématiques
Commentaires

18 réponses

  1. Il n’y a pas de match entre le Rafale F4 de Dassault Aviation et le Boeing F/A-18E/F Super Hornet.
    Le Rafale F4 est moins cher, également en termes de gestion, que le F/A-18E/F Super Hornet, il embarque peut-être un peu moins d’armes mais est beaucoup plus polyvalent. Même pour une utilisation sur porte-avions, le poids réduit du Rafale constitue un grand avantage, comme c’est le cas en Inde où les catapultes ne sont pas disponibles.
    La comparaison est différente avec le Boeing F-15EX Eagle II qui est un engin très puissant, mais aussi coûteux et complexe. Rares sont ceux qui peuvent se le permettre et la Pologne, je crois, est plus intéressée par la possibilité de transporter une grande quantité de missiles air-air que par la polyvalence.
    Les qualités incontestables du Rafale F4, la politique commerciale sans scrupules de Dassault Aviation, avec le soutien du gouvernement français garantiront son succès durable.
    Grâce également à la politique allemande insensée qui empêche souvent l’Eurofighter Typhoon de s’imposer sur les marchés internationaux.
    Je pense que l’Eurofighter Typhoon est meilleur que le Rafale F4, mais étant italien, je suis évidemment partial.
    (traduction de Google)

  2. Effectivement votre commentaire n’est pas partial, peut-être aussi le mien. Dénoncer la politique commerciale sans scrupule de Dassault venant de la part d’une personne dont le pays a trahi un accord commercial, concernant des frégates, franco/italien ! Balayez devant votre porte.
    Concernant le typhoon, ce n’est pas du tout le même genre d’avion que le rafale.
    Normalement la France aurait dû faire partie du consortium mais, l’Allemagne, a fait capoter le projet, puis comme d’habitude elle a réduit le nombre d’avions commandés. Elle a agit de même avec tous les programmes d’armement.
    Pour ma part j’aurais souhaité voir l’Italie rejoindre le programme du rafale 5 puis du SCAF.

    1. Après l’échec du rachat des anciens chantiers STX Fincantieri par Fincantieri et Naval Group en 2017, je crois qu’en Italie plus personne ne veut passer d’accords avec des entreprises françaises.
      Quant aux frégates, les FREMM italiennes sont très différentes des frégates françaises. Chacun des deux groupes, Fincantieri et Naval Group, joue sa carte avec le soutien de ses gouvernements respectifs. Quoi qu’il en soit, les FREMM américaines constituent pratiquement un projet nouveau, elles sont produites aux États-Unis et disposent d’armements et de systèmes américains.
      Dassault Aviation a raison d’avoir une politique sans scrupules. C’est une entreprise et elle doit réaliser des bénéfices pour les reverser à ses actionnaires. C’est également utile pour les relations internationales de la France. Chapeau !
      Quant à la sortie, en 1985, de la France du programme qui donna alors naissance à l’Eurofighter Typhoon, étant assez ancienne, je me souviens très bien des polémiques sur le poids à vide (en effet le Rafale est plus léger). En réalité, outre la version navale, les différences concernaient les moteurs et l’électronique. Mais c’est une histoire sur laquelle nous pourrions discuter sans fin.
      Quant à l’adhésion de l’Italie au programme SCAF, elle est désormais impossible.
      Il faut cependant reconnaître que nos partenaires japonais ont rendu un grand service au Global Combat Air Programme en refusant l’entrée de l’Arabie saoudite. Et aussi au programme SCAF.
      Pratiquement quiconque souhaite rejoindre l’GCAP devra le faire dans un rôle totalement subordonné. Si les Allemands veulent un chasseur de sixième génération, ils devront rester dans le programme SCAF.
      Traduction de google

  3. Bonjour Vittorio vous écrivez : « Je pense que l’Eurofighter Typhoon est meilleur que le Rafale F4,  » permettez moi de rajouter que l’ Eurofighter n’existe pas en version navalisée et que l’Eurofighter Typhoon, développé par le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, est également utilisé par l’Autriche, l’Arabie saoudite, Oman, le Koweït et le Qatar. Le Rafale à été exporté en Europe, au Moyen Orient en Afrique et en Asie, donc dans ce domaine il est supérieur à l’ Eurofighter … cordialement

  4. Imaginons que Boeing soit recalé par l’ USAF pour le développement du futur chasseur de supériorité aérienne NGAD, le projet phare des forces aériennes US. Je pense que ce serait catastrophique pour la firme de Seattle et que sa concurrence avec Dassault serait dérisoire puisque le constructeur français est partie prenante dans le SCAF tout en continuant à moderniser le Rafale

  5. Encore une fois Arnaud n’écrit que des ******… c’te blog de **** pour écrire de la **** bienvenue sur la planète *****, partie prie et je modéré les commentaires dans mon sens et fait passer les autres pour des *****….
    Un chasseur n’est pas un game changeur sinon ça ferait longtemps que la guerre en Ukraine serait terminer.
    Comparer le F15EX au Rafale n’est pas approprier tes ***.
    Bref y a rien qui va dans ton article comme toujours t’y connait rien tes un gros naze avec tes lunettes et ton bouc de gros **.

    1. Aux vues du nombre d’astérisques que j’ai été obligé madame ou monsieur de mettre sur votre prose je vous confirme que désormais vous serez très strictement modéré(e). Si vous n’aimez pas notre site pourquoi venir y déverser votre bêtise crasse, vos attaques ad-hominem, votre haine, et votre vulgarité ? Vous avez tant besoin que ça d’exister ? Profitez bien de ce commentaire, c’est le dernier des vôtres qui allait être publié. Vous pouvez maintenant hurler à la censure, car oui vous je vous censure et je l’assume !!!

    2. Tu as raison Zencity ce que ce ** d’arnaud ecrit c’est de la ***** pour islamogauchiste et wokiste. On devrait interdire à un mec pareil detre journaleux.

      1. Merci d’éviter les insultes homophobes. Premier et dernier avertissement avant stricte et définitive modération.

  6. Depuis 20 ans Boeing ne crée pas mais tente de réagir à ce que font ses concurrents dans le domaine militaire mais aussi commercial. Parfois il y a une bonne bonne surprise mais globalement le résultat est entre moyen et carrément catastrophique comme le 737 MAX. Le schéma est souvent le même. Le concurrent est en train de nous tailler en pièces. Vite, recyclons un vieux truc pour pas cher en R&D.

  7. Le F15 reste un appareil extraordinaire mais cher à entretenir. Sa seule taille lui assure une capacité d’évolution remarquable, dont un emport poids lourd.
    .
    Le Rafale est de taille plus réduite. C’est un avantage de coût au quotidien mais limite son évolution à du matériel miniaturisé.
    .
    Aussi le SCAF devait être dimensionné pour la nouvelle arme de dissuasion. Mais voilà qu’on l’annonce pour le Rafale F5.
    .
    Et le F15 reste un avion de supériorité aérienne quand le Rafale est polyvalent.
    Mais pas que.
    D’où l’exercice dans les années 2000 qui opposa deux rafales à deux F15 et deux Tornado, qui tous furent battus par les Rafales M F1.

    1. bonjour, votre post est très intéressant, cependant , auriez vous un lien sur l’affirmation de cet exercice en 2000 ? je serais intéressé de le lire , par avance merci .

  8. Oui Arnaud, entièrement d’accord avec vous, le f15EX est le meilleur concurrent du rafale, et même si je suis chauvin, je dois avouer que cet avion qui est une légende renaît de ses cendres tel le phénix me laisse admiratif !

Sondage

Lequel de ces avions symbolise le mieux pour vous le 90ème anniversaire de l'Armée de l'Air et de l'Espace ?

Voir les résultats

Chargement ... Chargement ...
Dernier appareil publié

Fairchild HC-123 Provider

Souvent considéré comme la troisième force aéronavale aux États-Unis l’US Coast Guard a toujours su utiliser les meilleurs aéronefs fabriqués localement. Jusqu’en septembre 1962 la

Lire la suite...