Le Dassault Aviation Rafale dame le pion à tous ses concurrents européens et russes !

Mais où s’arrêtera l’avion français dans sa conquête des marchés internationaux ? Sans égal aujourd’hui parmi les avions de génération 4.5 le Dassault Aviation Rafale ne connait plus qu’un seul véritable concurrent qui sur le papier est censé être plus élaboré que lui : le Lockheed-Martin F-35A Lightning II. Pourtant l’avion furtif américain ne devrait normalement pas matcher dans la même division que son adversaire tricolore. Et la faute en incombe totalement aux ingénieurs de Saint-Cloud et aux ouvriers et techniciens de Mérignac.

Si on devait suivre la stricte logique industrielle les adversaires du Dassault Aviation Rafale F3-R/F4 actuellement disponible sur le marché seraient avant tout les Boeing F/A-18E/F Super Hornet et F-15EX Eagle II américains, l’Eurofighter EF-2000 Tranche 4 Typhoon européen, et les Mikoyan MiG-35 Fulcrum-F et Sukhoi Su-30 Flanker-C / Su-35 Flanker-E. Et n’oublions pas les Lockheed-Martin F-16V Viper américains et Saab JAS 39E/F Gripen suédois qui bien que plus légers peuvent parfaitement entrer en ligne de compte. Mais ça c’était si, et seulement si, l’avion français avait été un chasseur de génération 4.5 comme les autres, c’est à dire un avion de combat multi-rôle. Ce qu’il n’est pas.

Le problème des chasseurs c’est qu’ils font tout, ou presque tout, et ne le font généralement pas au même niveau d’une mission à l’autre. Certains comme le F-15EX Eagle II, le F-16V Viper, le Gripen, le Su-35 Flanker-E, ou le Typhoon sont au final de très bons intercepteurs et avions de supériorité aérienne et de moyens voire médiocres avions d’attaque et de pénétration. Par opposition le F/A-18E/F Super Hornet, le MiG-35 Fulcrum-F, ou le Su-30 Flanker-C sont bien meilleurs dans les missions à caractère air-sol plus que air-air. Pour autant tous sont multi-rôles et tous sont donc théoriquement capables de mener tous ce panel de missions.

Quelques exemples pour étayer tout cela. Commençons pas le plus facile : l’Eurofighter EF-2000 Typhoon européen, concurrent naturel et meilleur ennemi du Rafale. Ses contrats à l’export avec le Koweït et le Qatar ont parfaitement démontré qu’il a avant tout été acquis pour protéger et surveiller un espace aérien plutôt que pour porter loin la puissance de feu.
La guerre qui se joue actuellement en Ukraine a aussi apporté un éclaircissement sur les réalités des Sukhoi Su-30 Flanker-C mais aussi des Su-35 Flanker-E russes.

Donc le Dassault Aviation Rafale F3-R/F4 n’est pas un véritable chasseur multi-rôle. Mais alors qu’est-il ? Simple il est omnirôle !!! Ce qui globalement indique qu’il est capable de tout faire ou presque dans la même mission. On pourrait alors objecter que comme ses petits camarades il aurait des carences dans certaines missions. Et on aurait raison et tort à la fois. Raison car il faut toujours objecter et tort car malheureusement pour la concurrence le Rafale fait tout bien. C’en est même parfois gênant.
La guerre en Irak et en Syrie contre les positions des terroristes de Daech a démontré ses capacités à reconnaître une zone et même parfois à y réaliser des frappes d’opportunités mais surtout à mener à bien des raids air-sol de très grande précision. Plus près de nous les opérations dites de réassurance ont prouvé à nos alliés, et donc aux potentiels clients de Dassault Aviation, que le Rafale est non seulement à l’aise dans les missions air-air mais que désormais il figure parmi les meilleurs avions de supériorité aérienne de la planète. Le couple Meteor-Mica n’y est sans doute pas étranger.

La Croatie, l’Égypte, les Émirats Arabes Unis, la Grèce, l’Inde, l’Indonésie, et le Qatar ne s’y sont pas trompés : ils l’ont préféré à n’importe lequel de ses concurrents. Et pourtant le Dassault Aviation Rafale a un gros défaut qu’on a longtemps cru trop lourd à porter pour lui : son prix d’achat. L’avion français est globalement plus onéreux que n’importe lequel de ses concurrents, en moyenne de 3.5 à 5% plus cher par avion acquis.
Pour autant l’avionneur clodoaldien ne se repose nullement sur ses lauriers et poursuit actuellement la commercialisation internationale de son avion de combat. Des négociations sont actuellement en cours de finalisation avec la Colombie, l’Inde de nouveau, l’Irak, et la Serbie et d’autres avanceraient tranquillement avec l’Arabie Saoudite. Il se dit que rien non plus n’est perdu avec le Bangladesh. Mais où s’arrêtera t-il ? Nul ne le sait précisément.

Alors tout n’est pourtant pas rose pour lui, loin de là. Car Dassault Aviation a aussi récemment perdu des contrats. La Belgique, la Finlande, et la Suisse lui ont tourné le dos alors qu’il y était à chaque fois annoncé en finale. Pourtant il y a perdu et les trois fois face à un avion théoriquement bien plus avancé que lui : le Lockheed-Martin F-35A Lightning II américain. Si le Rafale est de génération 4.5 le F-35A Lightning II est lui de génération 5 ! Il devrait être logique qu’il le batte sauf que pour l’avionneur américain le chasseur français est aujourd’hui l’avion à abattre… commercialement et industriellement parlant bien sûr.
Bien sûr l’avion furtif américain est indéniablement un redoutable chasseur de pénétration et d’attaque mais il demeure un avion de supériorité aérienne discutable. Pourquoi alors le préférer au Rafale ? Simplement parce qu’en l’achetant certains pays font également allégeance à la toute puissance diplomatique de Washington DC. Cela s’est vérifié sous les administrations Obama et Trump et se vérifie encore sous celle de Joe Biden.
Ce principe est connu sous l’expression «parapluie américain». Et là clairement le Quai d’Orsay pas plus que l’Élysée ne peuvent s’aligner.

Technologiquement et tactiquement donc Dassault Aviation peut faire jeu égal avec Lockheed-Martin sur les marchés internationaux. C’est la diplomatie qui sauve l’avionneur américain et lui octroie une très légère (mais alors vraiment très très légère) avance sur son concurrent français.
Pour le reste le Rafale F3-R/F4 est bien un game changer, et l’année 2023 nous démontrera une fois encore qu’il sait très bien se vendre. Au grand dam des autres avionneurs.

Photo © Armée de l’Air et de l’Espace.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

68 réponses

  1. Un appareil élégant
    Avec des décorations somptueuses.
    Dont les performances sont discrètes (pas le plus rapide, ni le is gros) mais opérationnelles.
    La décennie 2020 lui offr un boulevard, depuis que ses forves occultent ses faiblesses.

    1. Il est payé des dizaines de milliers d’euros bien sûr !
      Vu les millions de lecteurs c’est bien mérité. Et du coup cet article aidera à stopper les ventes des avions russes et américains.

      « T’es payé combien ? » la question débile la plus lue durant ces deux dernières années.

    2. Je ne suis pas toujours d’accord avec les propos d’ Arnaud mais s’il est une évidence c’est bien que c’est la passion qui l’anime et non l’appât du gain , de plus en général il penche plus coté F35 😉 alors je me demande bien ce qui vous permet d’imaginer qu’il a été  » payé  » pour cet article qui de surcroît reflète bien la réalité des choses , alors avant de tenir des propos gratuitement outrancier réfléchissez , documentez vous et si vous souhaitez contredire apporter des éléments !

  2. La Serbie tombe-t-elle lentement sur la table des acheteurs potentiels de cet avion ? Jusqu’à il y a un mois, il était considéré comme le premier prochain client de Rafal. La fin de cette année a même été évoquée pour la signature du contrat. Il s’est manifestement passé quelque chose. Politique, mauvais état des finances, autre chose, le temps nous le dira.

    1. Vous n’êtes pas au courant qu’il y a des problèmes entre la Serbie et le Kosovo en ce moment ?
      C’est ça qui s’est passé.
      Néanmoins cette vente finira par se faire car d’une part la Serbie veut sortir du giron russe et entrer dans celui de l’UE, et d’autre part les Européens (et nous) veulent la même chose.

      Même chose avec l’Irak, où la situation politique mouvementée ne se prêtait pas à la conclusion.

      Pour les naïfs qui disent qu’on ne devrait vendre qu’à des « gentils », il faut qu’ils se posent la question : vers qui ces pays se tourneront ils si les tous les occidentaux leur refusent ce type de vente ? Réponse : Chine / Russie.
      Vaut il mieux une Serbie dont la maintenance, l’approvisionnement en munitions, en pièces détachées, l’évolution de son aviation de combat dépend de notre bon vouloir ou de celui de la Russie / Chine ?

      Les ventes d’armes sont avant tout un acte politique, au sens géostratégique du terme.
      Le volet technique vient ensuite, sauf si les candidats présentent le même profil politique.

    2. peut-être la situation géopolitique actuelle….
      opex360:
      Kosovo : La Serbie a placé ses forces armées en état d’alerte
      Bien à vous

  3. prendre de commandes c’est bien mais comment livrer dans des delais convenables la production n’etant que de 36 avions par ans,,?

      1. une chaine de fabrication en régime standard produit 2 Rafale / mois
        en mode accéléré 3/mois, soit 36/an. Mais c’est un maximum

  4. Juste une petite précision, le rafale a eu avec Mr Le Drian un parfait agent commercial.
    Ca ne remet pas en cause les qualité de l’avion sans lesquelles il ne se vendrait pas.

    1. Si le Drian avait pu faire la même chose avec les FREM plutôt que de se lancer dans le développement et la construction ruineuses des FDI moins performantes mais qui permettaient d’occuper les bureaux d’études de Naval Groupe dans sa bonne ville de Lorient, ce qui a privé la Marine Nationale de 3 frégates c’eût été bien aussi…

      1. Merci de rester dans le strict cadre aéronautique et d’éviter de tomber dans les procès d’intention bassement politiciens.
        Premier et dernier avertissement.

      2. Complètement d’accord avec Arnaud.
        De plus Arnaud permettez-moi d’apporter un petit commentaire :
        Mais avant de critiquer Mr Le Drian, rappelez-moi quel est le président qui a diminué le nombre de FREMM de 17 à 8 par rapport à commande initiale ?
        Pour ce qui est du Rafale j’entends encore le commentaire d’un ancien ministre des Armées lors de sa fonction « trop cher, trop difficile a vendre, c’est une Ferrari » c’est il au moins penché sur la spécifiée de cet appareil qui était en avance sur son temps à sa conception il est omnirôle !

  5. Une fierté bien méritée ! À mon humble avis, le Rafale aurait fait un meilleur successeur au CF-188 Hornet que le F-35. L’anglosphère dont fait partie le Canada, malgré les irréductibles Québécois, penche malheureusement trop souvent du même côté, Je te souhaite une bonne fin d’année de même qu’à Gaëtan !

    1. Les 2 adversaires US les plus sérieux du Rafale sont le Norad et la bombe B61. Le F35 pourrait devenir qqch une fois remotorisé. Il semble qu’une solution ait été validée.

  6. Bonjour à toute l’équipe belles fêtes et merci pour vos articles
    Et quelques remarques….a chaud…
    C’est un très bon avion et une excellente « plateforme  » comme on dit parfois…
    Mais la vente c’est aussi une combinaison entre Dassault et l’état qui garantit le financement…
    Et là franchement avec l’Égypte qui est en quasi banqueroute on peut s’interroger..
    Est il nécessaire de vendre à tout prix.?

  7. Merci Arnaud pour cet excellent article .
    Le Rafale n’est pas plus cher que ses concurrents Typhoon ou F35 .
    Et concernant les autres appareils, sa totale polivalence omnirole , font du Rafale un excellent compromis .
    Les marches jusqu’alors acquis aux monoreacteurs ( Irak , Colombie etc ) semblent s’ouvrir aux bi réacteurs ,et au Rafale surtout .
    Moi je jubile.
    Encore un effort et le Rafale aura battu le Mirage 2000 à l’export .
    Youpi .

  8. Au cours de cette année, des pilotes serbes ont volé deux fois sur des Rafales. La première fois en début d’année en Egypte et la seconde fois en été en France. La Serbie n’obtiendra pas le missile Meteor qu’elle recherchait, et c’est pourquoi l’intégration du missile israélien Derby ER est demandée comme solution de compromis. Après plusieurs mois de silence complet concernant l’acquisition du Rafale, le président de la Serbie a déclaré l’autre jour que de nouveaux avions modernes seraient bientôt achetés sans mentionner de quel appareil il s’agit. C’est un peu étrange car dans les six premiers mois de cette année, il a évoqué mille fois le Rafale. Des négociations intenses ont lieu, mais cela ne veut pas nécessairement dire quoi que ce soit. En Serbie, le récit anti-UE se développe dans les médias pro-gouvernementaux, en particulier envers l’Allemagne, tandis que les États-Unis font l’objet d’une opinion extrêmement élogieuse. Peut-être que ça ne veut rien dire, mais c’est comme ça. L’intérêt politique et économique américain pour la Serbie est bien plus grand que celui de la France, même si la France est un partenaire commercial et un investisseur majeur en Serbie. Nous verrons bientôt quelle est la décision.

    1. Pour la Serbie, les pays les plus actif pour créer des liens d’amitiés sont l’Autriche, la Hongrie et la Roumanie, proximité Danubienne oblige. La France est amie de la Serbie par l’histoire, mais poursuit une géopolitique méditerranéenne. Après la vente d’avions à la Croatie, la position n’est pas évidente même si les 2 pays ont vocation à vivre en paix.

      1. Je suis d’accord avec toi sur presque tout. La Serbie entretient de bonnes relations avec ces pays, mais pendant des siècles, elle a eu des relations presque fraternelles avec la Grèce, et il ne faut pas l’oublier. En ce qui concerne les avions, la situation n’est pas telle que la Serbie peut choisir beaucoup. Peut-être Rafale et peut-être un avion américain si les Américains sont prêts à le vendre. Il n’y a pas de troisième option.

    2. « En Serbie, le récit anti-UE se développe dans les médias pro-gouvernementaux,  »

      la Serbie n’a pas d’autre choix que de chercher à entrer dans l’UE, ou alors elle deviendra un trou arriéré par rapport à tous ses voisins.

      c’est quand même curieux que l’opnion publique soit plus pro-Etats-Unis que pro-Europe, vu le rôle central qu’on tjoué les Etats-Unis pour la question du Kosovo. De toute façon, vu les tension actuelles sur place je crois qu’aucun contrat avec qui que ce soit ne sera signé prochainement, le coût politique en serait trop fort.

      1. Je ne peux pas dire que l’opinion publique soit pro-américaine, mais que les médias du régime parlent actuellement plus en bien de l’Amérique que de l’UE. Les mêmes médias présentent l’UE comme un hypocrite, qui ne tient pas parole, alors qu’ils présentent l’Amérique comme une superpuissance qui n’est pas du côté serbe, mais avec laquelle on peut s’entendre. Le président de la Serbie glorifie l’Allemagne et Angela Merkel depuis des années, et à un moment donné, cela a commencé à sembler flatteur et pathétique. En se retirant, les relations politiques avec l’Allemagne se sont refroidies. Un peu plus tôt, les relations avec la France se sont subitement réchauffées et cela dure depuis plusieurs années. On parle de la France de manière positive dans les médias du régime et surtout dans toute la Serbie. Et que le russophilisme chez les Serbes est apparu assez spontanément avec l’arrivée au pouvoir des communistes après la Seconde Guerre mondiale. Traiter les Serbes de petits Russes n’a rien à voir avec la vérité. Les Bulgares ont de nombreux liens culturels, génétiques et linguistiques étroits avec la Russie. La langue serbe ressemble plus au slave occidental, et le tempérament n’a également rien à voir avec les Russes, ils sont beaucoup plus proches des Grecs. La Serbie est le seul pays européen, et l’ancien Royaume de Yougoslavie, qui n’a pas eu de relations diplomatiques avec l’Union soviétique entre les deux guerres mondiales. La raison est simple car la Serbie était un pays extrêmement anticommuniste.

        P. S.
        Les tensions autour du Kosovo viennent de s’apaiser. Tout cela est un jeu pour les masses. Qui comprend comprendra.

  9. Je ne ma lasse pas des articles dithyrambiques de Arnaud sur le Rafale et le F35, même si je ne suis pas toujours 100% d’accords.
    Toutefois, un youtubeur Italien dont j’ai oublié le nom, pointe un problème non pas qu’as le Rafale mais que son utilisation dans certains cas peut tendre à créer: c’est l’uniformisation totale d’une flotte d’avion de combat d’un pays. Pour beaucoup, cela ne change rien car le Rafale vas la plupart du temps remplacer un seul modèle d’avion et le problème était en réalité déjà présent.
    D’un coté cette capacité omnirole le rends plus efficace, plus facile et moins cher à utiliser et entretenir, y compris au niveau humain. D’un autre côté, une armée de l’air qui mise sur un seul appareil de combat (que ce soit le Rafale ou un autre en réalité) s’expose au fait que si dans un conflit un adversaire parviens à trouver une faille, une faiblesse dans l’avion, une tactique pour le contrer, cette force armée risque se retrouver en position difficile car c’est alors toute sa flotte de combat qui sera menacée.

    1. C’est un argument. Un autre est que plus la flotte d’avions de combat d’un même type est étoffée, plus la logique sera solide et la capacité de régénération forte. Bref, l’ensemble de ces contrats est générateur de sécurité pour la France mais aussi pour l’ensemble des acheteurs. La vulnérabilité genre étoile noire…. Une faille critique dans le système… je ne vois pas trop, mais bon, personne ne connaissait le pb des munitions en tourelle pour les T72.

  10. Le Rafale se distingue des autres pour plusieurs raisons.
    Première raison il a été pensé pour faire pencher les compromis du côté optimisation du rapport poids/puissance, efficience en consommation carburant et grande manœuvrabilité.
    Ces éléments clés sont l’héritage de son cahier des charges marins.
    Or l’EF par exemple s’est précisément éloigné de ce type de considérations, pour comme le F15 mettre plus l’accent sur plus de puissance, du moins sur le papier.
    Encore fallait-il réussir un avion marin, ce que Dassault a fait, et à bien des égards le Rafale est le véritable héritier des Hornet.
    Il se trouve que les missions modernes nécessitent l’emport de toujours plus de matériels toujours plus loin, et qu’ainsi lestés les intercepteurs « purs » perdent tous leurs avantages supposés de vitesse et de plafond.

    Deuxième raison et là il faut tirer un grand coup de chapeau à Dassault et Thalès est d’avoir voulu concevoir un avion évolutif. Les ingénieurs ont à l’époque eu peur que le Rafale soit le dernier avion français ambitieux. Il fallait donc le penser « future proof ». Toute l’architecture interne physique a été pensé pour facilement remplacer et faire évoluer les différents éléments, et même chose pour l’architecture logicielle, conçue de manière modulaire avec virtualisation, ce qui permet d’isoler chaque composant et ainsi de les changer sans créer une usine à gaz logicielle.
    Thalès a eu énormément de mal pour y arriver, c’était « révolutionnaire » à l’époque de faire comme cela dans les systèmes pointu, encore plus dans le militaire, car on perd en puissance de calcul brute.
    C’est pour cela que le Rafale évolue si facilement comparé aux autres avions de sa génération. De ce point de vue le F35 est toujours dans le dur, et semble très pénible à faire évoluer. Plus que ses problèmes physiques c’est d’ailleurs là que réside son plus grand point d’interrogation, stabiliser son logiciel dantesque.

    Enfin, à l’époque personne ne s’y attendait car c’était le challenger face aux gros bras RR, GE et P&W mais Safran / Snecma a sorti une petite merveille avec les M88.
    Encore une fois sur le papier moins puissant que les autres, mais meilleur rapport poids / puissance, grosse souplesse et réactivité de réponse dans toute les enveloppes de vol et très grande efficience en conso.

    C’est la combinaison de facteurs et d’industriels qui à l’époque parvenaient à maturité avec plusieurs décennies d’apprentissage et d’amélioration.

    1. Votre avion Rafale est en effet magnifique et excellent par rapport au contexte actuel. Ceci dit, il est produit bien trop lentement jusqu’ici. Autre chose: il vaudrait mieux ne pas vendre le top de la technologie à n’importe quel Pays. Des fuites peuvent s’y faire plus facilement en direction d’ennemis potentiels. Vous avez même cherché à le vendre au terroriste Kadhafi , à une époque ! Donc une version export qui est bridée ou adaptée pour les pays qui ne sont pas particulièrement des alliés durables ! Vous parlez des achats qui sont sous influence politique US ? C’est possible, mais les achats de Rafales le sont souvent aussi. Acheter français peut témoigner de son autonomie par rapport aux superpuissances. Et la France aussi utilise diverses pressions et actions pour vendre son avion. Je connais même un Pays qui s’est vu interdire de participer ultérieurement au projet international SCAF. parce qu’il a commis le péché de ne pas avoir commandé la merveille hexagonale. Pas grave, il y a le TEMPEST et des partenaires potentiels moins arrogants !

      1. Merci d’éviter les procès d’intention et les accusations d’arrogance. Commenter c’est bien, chercher l’accrochage beaucoup moins.

  11. Si la France vendait cette avion en Iran par exemple, elle sera elle sanctionner par la justice américaine d’extra territorialité à cause de dollars ?

    1. On ne le saura jamais car une vente à l’Iran n’est pas envisageable : l’Irak étant un client historique.
      Sauf que oui: Dassault serai dans le collimateur des US.

  12. Dassault a bien compris qu’il lui serait difficile voir impossible de vendre des Rafales à des pays de l’OTAN car possédant eux même une industrie aéronautique locale (Allemagne, Espagne…), ou trop affilié diplomatiquement aux USA (échec en Corée du sud, au Canada, en Belgique). Alors c’est pourquoi il cherche à les vendre à des pays de seconde zone ou neutre ou presque par rapport aux USA ( Inde, Irak, Colombie, Indonésie, Egypte, Qatar…).

    1. Dans le commerce, il n’y a pas de clients de seconde zone. Il y a des affaires qui se font et des affaires qui ne se font pas. On est très heureux que les ventes de Dassault se portent bien. C’est bon pour notre économie et notre armée d’avoir une BITD en forme. De plus, ça flatte notre orgueil. On a eu de nombreuses raisons de ne pas croire en nous. Ces ventes font du bien au moral et c’est important dans les appréciations et décisions industrielles. La portée de ces ventes impacte plus que ces contrats eux-mêmes. C’est une reconnaissance pour notre ingénierie et nos choix technologiques.

      1. Absolument.
        Pour le RAFALE je ne sais pas, mais j’ai lu il ya quelques année (à la sortie du 7X je crois) que la France gagnait 100% de la vente d’un Falcon contre 20 ou 30% de la vente d’un airbus…..

        1. @Le Parisien
          Tous les Falcon produits ont des moteurs ou d’origine américaine donc la France ne récupère pas 100% d’une vente de Falcon

      2. Avec une nuance @Math dans le cas du remplacement des tankers aux States il y a eu une competition entre les vendeurs.
        Airbus a fortement dimineé le prix de l’A330MRTT que Boieng a été obligé de s »aligner.. Meme si le marché est reveni a Boieng;

    2. « seconde zone » ? c’est un peu plus intéressant de vendre à des futures grandes puissances comme l’Indonésie (250 millions d’habitants) qu’à des provinces endormies comme la suisse, même si l’idéel serait de vendre aux deux.

  13. Une tactique pour le contrer ? On n’est pas en 1944 dans le Pacifique entre un Corsair et un Zéro ! Dans toutes les opérations effectuées, si un « défaut » est constaté plus de deux fois, les changements nécessaires sont faits ! Heureusement, nous ne sommes plus à une ère ou on attends qu’un ennemi nous atteint pour réagir…
    Le Rafale est un bon avion. Pour faire mieux, un état s’oblige à épuiser ses ressources, c’est stupide. Chaque génération a son avion de supériorité. Actuellement Rafale est un bon candidat. Reste que, tout le monde travaille actuellement sur un intercepteur…de Rafale… À nous de préparer l’avenir…

  14. Bel article assez complet mais il y a une ligne qui m’a fait sursauter « L’avion français est globalement plus onéreux que n’importe lequel de ses concurrents, en moyenne de 3.5 à 5% plus cher par avion acquis. »
    Le fameux surcout du Rafale était une réputation de la presse car on l’a comparé souvent à des monomoteurs moins performant comme le Gripen C ou le F16 Viper .
    Mais par rapport aux autres bi-moteurs, il était dans le même prix et même moins chère que les autres appareils
    Par exemple, le Rafale a toujours été moins chère que le Typhoon toute version confondu et c’est ce que avait dit les indiens lors justifier une partie de leur choix !
    Sinon, il est au même prix qu’un F15 strike eagle avec radar AESA mais bon c’est avion de chasse lourd que n’est pas le Rafale . Il n’y a que le F18 Superhornet qui joue dans la même catégorie que le Rafale et qui est nettement moins chère, normale les américains en ont produit au moins 700 exemplaites pour leur 10 porte avions.
    Même le Gripen E est devenue très chère pour un monomoteur car il a fallu le moderniser et le muscler et il est devenue presque aussi chère que les avions bi-reacteurs

    1. Il y a aussi le coût de développement qui avait était répartis sur un nombre réduit d appareil et faisait grimper la facture. Aujourd’hui, c est coût sont completement dilué avec toutes les ventes

      1. En principe, l’État prélève un pourcentage fixe et faible pour le coût de développement qu’il a payé. Par contre, à force de faire financer des spécificités par certains des clients (Inde en particulier), ces spécificités ne sont plus à financer par les suivants.

        1. Les industriels du programme Rafale avaient payé 25% des coûts de développement au début du programme, investissement récupéré avec les exports

    2. Vous avez parfaitement raison, en plus quand on fait des comparaisons de coût de possession avec des monomoteurs (F16 viper, F35, Gripen) on oublie trop souvent d’intégrer le côut d’attrition supérieur de ceux-ci. Pour rappel aucune perte de Rafale en France depuis 2012 sur une flotte de plus de 150 appareils, sur la même période on a perdu au moins 5 ou 6 M2000.

  15. Bonjour Arnaud,
    Bravo et merci pour ce très bon résumé.
    My two cents:
    Le rafale est la preuve que la France n’a besoin de personne pour réussir.
    Le coût et les délais imposés par les politiques et Bercy ont toujours été tenu par Dassault.
    L’achat du F-35, c’est faire allégeance au «parapluie américain». Rien de plus.

    1. C’est vrai que la tenue des coûts et des délais du Rafale est le résultat d’un travail d’équipe (les Forces qui ont su rester raisonnables, la DGA qui a bien géré tout ça, DA qui a su trouver sa voie entre l’Etat et les autres industriels majeurs).
      Malheureusement, cette réussite n’est qu’une exception trop rare en France.

  16. Délai de grâce de 5 ans après la signature, paiment échelonné sur 20 ans (!) (Si j’en crois la presse colombienne), ça aide pour vendre. Mais ça pose question pour le créancier, faut il vendre à tout prix ?

  17. La France doit juste bien choisir ses clients, le Qatar qui va exposer ses rafales en Turquie, la Serbie, allié historique de la Russie, attention à la copie, et l’etude de nos avions par de potentiels ennemis….

  18. Pourquoi les américains nous nous poignards toujours dans le dos souvenez-vous les sous-marins l’Australie qui avait choisi la France est qui nous a voler le contrat les américains pour le rafale ils nous mettes des bâtons dans les roues pour que le rafale soit restreint dans ces ventes alors que les américains sont censés être nos alliés ?????

    1. Alliés diplomatiques et militaires oui mais adversaires économiques, c’est tout à fait logique. De la même manière le Rafale nuit grandement à la commercialisation des Boeing F/A-18E/F Super Hornet et Lockheed-Martin F-16V Viper américains.

      1. Oui économiquement il n’y a pas d’amis, il y a que des intérêts. Arnaud je tiens à vous faire mes excuses après cette article, car j’étais convaincu que vous étiez idéologiquement aveuglé par vos convictions pro américaine ( donc pro f35). Je m’aperçois que bien au contraire je partage la même analyse de la situation ( technologique et géostratégique) que vous. C’est donc avec joie que je vous souhaite ainsi qu’à Aviation Légendaire une bonne et heureuse année.

    1. L’acheteur étatique paie le Rafale. Il reçoit pouvoir par les députés sous proposition de l’exécutif de le faire. Le contribuable n’a aucun contrôle directe, ni sur le budget, ni sur son affectation. L’électeur peut interpeller son député. Le contribuable peut être cité dans un article de journaux pour rappeler d’où vient l’argent, mais c’est tout.

  19. Dassault Aviation a toujours eu le génie pour faire des avions réellement utilisables en conditions opérationnelles:
    Le Mirage III/V c’est plus de 250 victoires en combat aérien,
    Le Mirage F1 ce sont des victoires face au Mig 23 en Afrique du Sud et au F14 en Irak
    Le Super Etendard ce sont deux frégates de premier rang détruites: HMS Sheffield aux Malouines et USS Stark (FFG31) pendant la guerre Irak Iran
    Le Mirage 2000 a détruit des F16 Turcs et est le seul avion Indien a avoir été capable de détruire un réseau de bunkers pakistanais établis à 5000 mètres d’altitude avec des bombes de précision (en 1999).

  20. Tout à fait d’accord avec cette analyse, j’ai toujours pensé que le Rafale a été le plus efficacement conçu et amélioré au fil du temps, cela veut dire qu’il n’est pas exempt de défauts mais que l’argent consacré a été utilisé sans trop de perte, car c’est bien connu, en France on a des budgets relativement limités donc on cherche un rendement optimal
    D’autre part, le prix de l’avion n’est pas tout, c’est le coût d’utilisation qui est important et là le Rafale est champion, il n’y a qu’à voir le nb de rampants par avion

  21. La plupart de temps Le chasseur Rafal reste un deuxieme choix, surtout pour eviter la bureaucratie cheante des americains avant de liberer le marché, complexité á cause de l intervention de plusieurs intervenants lobbys, parlements, procedures administratifs, contrats d usage compliqués, donc pour dejouer tout ça, le rafal et l eurofither peuvent trouver des clients coincés dans un coin ou l autre de ce monde puisqu ils proposent une gamme occidentale plus proche, Mais la superiorité des américains n est pas dù á la contrainte de plus fort.

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